Covid-19 : les anciens malades davantage touchés par des troubles psys
Selon une étude publiée dans « The Lancet Psychiatry », un ancien patient sur trois souffre de problèmes psychologiques ou neurologiques dans les six mois qui suivent l’infection au virus.
À ce jour, c’est la plus grosse étude sur les conséquences mentales du Covid-19 sur les anciens malades. Pour mieux comprendre l’incidence du virus sur notre santé, une équipe de spécialistes a comparé les dossiers de santé électroniques de plus de 230 000 patients atteints du Covid-19, avec des patients ayant eu un diagnostic de grippe ou d’infections respiratoires. Selon leurs observations, les personnes touchées par le nouveau virus développeraient davantage des troubles neurologiques ou psychiatriques dans les mois qui suivent l’infection.
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Un risque accru chez les patients atteints de formes sévères du Covid
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D’après les résultats de l’étude, une personne sur trois qui a surmonté le Covid-19 a eu un diagnostic de troubles neurologiques ou psychiatriques dans les six mois suivant l’infection. Pour 13% de ces personnes, il s’agissait de leur premier diagnostic neurologique ou psychiatrique. Le risque de diagnostics neurologiques ou psychiatriques était 44% plus élevé après le Covid qu’après la grippe, et 16% plus élevé qu’après une infection des voies respiratoires. Parmi les troubles repérés, l’anxiété (17%) et les troubles de l’humeur (14%) étaient les diagnostics les plus fréquents. Le risque d’hémorragies cérébrales (0,6%), les accidents vasculaires cérébraux (2,1%) et la démence (0,7%) étaient généralement plus élevés parmi les patients qui avaient été gravement malades.
L’étude démontre en effet que le risque de développer des troubles à long terme est accru chez les patients hospitalisés pour une forme sévère du Covid-19. Ainsi, 46% des patients admis en réanimation ont eu un diagnostic de troubles neurologiques ou psychiatriques six mois après l’infection. Près de 7% des patients qui avaient été en réanimation ont fait un AVC ultérieur, 2,7% une hémorragie cérébrale et près de 2% ont développé une démence, contre respectivement 1,3%, 0,3% et 0,4% de ceux non hospitalisés.
Aider les services à planifier leurs besoins
Si le risque au niveau individuel de la plupart des troubles neurologiques et psychiatriques est faible, l’effet peut être « considérable » pour les systèmes de santé en raison de l’ampleur de la pandémie, relève Paul Harrison professeur de psychiatrie à l’Université d’Oxford et auteur principal de l’étude. D’autant que beaucoup de ces troubles sont « chroniques », précise-t-il. Un aspect également identifié par le Docteur Jonathan Rogers de l’Université de Londres. Dans un commentaire publié dans le journal, il indique : « Malheureusement, bon nombre des troubles identifiés dans cette étude ont tendance à être chroniques ou récurrents, nous pouvons donc anticiper que l’impact du Covid-19 pourrait perdurer pendant de nombreuses années. »
Pour Paul Harrison, l’interprétation des données recueillies pourrait servir à identifier les priorités dans les recherches et surtout, aider les services hospitaliers à planifier leurs besoins et mobiliser les ressources nécessaires pour les accompagner. Les auteurs de l’étude notent également que « des études complémentaires sont nécessaires pour corroborer et expliquer ces résultats ».
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