“La Belle et la Bête” fête ses 30 ans | Vogue Paris
En 2021, l’histoire éternelle célèbre son trentième anniversaire. La Belle et la Bête, chef-d’oeuvre absolu des studios Disney, se dévoile en huit secrets confidentiels.
“Il était une fois, dans un pays lointain, un jeune prince qui vivait dans un somptueux château…” Ces mots magiques qui démarrent le film d’animation le plus enchanteur des studios Disney soufflent ses trente bougies. Sorti en 1991, La Belle et la Bête fait partie de ces classiques de notre enfance dont on ne se lasse pas. Même une adaptation en prises de vue réelles avec Emma Watson n’aura pas réussi à détrôner ce conte légendaire. Pour célébrer les trente ans de La Belle et la Bête, Vogue se plonge dans les secrets de production les plus confidentiels des studios Disney.
L’histoire originale
Avant de tomber entre les mains de Jean Cocteau et Disney, La Belle et la Bête faisait partie de ces contes qui se transmettaient à l’oral dans le monde entier. Première fois datée par les experts au IIème siècle, l’histoire de Belle est contée à maintes reprises par différents auteurs. Gabrielle-Suzanne de Villeneuve entend une femme de chambre raconter l’histoire lors d’un voyage en Amérique et décide de la publier en France en 1740 dans son recueil La Jeune Américaine et les contes marins. Mais La Belle et la Bête accède véritablement la célébrité seulement lorsque l’auteure de contes Marie Le prince de Beaumont s’en empare et l’abrège en 1756 pour un manuel d’éducation. Cette version a servi de modèles aux adaptations ultérieures. Amour, rédemption, sortilège… si le conte d’origine est différent de l’adaptation finale des studios Disney, les thèmes abordés ont été conservés.
Jamais deux sans trois
Depuis les années 1930, Walt Disney tente de réaliser le célèbre conte de la Bête et son château enchanté. Après le succès de Blanche-Neige et les Sept Nains en 1937, le cinéaste commence le projet puis l’abandonne. De nouveau dans les années 1950, Walt Disney réunit son équipe mais ne parvient pas à manier le projet comme il le voudrait. C’est après le succès de La Petite Sirène en 1989 que les studios redonnent sa chance à cette histoire d’amour devenue culte. Plusieurs dizaines d’adaptations du chef-d’œuvre littéraire existaient déjà, dont la version légendaire de Jean Cocteau. Le projet fut confié à deux novices de la réalisation : Kirk Wise et Gary Trousdale. Malgré le peu d’expérience de ce duo, ils seront à l’origine d’un autre succès des studios Disney : Le Roi Lion.
La Belle et la Bête
© Photo12 via AFP
Créer Belle
De 1991 à aujourd’hui, Belle fait partie des princesses les plus populaires de l’univers Disney. Même dans l’adaptation de 2017 en prises de vue réelles, tous les ingrédients qui ont su séduire le public sont là. Belle est une jeune fille intelligente avec un fort caractère et une grâce propre aux héroïnes Disney. Pour créer le personnage, l’animateur en charge de l’héroïne James Baxter s’est inspiré des danseuses de ballet européennes : “J’ai regardé beaucoup de vidéos de danseuses classiques pour voir comment elles se déplaçaient. Je voulais que Belle soit gracieuse et qu’elle ait l’air de se mouvoir comme sur une scène d’opéra.” Mais la jeune fille n’est pas seulement une belle plante, elle a aussi une tête bien faite. Paige O’Hara, la voix de Belle dans la version originale, la décrivait comme intelligente et un peu à part : “C’est une intellectuelle qui ne se sent pas à sa place dans la société. Et je pense que beaucoup de gens s’identifient à son personnage.” Cet aspect rebelle et savant est accentué dans le remake du film avec Emma Watson où Belle enseigne la lecture aux petites filles du village.
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Un monstre attachant
Après la jolie et ingénieuse Belle, les équipes d’animation ont dû s’attaquer au plus gros morceau : la Bête. Comment rendre attachant ce personnage monstrueux, sauvage et amer ? “C’est un personnage qui est piégé entre deux mondes : il est humain et animal et il n’est à l’aise dans aucun de ces états. Le design devait montrer le côté humain avec cette chaleur, cette habilité à aimer et le confronter à sa bestialité par le mouvement.” explique Glen Keane, l’animateur en charge de la Bête. Celui qui avait été chargé d’animer Ariel s’inspire des chimères mythologiques pour dessiner ce nouveau personnage. Une queue et des pattes de loup, une tête et des cornes de buffle, une crinière de lion, des bras et un corps d’ours et des défenses de phacochères… la Bête est un mélange de différents animaux. Son seul atout physique humain ? Des yeux bleus et expressifs que Belle reconnaît lorsque la Bête redevient le prince Adam. Mais pour rendre le personnage crédible, il fallait trouver sa voix. Après avoir fouillé tout Hollywood et tout New York à la recherche du baryton parfait, Kirk Wise et Gary Trousdale rencontrent Robby Benson. Après la lecture de scénario, les réalisateurs tombent sous le charme de la voix gutturale mais néanmoins séductrice de l’acteur.
