Covid-19 : malgré des appels répétés au Samu, une jeune femme de 19 ans décède chez elle

Dans la nuit du dimanche 2 mai au lundi 3 mai, une jeune femme de 19 ans, souffrant de comorbidités et d’une bronchite, est morte de « lésions pulmonaires » et d’un manque d’oxygène à Évry-Courcouronnes (Essonne), apprenait-on dans les résultats de l’autopsie, réalisée le 6 mai. Comme l’a révélé Le Parisien jeudi 20 mai, ses proches ont pourtant contacté le Samu à trois reprises, entre le vendredi et le dimanche, en vain.

La famille a déposé une plainte au commissariat d’Évry-Courcouronnes pour non-assistance à personne en danger et homicide involontaire. Contacté par le quotidien francilien, le parquet d’Évry-Courcouronnes a indiqué que la sûreté urbaine Évry-Corbeil était chargée de l’enquête pour rechercher « les causes de la mort ».

« Donnez-lui du Doliprane »

Dès le vendredi 30 avril, la jeune femme aurait ressenti les premiers symptômes du Covid-19 : problèmes de respiration, nausée et fièvre rapporte Le Point. D’après une source proche de l’enquête citée par Le Parisien, le Samu, contacté pour la première fois vendredi, aurait conseillé à la famille de lui donner du Doliprane car « c’était simplement le début des symptômes ».

Un deuxième appel est passé le lendemain mais le Samu ne se déplace toujours pas, ajoute MidiLibre

Mais le dimanche 2 mai, la situation se dégrade. La jeune femme, souffrant de comorbidités, ne tient presque plus sur ses jambes, vomit du sang et affiche 40 de fièvre sur le thermomètre. Vers 21h, la famille contacte à nouveau les secours, mais la réponse est la même… « donnez-lui un Doliprane ». 

La jeune femme décède dans la nuit du dimanche au lundi, bien qu’une ambulance se rende sur place vers 3 heures du matin pour des soins d’urgence, comme le rapporte MidiLibre.

Plainte déposée et enquête ouverte

« Ils auraient pu juste vérifier sa respiration et l’oxygéner si besoin », déplore la source proche de l’enquête au Parisien. Elle ajoute: « Il y a un appel au secours, mais elle n’a pas été secourue. Elle n’aurait peut-être pas survécu, mais le maximum n’a pas été fait. Ça peut arriver à n’importe qui. Est-ce dû à un manque de moyens ? La peur d’intervenir sur du Covid ? C’est impardonnable. On peut être fatigué, en avoir marre d’intervenir, mais on ne peut pas être au Samu et faire son métier à moitié. »

Le Centre hospitalier Sud francilien (CHSF), auquel est rattaché le Samu de l’Essonne, a indiqué avoir été « destinataire d’une réquisition afin d’extraire les bandes audio des appels du Samu » concernant la prise en charge de la jeune femme, précise Le Parisien.

Une enquête interne a été diligentée au sein du Samu et un rapport va être rédigé par le chef de service dans le but d’éclaircir ce qu’il s’est passé ce week-end du 1er mai. 

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