L’annulation du Hellfest, la grand-messe du metal, « semble inéluctable »

  • Ben Barbaud, le directeur du Hellfest, réagit au lendemain des annonces de la ministre de la Culture.
  • Il estime que «5.000 personnes assises, c’est l’antithèse d’un festival, car dans festival il y a « fête » avant tout».

Les portes de l’enfer vont très certainement rester closes cette année encore à Clisson. Ben Barbaud, le patron du festival Hellfest, considère ce vendredi matin que l’annulation du festival « semble inéluctable » soulignant que « 5.000 spectateurs assis pour du metal, ce n’est pas possible ». Il faut dire que cet événement spécialisé dans le metal, prévu en juin en Loire-Atlantique, avait attiré 180.000 personnes en 2019 (
annulé en 2020). A mille lieues du cadre fixé jeudi par
la ministre de la Culture pour la tenue des festivals cet été : 5.000 personnes, assises et distanciées.

« Une décision va être prise dans les jours qui viennent, il faut que je vois mes équipes et parle avec mes homologues à l’international, mais 5.000 metalleux [fans de metal] assis et distanciés, ce n’est pas possible », poursuit Ben Barbaud. Le boss du Hellfest souligne que son festival est celui qui cumule « le plus de handicaps » : « une programmation internationale à 90 %, 20 % du public qui vient de l’international, 15 heures de concerts par jour, un camping géant, et le public qui picole le plus de bières [alors qu’aucune décision n’a été prise pour la réouverture des espaces bars] ».

L’antithèse d’un festival

« Si certains collègues de festivals se réjouissent du cadre annoncé jeudi par la ministre de la Culture, je fais partie de ceux qui ne s’en réjouissent pas : c’est encore la jeunesse qui va passer un été pourri », juge-t-il. « On s’était rendu compte que l’épidémie était moins présente l’été, cette année on a les vaccins qui arrivent, et pourtant, on a les mêmes restrictions que l’année dernière », déplore encore Ben Barbaud, « abasourdi ».

S’il pense que certains festivals « comme les Francofolies [La Rochelle], Poupet [Vendée] vont s’adapter, trouver un point d’équilibre », il estime que « 5.000 personnes assises, c’est l’antithèse d’un festival, car dans festival il y a « fête » avant tout ».

Il sait qu’en fonction de l’évolution de l’épidémie, le cadre pourrait devenir moins restrictif. Mais « si les festivals de taille modeste peuvent tout changer un mois avant leur tenue, les gros comme le Hellfest ne peuvent pas attendre mai pour s’organiser ». Ben Barbaud n’exclut pas « de faire quelque chose en digital cet été, voire un petit concert à destination des bénévoles, mais je ne peux pas vendre ça comme le Hellfest ». Le festival parisien Solidays a lui déjà jeté l’éponge la semaine dernière.

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