Endométriose : quelle prise en charge pour cette maladie qui touche 1 femme sur 10 ?
Une femme sur dix souffre d’endométriose. Le temps moyen entre l’apparition des symptômes et le diagnostic est encore de sept ans. Heureusement, la prise en charge s’améliore.
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Cette maladie chronique débute aux premières règles et cesse à la ménopause : les cellules semblables à celle de la muqueuse de l’utérus (l’endomètre) migrent au niveau du pelvis, du péritoine (membrane qui recouvre les organes), des ovaires, du vagin, des trompes, et parfois du rectum, de la vessie, des intestins, du diaphragme… Elles se propagent par reflux des règles via les trompes en raison de contractions utérines trop puissantes. La douleur est récurrente pendant les règles, au niveau du pelvis, et, selon la sévérité des cas, lors de la miction, de la défécation, avec des coliques, etc. Un indice doit alerter : toutes les patientes ressentent un syndrome de l’intestin irritable.
Les traitements actuels
Ils ne guérissent pas mais soulagent et soignent. Le traitement hormonal (pilule œstroprogestative en continu) soulage et limite la progression de la maladie. Sans règles, le système hormonal qui déclenche les contractions utérines est mis au repos. Contre les douleurs neuropathiques (par lésions des nerfs) dues à la chronicisation de la maladie, les médecins prescrivent des médicaments mais aussi des thérapies cognitivo-comportementales, de la sophrologie, de l’acupuncture, de l’ostéopathie, etc. Pour les cas les plus graves, tant par l’extension de la maladie que par l’intensité des douleurs, il faut opérer sous cœlioscopie et retirer ces tissus d’endomètre qui sont « collés » aux différents organes.
Cette maladie reste toutefois énigmatique. Plusieurs hypothèses font intervenir des causes génétiques, immunologiques et liées à l’environnement intrautérin (perturbateurs endocriniens absorbés par la mère lors de la grossesse…).
Douleurs invalidantes et baisse de la fertilité
Toutes les femmes qui ont des douleurs de règles (dysménorrhées) n’ont pas d’endométriose ! Mais plus de 90 % des femmes atteintes d’endométriose ont des douleurs pendant les règles. « A partir du moment où les règles sont douloureuses et abondantes, il faut y penser, prévient le Dr Erick Petit, fondateur du centre de l’endométriose du GH Paris Saint-Joseph. Si la douleur cède avec un simple antalgique, alors il n’y a pas lieu de s’inquiéter. A noter, il n’y pas de lien entre l’intensité des symptômes et l’extension de la maladie. » 30 % des femmes atteintes d’endométriose souffrent de formes sévères : vies intime, sociale et professionnelle en dents de scie, vécues dans des douleurs souvent intenses, et dans au moins 30 % des cas, une moindre fertilité.
Plus besoin de chirurgie pour poser le diagnostic
La cœlioscopie (chirurgie mini-invasive via des incisions au travers de la peau) pour aller prélever de l’endomètre ne doit plus être pratiquée. « L’endométriose est comme un iceberg, illustre Erick Petit : seule l’imagerie peut voir en profondeur l’étendue des lésions. L’échographie pelvienne par voie vaginale réalisée par un radiologue expert est l’examen de choix. Elle cartographie les lésions. Au défaut, l’IRM, moins sensible, peut faire l’affaire. »
Pour aller plus loin :
◆ Soutenir l’association Endomind : Endomind.org.
◆ Participer à l’Endorun, une course ouverte à tous pour récolter des fonds pour la recherche sur l’endométriose. Endomind.org/endorun
◆ Lire Endométriose : ce que les autres pays ont à nous apprendre, Marie-Rose Galès, éd. Josette Lyon et Tout sur l’endométriose, Lhuillery-Sauvanet-Petit, éd. Odile Jacob.
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