L'endométriose augmenterait le risque de développer une maladie cardiovasculaire
L’endométriose est une pathologie gynécologique qui a tardé à se faire connaître. Pourtant, d’après les chiffres du ministère de la Santé et de la Prévention, elle toucherait une femme sur dix en France, soit 1,5 à 2,5 millions de personnes en âge de procréer. Connue pour entraîner des douleurs et des problèmes de fertilité, l’endométriose a aussi une influence sur un autre organe : le cœur.
Un lien avec la cardiopathie ischémique et la maladie cérébro-vasculaire
Selon une étude menée par les chercheurs de l’Université de Lisbonne au Portugal, publiée le 10 avril 2023 dans la revue scientifique Maturitas, il existerait un lien potentiel entre la présence d’endométriose et une augmentation des risques de développer des maladies cardiovasculaires.
Ce résultat est tiré de la méta-analyse de six études de cohorte, menées sur 254 929 participant.e.s, sans distinction d’âge ou de sévérité de la maladie.
Leur conclusion est claire : « Nos recherches ont montré que l’endométriose était associée à un risque significativement accru de cardiopathie ischémique et de maladie cérébro-vasculaire. Trois études ont rapporté les données sur le risque de cardiopathie ischémique par rapport aux femmes sans endométriose. L’estimation groupée a montré que l’endométriose était significativement associée à un risque accru de cardiopathie ischémique. L’analyse concernant le risque de maladie cérébrovasculaire a montré une association significative avec un risque accru chez les femmes atteintes d’endométriose. »
L’hypertension et le stress oxydatif en cause ?
Pour expliquer ce lien entre endométriose et santé cardio-vasculaire, les chercheurs avancent notamment l’hypothèse du stress oxydatif et de l’hypertension artérielle générés par les douleurs liées à l’endométriose, mais aussi par les traitements contre la pathologie.
« L’un des principaux symptômes de l’endométriose est la douleur », explique l’étude avant de préciser : « L’utilisation de certains médicaments analgésiques peut augmenter le risque de maladie coronarienne. Le stress émotionnel et psychologique résultant de la douleur augmente lui aussi le risque de maladie cardiovasculaire. »
Deux études cas-témoins ont également suggéré que l’endométriose était « liée à une augmentation de la rigidité artérielle chez les femmes préménopausées. La raideur artérielle est un marqueur précoce des modifications de la paroi artérielle et est donc associée au risque cardiovasculaire. »
Enfin, les chercheurs signalent également la possibilité d’un risque accru en cas d’hystérectomie ou d’ovariectomie, avec de la nuance : « Alors que deux études suggéraient que le traitement chirurgical de l’endométriose avec ces procédures augmentait le risque de maladie coronarienne et d’accident vasculaire cérébral par rapport aux femmes sans endométriose, une autre étude n’a trouvé aucune différence dans les résultats cardiovasculaires des deux groupes.
L’hystérectomie a été associée à un risque accru de maladies cardio-vasculaires chez les femmes de moins de 50 ans. Certaines études suggèrent que lorsque l’hystérectomie est associée à une ovariectomie, ce risque augmente car la chute de la concentration en œstrogènes est brutale. »
Des recherches supplémentaires devront être menées pour apporter plus de clarté à ces résultats.
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