Mutuelles : comment faire le bon choix ?
Des garanties adaptées à votre situation professionnelle et familiale, selon votre santé, votre âge… et au meilleur prix : nos conseils pour décoder les propositions et dénicher le bon contrat d’assurance complémentaire.
Restez informée
Les contrats de complémentaire santé coûtent de plus en plus cher aux Français : + 4,3 % en 2021, selon l’UFC-Que Choisir, après une augmentation de + 4 % et + 5 % en 2019 et 2020… Des hausses médianes que la mise en œuvre du « panier 100 % santé » et la taxe Covid ne suffisent pas à justifier, selon l’association. L’analyse de plusieurs centaines de contrats proposés par dix-sept opérateurs fait ressortir une large fourchette de hausses : de 0 à 8,5 %. Pour s’assurer au juste prix, le consommateur a donc plus que jamais intérêt à choisir le contrat le mieux adapté à sa situation, et à savoir comparer les prix des différentes garanties.
Evaluer ses besoins
Situation familiale, âge, affections particulières… Pour choisir le bon contrat, et les bonnes options, commencez par identifier les garanties qui vous sont nécessaires. Ainsi, si vous consultez souvent des médecins aux tarifs élevés (pédiatre, cardiologue…), optez pour un contrat qui couvre bien les dépassements d’honoraires non remboursés par l’assurance maladie. Sinon, préférez une complémentaire qui les rembourse peu, et sera plus abordable… A long terme, vous serez gagnant. Pour les soins optiques et dentaires, si l’offre 100 % santé vous convient, vous pouvez vous contenter d’un contrat de base, qui dans ce cadre aura un taux de remboursement équivalent à une formule haut de gamme. En revanche, si vous souhaitez des verres sophistiqués, des lentilles ou des implants dentaires, il est préférable de vous tourner vers une complémentaire dont le forfait couvrira mieux ces dépenses. À savoir : « Si vous consultez souvent un ostéopathe ou appréciez l’homéopathie, un contrat qui prévoit des remboursements pour les médecines douces, souvent dans la limite d’un forfait annuel, peut être adapté », conseille Marie Soyer Content, directrice générale d’Alptis.
Souscrire aux bonnes garanties
Utiliser les comparateurs
Sur Mutuelle.fr, Le Lynx, Les Furets.com, Hyperassur ou encore Assurland, vous pouvez effectuer une recherche personnalisée, selon votre âge, votre situation professionnelle et familiale, etc. De plus, les outils mis en place par ces comparateurs – curseur à déplacer selon le niveau de remboursement souhaité et autres, simplifient la comparaison des contrats. Et vous y découvrirez peut-être des opérateurs en ligne, aux tarifs attractifs. Comme Alan, qui s’adresse aux travailleurs indépendants, ou Kovers, qui applique des tarifs identiques à tous les souscripteurs, quels que soient leur âge et leur zone d’habitation. Les prix des contrats prennent en compte la situation professionnelle et familiale des assurés et, bien sûr, le niveau de garantie souhaité. « Nous attirons les jeunes avec une offre de services digitaux performants, et nous mutualisons le tarif pour faciliter l’accès de tous aux soins », résume Julien Mouchet, cofondateur de l’entreprise.
Notre conseil : utilisez plusieurs comparateurs, car aucun n’affiche une offre exhaustive du marché.
Décrypter les propositions
Sous l’impulsion du gouvernement, assureurs et mutuelles ont passé un accord de principe pour afficher dans leurs documents commerciaux les remboursements proposés pour des situations identiques sous forme de montants en euros. De quoi faciliter grandement la comparaison. « Ce remboursement est mis en perspective avec le coût moyen de la prestation présentée (visite chez un généraliste ou chez un spécialiste…), ce qui permet de donner une indication sur le reste à charge », précise Séverine Salgado, directrice santé à la Mutualité française. Toutefois, ces bonnes pratiques ne sont pas appliquées par tous les assureurs, selon l’association UFC-Que Choisir, qui déplore que certains organismes présentent encore le montant de leurs garanties sous forme de pourcentage par rapport aux remboursements de la Sécurité sociale, ce qui est source de confusion pour beaucoup d’assurés.
À savoir : en ligne, nombre d’opérateurs, comme les comparateurs, ne délivrent leurs informations tarifaires qu’aux internautes qui renseignent des informations personnelles (courriel, numéro de téléphone…).
