La sociologue Illana Weizman libère la parole des femmes sur l'après-accouchement

Donner la vie est une étape des plus marquantes pour celles qui décident de devenir parents. Un tel bonheur qui en ferait presque oublier ce que peuvent endurer certaines femmes après l’accouchement. Illana Weizman appelle cela le tabou du post-partum. Cette doctorante en sociologie et militante féministe nous en dit davantage.

Le mouvement #MonPostPartum est survenu en février 2020 à la suite de la censure d’une publicité pour des produits de soins et d’hygiène post-partum qui devait être diffusée lors de la cérémonie des Oscars. À l’initiative d’Illana Weizman ainsi que de Morgane Koresh, Ayla Saura et Masha Sacré, ce hashtag a suscité une vague considérable de témoignages. Entre 10 000 et 15 000 en 24 heures. Si Illana Weizman s’est lancée dans ce mouvement, c’est parce qu’elle s’est sentie, elle aussi, concernée par ce tabou.

L’envers du post-partum

Toutes les femmes qui accouchent vivent un post-partum, parfois plus long, parfois plus difficile que d’autres. Celui d’Illana Weizman a duré deux ans. Deux ans pour qu’elle se remette physiquement et psychologiquement de cette période. « Je suis tombée en dépression lorsque mon fils avait 8 mois. Après une thérapie, une prise de parole, une analyse de ce qui m’était arrivé, j’ai réussi à sortir la tête de l’eau. »

Avant d’aller mieux, Illana n’en parlait pas à son entourage, ni même avec son mari. « C’est un corps qui est affaissé, gonflé, qui fuit de partout… Du sang, du lait, de l’urine… C’est un corps qui ne fait pas partie des normes esthétiques ». Ces modifications corporelles, dues à l’accouchement, peuvent entraîner des souffrances physiques et de graves répercussions psychologiques chez les mères.

Illana évoque notamment les contractions post-accouchement, les incontinences, les hémorroïdes, les traumatismes ainsi que la dépression post-partum qui toucherait une femme sur cinq. « Si l’on se plaint de certains éléments de la maternité, on est considérées comme de mauvaises mères. Si des femmes osent dire qu’elles ne veulent pas avoir d’enfants, elles sont vues comme des étrangetés. »

Venir à bout de ce tabou

Dans son livre Ceci est notre post-partum, paru le 20 janvier 2021, Illana Weizman brise les tabous de l’après-accouchement, mais apporte aussi des solutions.

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