CNews : comment la chaîne info du groupe Canal+ a rattrapé (et même doublé) BFMTV

A la surprise générale, CNews grapille de plus en plus d’audience sur le terrain des chaînes infos. A tel point que le média du groupe Canal+ s’est payé le luxe de doubler deux fois BFMTV cette semaine. Décryptage.

C’est une semaine qui restera gravée dans l’histoire de CNews. La chaîne info a, ce lundi 3 mai, réussi à détrôner BFMTV avec 2,7% de part d’audience contre 2,5% de PDA pour celle qui était jusque-là la leader incontestée des chaînes infos. Une sacrée performance, qui aurait pu ne pas tant faire parler si 3 jours plus tard, CNews n’avait pas de nouveau signé un record historique (à 3,1% de PDA), distançant encore une fois la chaîne pilotée par Marc-Olivier Fogiel. Cette situation, personne ne l’aurait imaginée il y a encore quelques mois. Mais CNews profite des très beaux scores d’audience de rendez-vous tels que L’Heure des pros, Face à l’info ou encore Morandini Live, avec Jean-Marc Morandini.

L’écart mensuel avec BFMTV va-t-il encore se réduire ?

A l’aune des moyennes d’audience mensuelles de ces deux chaînes, il faut pourtant relativiser. Sur le dernier mois d’avril, le leadership de BFMTV reste incontesté, avec une part de marché de 2,9 % contre 1,8 % pour CNews. Cela s’explique par des raisons variées. Puissante en semaine, en matinée et début de soirée notamment, cette dernière affiche ainsi des résultats plus modestes sur sa grille du week-end, où elle se retrouve très largement distancée par BFM. Autre explication : en cas de gros événement d’actualité, et notamment en « live », comme une conférence de presse du Premier ministre, par exemple, le « réflexe BFMTV » ne faiblit pas.

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On est toutefois en droit de se demander si cet écart ne va pas encore se réduire davantage, face à cette dynamique d’audience enclenchée par CNews depuis une ou deux saisons.

Des débats plutôt que des reportages

En deux ans, l’audience de la chaîne du canal 16 a été multipliée par 2,3, et lui a permis de damer le pion pour de bon à sa concurrente, LCI, et de challenger de BFMTV. Sa recette ? Des débats et… encore des débats ! Fini le robinet à infos traditionnel, la chaîne du canal 16 préfère enflammer l’antenne en multipliant les plateaux avec des spécialistes aux opinions tranchées. Davantage payant en audience… tout en étant moins coûteux que les traditionnels reportages. Si cette télé du débat et de la confrontation n’est pas l’apanage de la seule CNews, Gérald-Brice Viret, directeur général des programmes de Canal+, en assume la marque de fabrique. « Aujourd’hui, l’info brut arrive sur les téléphones, par les push et les réseaux sociaux. Le modèle, développé par Serge Nejdar, le directeur de la chaîne depuis 2016, ce sont les opinions, à l’image du succès des émissions de Pascal Praud, qui a été un vrai déclencheur », nous confiait le responsable récemment.

Moins d’écrans pub qu’ailleurs

Sur le fond, pourtant, ce virage suscite de sérieuses réserves. Interrogé par nos soins, le directeur de LCI, Fabien Namias, se positionnait ainsi : « Nous ne voulons pas faire de l’audience à n’importe quel prix. Apporter de la nuance, de l’approfondissement, et surtout veiller à ce que toutes les sensibilités s’expriment, ne permet pas la facilité, ni l’outrance. C’est notre différence », glissait-il. Plus cash, Hervé Béroud, directeur général délégué d’Altice Média, qui chapeaute BFMTV, invoquait la figure d’Eric Zemmour pour expliquer la percée de CNews : « Quand on fait de Zemmour sa tête de gondole, on sait qu’on s’adresse davantage à une partie du public ! CNews “cible” des catégories de population. Son ressort est davantage politique que journalistique. Nous continuons, nous, à nous adresser à l’ensemble de la population », tranchait le big boss de BFMTV. Interrogé sur ce point, Gérald-Brice Viret préfère parler de CNews comme d’une chaîne d’ »opinions », plutôt que de droite. « Toutes les opinions peuvent s’exprimer chez nous », insiste-il.

Forte de sa parole décomplexée, CNews aurait-elle trouvé sa martingale ? Ses concurrents restent là aussi dubitatifs, et notent, sous cape, l’absence totale d’écrans de publicité sur certains carrefours stratégiques, en fin de journée notamment. Une absence faisant d’ailleurs mécaniquement bondir son audience moyenne, au moment où, sur d’autres chaînes, les téléspectateurs zappent pendant un tunnel de réclames. Périlleux, s’agissant d’une chaîne lourdement déficitaire et où l’âge moyen de l’audience est plus âgé que sur BFMTV ? « Notre stratégie est d’avoir moins de pubs, mais de les vendre plus cher. Notre chiffre d’affaires publicitaire est d’ailleurs en forte hausse », nous expliquait Gérald-Brice Viret, qui affirmait viser l’équilibre en 2022. Un horizon plus si lointain…

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