La Belle et la Bête
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La robe légendaire de Belle
Parmi les tenues les plus cultes du cinéma, l’impressionnante robe de bal de Belle côtoie les robes de Scarlett O’Hara ou encore les looks de cabaret de Satine dans Moulin Rouge. Cette tenue qui continue de faire rêver les petites filles du monde entier a demandé un travail de précision. Brian McEntee, directeur artistique sur le film, décrypte la création de la robe d’apparat la plus célèbre de l’univers Disney : “Nous avons choisi de colorer la robe de Belle en doré pour que la lumière suive chacun de ses mouvements.” Si l’aspect métallique de l’or est extrêmement difficile à reproduire en animation, la robe de Belle n’en reste pas moins légendaire. D’ailleurs, côté vente sur les parcs à thème Disneyland, le costume jaune éclatant talonne de près la tenue bleue glaciale de La Reine des neiges.
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Un château vivant
Ce qui rend La Belle et la Bête aussi mouvementé, coloré et magique, ce sont évidemment tous les personnages secondaires du film. De Madame Samovar la théière à Lumière le chandelier en passant par Big Ben l’horloge, les objets du château ont contribué à rendre La Belle et la Bête surprenant et enchanteur. “Ce qui nous a le plus excité en terme d’animation, c’est la création des objets qui peuplent le château” explique le réalisateur Kirk Wise. Plus que des objets, ils sont l’âme du palais et participent à l’évolution de l’histoire. Selon Angela Lansbury, qui interprète Madame Samovar, la théière est une figure maternelle pour l’ensemble des domestiques, mais également pour Belle, privée de mère durant l’enfance. L’animateur Nik Ranieri s’est inspiré de Maurice Chevalier, Gene Kelly et Fred Astaire pour créer Lumière, un personnage séducteur, sophistiqué et théâtrale coincé dans le corps d’un chandelier. Quand à Big Ben, plusieurs versions ont été dessinées par Will Finn avant de trouver la bonne. Son inspiration principale ? David Ogden Stiers, l’acteur choisi pour doubler le personnage. D’ailleurs, le comédien a improvisé de nombreuses répliques comiques qui ont été gardées dans le film.
La Belle et la Bête
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Un film dédié à Howard Ashman
Partir là-bas, Sous l’océan, Prince Ali, Il était une fois New York City… Derrière ces titres culte piochés dans l’univers Disney se cache un parolier : Howard Ashman. Dans les années 1980, il participe au grand retour des studios Disney sur le devant de la scène, notamment grâce au succès inattendu de La Petite Sirène. En duo avec le compositeur Alan Menken, Howard Ashman s’attaque aux chansons légendaires de La Belle et la Bête, dont la plus romantique, Histoire éternelle, interprétée par Angela Lansbury. Également impliqué comme producteur exécutif sur le film, Howard Ashman ne verra jamais son œuvre terminée. Atteint du sida, il décède le 14 mars 1991, soit quelques mois avant la première. Une dédicace a été ajoutée au générique de La Belle et la Bête : “À notre ami, Howard, qui a donné sa voix à une sirène et son âme à une bête, nous serons pour toujours reconnaissants.” En 2001, Howard Ashman est devenu une « Disney Legend » à titre posthume.
Les récompenses
Lorsqu’en 1991 La Belle et la Bête débarque sur les écrans, il obtient rapidement le titre de « classique Disney » grâce à son succès interplanétaire. Au-delà des chiffres titanesques du box-office, les professionnels du cinéma ont aussi été nombreux à souligner la magie et la beauté de ce conte réadapté à la sauce Disney. La Belle et la Bête est le premier film d’animation nominé dans la catégorie Meilleur film aux Oscars, finalement remporté par Le Silence des Agneaux. Mais le studio Disney ne repartira pas les mains vides : avec trois nominations dans la catégorie Meilleur chanson pour Be Our Guest (C’est la fête en français) et Belle, le titre culte Beauty and the Beast (Histoire Éternelle) remporte l’Oscar. Les récompenses se succèdent : meilleur film musical, meilleure musique originale et meilleure chanson originale aux Golden Globes, meilleure composition instrumentale et chanson écrite pour un film aux Grammy Awards… Le succès est intégral. En 2002, La Belle et la Bête est même sélectionné par la Bibliothèque du Congrès américain pour son intérêt historique, esthétique et culturel.
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