Tests PCR, antigéniques, autotests : la mise en garde de l’Académie de médecine sur les prélèvements nasopharyngés
Indispensables dans ce contexte de pandémie de coronavirus, les outils de dépistage tels que les tests PCR, antigéniques et les autotests peuvent être associés à des risques de méningite, selon l’Académie nationale de médecine. Elle rappelle les bonnes pratiques à connaître pour les réaliser sans risque.
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Pour freiner l’épidémie de Covid-19, les tests de dépistage sont des outils nécessaires et indispensables. Ils permettent de détecter le Sars-CoV-2 et d’isoler les personnes qui en sont porteuses afin de limiter la circulation du virus.
Parmi eux, on retrouve les tests PCR, mais aussi les tests antigéniques et les autotests. Leur point commun ? Ils sont réalisés via un prélèvement nasopharyngé, qui a pour objectif de prélever du mucus potentiellement infecté par le Sars-CoV-2. Pour ce faire, un écouvillon est inséré dans les narines plus ou moins profondément en fonction du type de test.
Souvent décrits comme désagréables, les prélèvements nasopharyngés sont-ils sans risque ? L’Académie nationale de médecine révèle qu’ils peuvent être associés à « des brèches de l’étage antérieur de la base du crâne associées à un risque de méningite », peut-on lire dans un communiqué. En cause ? Ils sont « parfois effectués dans des conditions inadaptées », estime la société savante. Elles rappelle les bonnes pratiques à connaître pour les réaliser en toute sécurité.
Tests PCR, antigéniques, autotests : quelles différences ?
Les tests PCR-RT constituent l’outil de dépistage de référence de la Covid-19. Ils reposent sur l’amplification génomique, qui permet de détecter la présence du virus. Ces tests sont « accessibles à tous, sans ordonnance, et remboursés par l’Assurance maladie », peut-on lire sur le site du ministère de la Santé. Ils sont réalisés en laboratoire et livrent généralement leur résultat en 24h. Dans certains cas, le délai peut être allongé à 48h ou 72h.
Moins sensibles que les PCR, les tests antigéniques sont quant à eux réalisés en pharmacie. Ils sont réservés aux personnes symptomatiques de moins de 65 ans, qui ne pas présentent pas de facteurs de risques de formes graves et qui ont des symptômes évocateurs de la Covid-19 depuis moins de 4 jours. Le résultat est obtenu en 15 minutes. A partir du 12 avril, des autotests seront également disponibles. Ils livreront également leur résultat en 15 minutes, mais s’adresseront aux personnes asymptomatiques âgées de plus de 15 ans, selon la HAS.
Ces outils de dépistage sont de plus en plus utilisés : entre le 29 mars et 4 avril 2021, pas moins de 3,8 millions de résultats de tests PCR et antigéniques ont été validés. Face à la multiplication de ces tests nécessaires pour endiguer l’épidémie, l’Académie nationale de médecine a tenu à « rappeler les précautions à observer et les risques encourus ».
Les bonnes pratiques à connaître concernant les tests nasopharyngés
Pour limiter les risques lésionnels parfois associés aux prélèvements nasopharyngés, la société savante a fait le point sur les bonnes pratiques à connaître. Elle recommande dans un premier temps de réserver cette pratique « aux professionnels de santé formés ».
L’Académie nationale de médecine rappelle que ces derniers doivent « s’enquérir, avant tout prélèvement, d’éventuels antécédents accidentels ou chirurgicaux de la sphère ORL », car cela peut « modifier l’anatomie des cavités nasales et sinusales ». Elle préconise également de « ne pas placer la tête du patient en hyperextension », mais aussi d’« introduire l’écouvillon en suivant horizontalement le plancher de la cavité nasale ». L’objectif ? « Ne le dévier en aucun cas vers le haut, en direction de la base du crâne ».
Tests nasopharyngés : quelles recommandations chez les enfants ?
Quelles sont les recommandations de l’Académie nationale de médecine concernant les tests nasopharyngés chez les enfants ? On le sait : les tests PCR sont nécessaires si un enfant malade est cas contact à risque. Cependant, la société savante conseille « de privilégier les prélèvements salivaires pour leur sécurité et leur acceptabilité ».
Utilisés dans les écoles depuis le 22 février dernier, les tests salivaires sont également pratiqués dans les collèges, les lycées, les universités et chez les personnes en situation de handicap. La sensibilité de ces tests est estimée à 85% par la Haute Autorité de Santé (HAS), « ce qui est légèrement inférieur (3% à 11%) à celle des tests PCR », peut-on lire sur le site du ministère de la Santé.
L’Académie de médecine met en garde contre les autotests
L’Académie nationale de médecine s’est également exprimée sur les autotests, qui seront disponibles dès le 12 avril en pharmacie. Ils sont également réalisés à l’aide d’un écouvillon nasal, mais nécessitent un prélèvement nasal moins profond. L’objectif est d’« introduire un écouvillon spécifique pour le prélèvement nasal dans le vestibule narinaire sur 3 à 4 cm jusqu’au cornet nasal médian », indique la HAS.
L’Académie nationale de médecine met en garde les futurs utilisateurs de ces outils de dépistage, « l’auto-prélèvement pouvant exposer à de faux négatifs lorsque l’écouvillonnage est trop timide et superficiel, mais pouvant aussi devenir dangereux lorsque l’écouvillonnage est trop profond et dirigé dans la mauvaise direction », est-il écrit dans le communiqué. Le ministre de la Santé Olivier Véran avait cependant expliqué à Brut que les autotests constituaient « un complément utile pour ceux qui souhaitent avoir des tests chez eux ».
Pas moins de 70 millions de tests ont été réalisés entre le 1er mars 2020 et le 4 avril 2021, selon la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES). Dans ce contexte d’épidémie, ces outils de dépistage restent indispensables pour casser les chaînes de contamination et limiter la propagation du virus.
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