"The Voice" – Interview d'Aurélien Vivos : “J’ai du mal à me dire que je suis chanteur !"

Au lendemain de sa victoire dans The Voice, nous avons appelé le magasinier metalleux, encore tout surpris… Mais bien décidé à changer de vie. Ha vec…

Public : Vous êtes dans quel état, après avoir remporté le concours ?

Aurélien Vivos : Je n’arrive pas à réaliser. C’est complètement dingue. Mais je bosse déjà pour la suite : j’ai plein de projets et je veux faire ça bien pour tous les gens qui m’ont soutenu !

Vous êtes étonné par ces 68 % de voix ?

Depuis des mois, je voyais Micha gagner. Je n’arrêtais pas de le lui dire. Il est tellement attachant. J’ai été très surpris.

Il ne vous en veut pas ?

Non, c’est un amour. Même son papa m’a fait un câlin après le résultat !

Vous ne souhaitiez pas faire The Voice !

C’est vrai. L’équipe de l’émission m’avait repéré sur YouTube, mais je ne me sentais pas légitime, surtout en termes de prestance scénique. Je me disais que le pauvre public s’emmerderait en me regardant, moi qui ne bouge pas ! On est quand même montés à Paris pour rencontrer les gens de The Voice et en entrant dans la pièce, on a ressenti une bienveillance extrême. Ça m’a donné confiance.

Vous deviez un peu croire en vous, quand même, pour quitter votre job de magasinier dès les directs…

À force de prendre des congés sans solde, ça devenait chaud financièrement. J’ai pensé qu’à 34 ans, avec un salaire pas fou, c’était le moment ! Là, je suis au chômage ; c’est une transition. Mais j’ai encore du mal à me dire que je suis chanteur !

Vos femme et filles réalisent, elles ?

On se sent tous un peu bizarres. Je viens de rentrer dans le Sud-Ouest et je ne suis pas encore sorti de chez moi. Mais je vais aller à la rencontre des gens, de ma commune notamment ! Dans la salle polyvalente où je me suis marié, ils avaient mis un écran géant pour la finale. Toute la ville y était ! J’ai besoin de les remercier.

Avoir dans la poche le dessin de Camille, votre fille aînée, vous a aidé ?

Elle est sûre qu’il m’a fait gagner. (Rires.)

Quel coach a été Zazie ?

Très sensible, attentionnée. Elle est d’une simplicité incroyable. En lui parlant, on n’a pas idée de la star qu’elle est, de ses trente ans de carrière, des stades remplis. C’est un exemple. Elle est inspirante.

Tous les coachs s’étaient retournés sur vous. Pourquoi l’avoir choisie ?

Je suis en accord avec son personnage, ce qu’elle dégage. Et puis il y a ses textes à la fois simples et recherchés, intemporels, et le son de ses chansons, leur côté électronique et puissant. Je me revois chez mes grands-parents, écoutant ses singles. Je ne ressens pas ça avec les autres coachs.

“Enfant, j’étais ultra timide”

Vous avez été blessé par les critiques à votre propos sur les réseaux sociaux ?

Je n’ai pas Twitter, le réseau le plus trash. Je sais qu’il y a eu des commentaires : c’est violent sur le coup, mais ces gens-là n’ont rien d’autre à faire. Je préfère prendre en compte ceux qui envoient de belles ondes.

Les gagnants de The Voice n’ont souvent pas une carrière de dingue. Ça vous effraie ?

Tout ce que je veux, c’est partager. C’est mieux devant 5 000 personnes que devant 5, mais je n’y pense pas. Et je suppose que si l’on demande à Stéphan Rizon (premier vainqueur du télé-crochet en 2012, ndlr), qui est plus discret, s’il est heureux, ce qui compte est de partager sa passion.

Où avez-vous appris le chant ?

En autodidacte. Le hard rock et la guitare électrique font partie de mon ADN. Quand je pense qu’en finale, j’ai mis des notes de heavy metal dans une chanson de Patrick Bruel et qu’il a adoré !

Vous avez toujours aimé chanter ?

Oui, mais pour moi, sous la douche. Quand je me suis lancé dans la vie active, j’avais un petit groupe, Rock Fire, avec des copains. On faisait des concerts dans les bars, mais c’était pour le plaisir. Il n’y avait pas d’autre ambition.

“Zazie est d’une simplicité incroyable”

Vous étiez showman, enfant ?

Non ! Il faut imaginer un gamin dans son coin, ultra timide, rougissant dès qu’on lui parle… De plus, n’ayant jamais été maigre, on n’a pas été toujours sympa avec moi. Ça influe sur l’image que l’on a de soi. En cours de chant, je mimais les paroles pour que personne ne m’entende ! Le primaire et le collège ont été très durs.

Qu’avez-vous fait après le lycée ?

J’ai arrêté les cours après mon bac pro, l’école n’étant pas mon truc, et j’ai travaillé sept ans dans un magasin d’occasion. Puis il a fermé et je suis devenu magasinier.

Votre album sera plus metal ou Brel ?

On va se faire un cocktail : on prend le son de Muse, Johnny, Florent Pagny, Andrea Bocelli… On met aussi du Zazie, de l’électro, du Queen, du Daniel Lévi. Le tout dans le shaker et c’est parti.

Vous citez le groupe Queen, que vous allez chanter sur scène en 2024…

Oui, avec la tournée 500 voix pour Queen. On va revisiter leurs morceaux en intégrant des chorales locales. C’est moderne, avec des arrangements énormes.

Vous êtes fan de Queen ?

Comme tout le monde, je connaissais les tubes qui passent à la radio. Mais il y a du Queen dans tout ce que l’on écoute sans le savoir, dans Muse par exemple. Ils ont inspiré énormément d’artistes.

Le milieu musical vous fait peur, vous qui êtes très casanier ?

Je me surprends à être à l’aise sur les plateaux et les shootings… Je me sens à ma place, ce qui me perturbe ! (Rires.) C’était le moment pour moi de vivre ça !

Aurélien Vivos en 4 dates

30 juillet 1988

Naissance dans la commune de Lagny-sur-Marne, de parents qui travaillent dans le commerce. Aurélien est un enfant discret et timide.

Février 2023

La France le découvre dans la saison 12 de The Voice. Il y intègre l’équipe de Zazie. Pas favori au début, il s’impose sur la fin.

Avril 2023

Il épouse Marion, la mère de ses deux filles, qu’il aime depuis près de dix ans. Il a demandé sa main la veille de sa sélection dans The Voice !

Janvier 2024

Il sera à l’affiche de la tournée événement 500 voix pour Queen, qui revisitera les tubes du groupe britannique. À ne pas louper !

Propos recueillis par Maëlle Brun

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