Lucie Lucas (La petite femelle) : "C’est un rôle que j’attendais depuis très longtemps"

L’héroïne de Clem change diamétralement de registre pour interpréter Pauline Dubuisson, jeune femme qui fut au centre de l’affaire judiciaire la plus retentissante de l’après-guerre, dans La Petite Femelle, lundi 1er février à 21 h 05 sur France 2.

Comment avez-vous réagi quand on vous a proposé ce scénario ?

Lucie Lucas : J’ai été touchée d’abord par le fait que ce soit une histoire vraie, ensuite parce qu’on ne m’avait jamais offert quelque chose dans cette veine. Incarner Pauline Dubuisson avait une dimension un peu mystique. Alors, forcément, je me suis mis beaucoup de pression…

La manière dont on a jugé le crime de Pauline ne reflète-elle pas le regard que l’on posait sur les femmes à ce moment-là ?

Si, bien sûr. À l’époque où nous nous situons, le féminisme a changé de visage. C’est un combat qui est plus que jamais d’actualité car cette fiction, et le livre de Philippe Jaenada dont elle est tirée, montre bien les ravages que crée la misogynie. Et la tendance de la société à vouloir forcer les gens à rentrer dans les normes.

Cette partition dense et dramatique est-elle un virage dans votre filmographie ?

C’est en tout cas un rôle que j’espérais et attendais depuis très longtemps. Après, je ne sais pas de quoi ma carrière sera faite. En France, on adore vous mettre dans des cases. Moi, depuis toute petite, j’ai toujours aimé en sortir… Je suis confrontée à cela aussi sur les réseaux sociaux quand on me reproche, en tant qu’actrice, de parler d’écologie et de justice sociale. Alors oui, j’ai été révélée par la télévision et je suis fan de cinéma d’auteur ! Mais je ne me projette pas, je me laisse porter.

L’année 2020 vous a-t-elle confortée dans la conviction qu’il faut absolument retourner vers la nature ?

C’est certain que je me sens en phase avec l’air du temps. Cela m’a confirmé dans mes choix de vie (elle habite avec son mari et ses trois enfants dans une ferme écologique en Bretagne, ndlr), d’autant que mes confinements ont été paradisiaques. Et je constate que nous avons eu raison d’apprendre à travailler la terre et d’être imbriqués dans le tissu local. Mais je suis fâchée que nous aggravions un mal, la crise climatique, en en combattant un autre, notamment avec les masques et la surutilisation du plastique à usage unique.

Pouvez-vous évoquer la onzième saison de Clem qui est en tournage ?

Je ne peux pas vous en dire grand-chose, sinon qu’on va beaucoup rire. On en a besoin après avoir passé les deux précédentes à pleurer. On va retrouver ce qui est l’essence de Clem, à savoir la «dramédie».

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