Marie-Sophie Lacarrau et Julian Bugier : les nouveaux rois du 13 Heures

Elle a quitté le 13 Heures de France 2, en septembre dernier, pour être promue à la présentation de celui TF1, dès le 4 janvier. Le même jour, il prendra les commandes du JT de la mi-journée de la Deux. Marie-Sophie Lacarrau et Julian Bugier s’en expliquent.

À quelques jours de votre premier 13 H sur TF1, dans quel état d’esprit êtes-vous ?

Marie-Sophie Lacarrau : Je suis à la fois sereine et impatiente. J’ai hâte de retrouver ce rendez-vous de la mi-journée, d’informer à nouveau les téléspectateurs.

Comment allez-vous conserver le ton bien connu du 13 H de TF1 tout en l’adaptant à votre personnalité ?

Ce journal, je vais le respecter. Pas question d’en dénaturer l’ADN. Il y aura toujours cet ancrage en régions et on continuera de parler des problématiques de nos territoires et de ceux qui y vivent, dans toute leur pluralité. À cela bien sûr, j’amènerai ma personnalité.

N’allez-vous pas être soumise à la tyrannie des audiences, sachant que ce 13 H oscille entre 5 et 6 millions de téléspectateurs par jour ?

Je sais que je vais être guettée, mais on veut s’inscrire dans le temps long avec TF1. Pas question de tirer des conclusions d’audiences dès le mardi matin, à la fin de la semaine ou même à la fin du mois. On est là pour construire patiemment cette nouvelle image du 13 Hen s’adressant à tous.

Jean-Pierre Pernaut vous a-t-il donné sa bénédiction ?

Depuis début novembre que j’ai rejoint la rédaction du JT, j’ai eu l’occasion d’échanger avec lui aux conférences de rédaction ou en plateau et j’ai pu constater à quel point il était dans l’accompagnement et la transmission.

Vous a-t-il donné des conseils ?

Il m’a dit d’avoir confiance et de m’amuser, de m’appuyer sur l’équipe du JT, de rester moi-même et de travailler le sourire. J’ai senti un homme ému de céder la place et riche de ce qu’il a vécu et construit professionnellement.

Vous avez quitté France 2 et son 13 Heures car TF1 vous a débauchée pour présenter le sien. Une première dans l’histoire de la télé.

J’ai été la première surprise d’une telle proposition, tant ça ne faisait pas partie de mon plan de carrière de remplacer Jean-Pierre. Et puis, quand j’ai commencé à décortiquer son 13 H, je me suis aperçue que je cochais pas mal de cases pour prendre la suite : je viens du terrain et de la province puisque j’ai grandi dans l’Aveyron, fait mes études à Toulouse et commencé au JT régional. Cette vie des régions, je la connais et je me réjouis de l’incarner à l’antenne.

Votre départ précipité en septembre a été mal encaissé par la direction de France 2, qui s’est dite «estomaquée». Les choses se sont-elles aplanies ?

Oui, car le temps est passé. Pour ma part, je suis clairement tournée vers le 4 janvier. Tout ce qui s’est déroulé avant est aujourd’hui digéré. Seul compte l’instant présent.

Espérez-vous que vos fidèles téléspectateurs de France 2 vous suivent sur TF1 ?

J’ai regretté de ne pas avoir eu le temps de leur dire au revoir sur France 2, le 18 septembre… Alors je leur dirai bonjour sur TF1, le 4 janvier !

Julian Bugier :  »On fera un journal différent sans renverser la table »

Comment vivez-vous votre prise de fonction en tant que nouveau titulaire du JT de 13 h de France 2 ?

Julian Bugier : Je suis sur un petit nuage. Jamais je n’aurais pu imaginer, il y a quelques années, me retrouver à la tête d’une grande édition comme celle-ci. C’est une grande responsabilité aussi. Je suis content d’avoir réussi à faire mentir l’adage qui dit que les numéros 2 à l’info ne parviennent jamais à devenir numéro 1. Cela a aussi été le cas pour Laurent Delahousse, d’ailleurs.

Vous n’avez pas eu la possibilité de vous voir passer le relais par Marie-Sophie Lacarrau. Un regret ?

On s’est envoyé quelques textos amicaux. Nous avons eu la chance de faire quelques émissions ensemble comme les Victoires de la musique. Marie-Sophie fait partie des gens sur lesquels on peut compter.

La battre en audience, est-ce un challenge pour vous ?

La concurrence a déjà une certaine avance. Restons modeste ! On va déjà essayer de s’installer. Et de construire un journal un peu différent. On ne va pas renverser la table.

C’est-à-dire ?

On va apporter des aménagements dans la seconde partie du journal en enrichissant la fin du JT avec des rubriques plus fléchées : «Derrière l’étiquette», sur la consommation, qui partira de témoignages de téléspectateurs, «13 h en France» sur la santé au quotidien… On va sillonner le pays pour mettre en avant des initiatives locales.

Vous aussi, vous êtes attaché aux régions ?

J’ai grandi un pied à la campagne, un pied dans la ville. J’aime notre pays, ses traditions, sa gastronomie. Ma mère était commerçante, mon grand-père restaurateur. J’aime cette France-là.

C’était votre rêve, petit, de présenter le 13 Heures ?

C’était plutôt de marcher sur la Lune, mais peu de chance que cela se produise ! Ce qui est sûr, c’est que du haut de mes 7 ans, quand, sur le canapé de mes grands-parents, j’ai commencé à regarder Jean-Pierre Pernaut à ses débuts au JT, être titulaire d’une édition de 13 h était un rêve impossible. Il se réalise. Je dois avoir un ange gardien.

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