Rhume des foins : les bons traitements pour un printemps serein

Vous redoutez l’arrivée des pollens ? Pas de panique… Différents traitements permettent de bien contrôler les symptômes de cette allergie épuisante. On vous donne le mode d’emploi pour un printemps serein.

Indispensable : enrayer la réaction allergique

C’est l’objectif numéro un ! Vos alliés : les antihistaminiques, qui bloquent l’action de l’histamine, l’un des principaux médiateurs de la réaction allergique. 

En pratique Les antihistaminiques se prennent par voie orale ou locale, dès les premiers signes de l’allergie. « Si l’on attend, le traitement sera moins efficace », souligne le Dr Ruth Navarro, allergologue, membre du conseil d’administration de la Société française d’allergologie. On les utilise durant quelques jours en continu, si besoin en cumulant les deux formes, puis on allège le traitement pour contrôler l’allergie. « Certains patients poursuivent les prises orales un jour sur deux ; d’autres les utilisent à la demande quand les symptômes réapparaissent ou en prévention s’ils pensent être exposés », poursuit l’experte. 

En comprimés Faciles à utiliser (une prise par jour), ils agissent à la fois sur la rhinite et la conjonctivite. Ils ont la réputation d’endormir, mais les principes actifs de nouvelle génération (Aerius, Clarityne, Inorial, Kestin…) ne provoquent pas ou peu de somnolence. « Si c’est quand même le cas, on peut essayer une autre molécule de la même classe ou opter pour une administration locale », précise le Dr Navarro.

En spray nasal ou en collyre Sous ces formes, les antihistaminiques ont une action ciblée, nasale (spray Allergodil) ou oculaire (collyres Zalerg, Levofree…). Leurs atouts ? Ils n’entraînent pas de somnolence (aux posologies conseillées !) et agissent dans les minutes suivant l’administration. En revanche, ils doivent être utilisés au moins deux fois par jour.

Côté automédication Certains antihistaminiques vendus sans ordonnance, en comprimés (Alairgix cétirizine, loratadine…) et en collyre (AllergiFlash), permettent de calmer les symptômes durant quelques jours, le temps de faire le point avec le médecin.

Systématiquement : laver le nez et les yeux

Certes, les produits de lavage nasal ou oculaire peuvent paraître contraignants, mais ils représentent une solution simple pour éliminer les allergènes qui se déposent à la surface des muqueuses. « D’abord, ils apaisent en diminuant l’inflammation locale. Ensuite, ils préparent l’action des collyres et des sprays anti-allergiques, qui n’en seront que plus efficaces », observe le Dr Navarro.

En pratique On utilise les produits au minimum matin et soir « et avant chaque administration d’un antiallergique, qu’il s’agisse d’un collyre ou d’un spray nasal », insiste la spécialiste.

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Quel produit choisir ? Les dosettes de sérum physiologique du petit dernier sont parfaites pour le lavage des yeux et du nez. L’eau de mer convient pour l’hygiène nasale. Si elle est enrichie en magnésium, c’est encore mieux, car cet oligoélément permet de réguler la fonction immunitaire. Les solutions marines hypertoniques sont, elles, préférables en cas de nez bouché.

Côté automédication Evitez de vous rincer les yeux avec des solutions oculaires antiseptiques (Dacryoserum, Dacryum…), qui peuvent se révéler agressives sur de longues périodes.

Si nécessaire : recourir aux corticoïdes

Les corticoïdes sont des anti-inflammatoires qui interviennent sur les différents niveaux de la réaction allergique, d’où leur intérêt. Dans l’allergie saisonnière, on les utilise essentiellement en pulvérisation nasale (Avamys, Béconase, Flixonase…). « Ces médicaments se révèlent plus efficaces que les antihistaminiques », explique le Dr Navarro. Ils agissent sur la rhinite, notamment l’obstruction nasale, mais également sur l’allergie oculaire – les fosses nasales communiquent effectivement avec les voies lacrymales. Et, globalement, ils améliorent significativement la qualité de vie des patients allergiques.

En pratique « Si les symptômes sont d’emblée pénibles ou le deviennent, il ne faut pas hésiter à prendre rapidement le corticoïde prescrit », conseille la spécialiste, qui recommande de poursuivre le traitement quelques jours, voire plusieurs semaines si besoin. Sachant qu’il peut mettre de deux à trois jours pour être pleinement efficace, il est conseillé de le combiner au début à un antihistaminique oral. Principales contre-indications : l’apparition d’un herpès buccal ou une tendance aux saignements de nez.

Côté automédication Un corticoïde nasal est disponible sans ordonnance (Humex rhume des foins à la béclométasone) et peut dépanner en attendant un avis médical.

Toujours utile : calmer avec un traitement de fond

Parmi les traitements de l’allergie, certains agissent au niveau des muqueuses en inhibant la libération des médiateurs chimiques (histamine et autres agents inflammatoires) de la réaction allergique. C’est le cas du cromoglycate de sodium, disponible sans ordonnance et qui s’utilise par voie nasale (Cromorhinol, Alairgix cromoglycate de sodium…) ou oculaire (Opticron, Cromabak, AllergoComod…).

Reconnue pour sa bonne tolérance, cette molécule est recommandée sur toute la période allergique. Un bémol : son efficacité est plus faible que celle des antihistaminiques, surtout par voie nasale. La forme de collyre aide en revanche à bien stabiliser les symptômes de la conjonctivite allergique.

En pratique Par voie nasale ou oculaire, le cromoglycate doit être utilisé plusieurs fois par jour et tous les jours pour une action optimale. « Il faut parfois combiner le spray nasal à un antihistaminique oral que l’on prend pendant quelques jours si les symptômes deviennent trop gênants », prévient le Dr Navarro. Le collyre, lui, peut être efficace seul si les signes oculaires sont légers, ou en relais d’un antihistaminique.

Côté automédication Attention à bien choisir le collyre en unidoses ou en flacon sans conservateurs. En effet, ces derniers sont irritants pour des yeux allergiques.

À vos calendriers !

Les tests cutanés (ou « prick tests »), réalisés auprès d’un allergologue, permettent de connaître précisément les pollens responsables de l’allergie. On peut alors anticiper et scruter leur arrivée en consultant le calendrier pollinique sur pollens.fr et/ou en téléchargeant une application qui informe quasiment en temps réel des périodes et des zones à risque (Alertes Pollens, I-Pollen…).

L’objectif ? Démarrer les traitements prescrits dès que les pollens en cause sont présents ou si l’on se rend dans une région à risque.

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