Comprendre les garanties
Une présentation simplifiée est un vrai plus, car les calculs en pourcentage restent relativement compliqués. Ainsi, si la complémentaire indique prendre en charge les dépassements d’honoraires à hauteur de 100 % de la base de remboursement (BR) de la Sécurité sociale, il faut déjà connaître le montant de celle-ci, parfois très éloigné de ce que vous payez. Vous pouvez obtenir des renseignements sur les montants de ces bases de remboursement sur le site Ameli.fr.
Exemple : vous payez votre consultation chez un spécialiste 50 €. Comme il est conventionné ou a passé un accord de modération des prix avec l’Assurance maladie, la BR est de 25 €. L’Assurance maladie, sauf cas particulier, vous rembourse 70 % de cette BR, moins 1 € de participation forfaitaire jamais remboursée, soit 16,50 €. « Si la complémentaire rembourse 100 % de la BR, elle verse donc la différence entre celle-ci et le remboursement de l’Assurance maladie, soit 7,50 € (25 € – 1 €- 16,50 €) », explique Séverine Salgado. Il reste à votre charge 25 € en plus de l’euro forfaitaire. En revanche, si le contrat prévoit 200 % de la BR, la mutuelle calculera son remboursement sur une base de 50 €. « Vous toucherez donc 16,50 € de l’Assurance maladie, et 32,50 € de la complémentaire (50 € – 16,50 € – 1 €). »
Choisir un contrat responsable
Presque toutes les complémentaires santé sont « responsables », c’est-à-dire qu’elles obéissent à des règles fixées par l’Etat et offrent les mêmes garanties de base. Remboursement du forfait hospitalier (20 €/jour), prise en charge des paniers 100 % santé, etc. Elles sont également contraintes de limiter les remboursements sur certains postes : pas plus de 100 € par monture de lunettes, une fois tous les deux ans, par exemple. « Ces contrats sont libres de couvrir les dépassements d’honoraires, mais doivent moins bien rembourser ceux des médecins qui n’ont pas signé d’accord de modération avec l’Assurance maladie (Optam) », précise Marie Soyer Content.
À savoir : les contrats non responsables sont parfois très peu chers car ils ne couvrent par exemple que l’hospitalisation, ou au contraire très onéreux, car ils remboursent les dépenses de santé au-delà de ce qui est permis à un contrat responsable.
Et concernant les salariés du privé ?
Ils sont en principe couverts par la complémentaire santé souscrite par l’employeur, à laquelle ils doivent adhérer (sauf contrat court, temps très partiel…), et dont au moins la moitié du coût doit être prise en charge par l’employeur – voire plus selon les secteurs. Toutefois, l’obligation de l’employeur ne porte que sur les garanties de base définies par les accords de branches professionnelles, qui n’imposent pas forcément la prise en charge des ayants droit (enfants, conjoint…). Il est donc essentiel de bien lire le contrat, afin d’adapter les garanties si nécessaire.
L’info de l’expert
Un salarié qui prend sa retraite peut demander à conserver la complémentaire santé dont il bénéficiait dans son ancienne entreprise. Toutefois, l’assureur a le droit d’augmenter la prime pour tenir compte de son âge. Cette hausse est limitée à 50 % pour les trois premières années, mais elle est ensuite déplafonnée. C’est pourquoi beaucoup de jeunes retraités préfèrent changer de contrat et choisir des garanties mieux adaptées à leur profil et à leur budget. En revanche, les salariés qui font l’objet d’un licenciement pour motif personnel ou économique, d’une rupture d’un commun accord ou conventionnelle, ou qui sont en fin de CDD, ont le droit de conserver la complémentaire santé de leur ancienne entreprise, gratuitement, durant douze mois au plus, à condition qu’ils soient indemnisés par l’assurance chômage.
Séverine Salgado, Directrice santé de la Mutualité française
Changement d’assureur, des délais à prévoir pour certains soins
Vous êtes désormais libre de changer d’assurance santé à n’importe quel moment, passé la première année de souscription, sans frais ni pénalités. L’assureur que vous rejoignez peut s’occuper des démarches. « Le nouvel assureur peut limiter le niveau de remboursement les premiers mois et prévoir des délais d’attente, mais seulement sur des postes non prévus par la réglementation des contrats responsables, comme les implants dentaires », rappelle Marie Soyer Content. Parfois, les assureurs préfèrent présenter les choses autrement, et vous offrent un bonus fidélité qui majore le remboursement après six premiers mois d’adhésion par exemple. Il faut l’avoir en tête si vous prévoyez des interventions importantes.
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