À partir de quand peut-on tomber enceinte après l'arrêt de sa contraception ?

Qu’il soit question pour les femmes de ne plus assumer à elles seules la charge contraceptive, de ne plus en subir les effets secondaires ou de mettre en route un projet bébé, les raisons d’arrêter sa contraception sont nombreuses et propres à toutes. Et qui dit arrêt de pilule, retrait de stérilet ou d’implant, dit aussi fertilité retrouvée. 

Pour celles qui ne souhaitent pas tomber enceinte, il faudra alors trouver un nouveau moyen de contraception (ou déléguer à monsieur). Pour les femmes qui souhaitent en revanche débuter une grossesse, « les chances de tomber enceinte dès le premier cycle sont assez rares quand on arrête la pilule », prévient d’emblée le Dr Odile Bagot, gynécologue médicale.

En effet, s’il n’est pas impossible de tomber enceinte rapidement après l’avoir arrêtée, cela s’annonce plus rude pour celles ayant expérimenté des troubles du cycle avant leur prise d’hormones. 

Tomber enceinte dès l’arrêt de la pilule est possible, mais…

Les œstrogènes et la progestérone, qui composent les pilules et autres implants hormonaux, ont trois angles d’attaque pour rendre impossible la grossesse : bloquer l’ovulation, empêcher les spermatozoïdes de franchir le col de l’utérus et modifier l’endomètre pour que l’éventuel œuf ne puisse s’y loger. 

Alors, quand on l’arrête, c’est un peu comme « un retour à la case départ », illustrait le Dr Bagot dans un précédent article pour Marie Claire en avril 2022. Le cycle se remet à tourner et ce, quasiment sans délai. « La durée de l’efficacité de la pilule est très courte. La preuve : lorsqu’on l’oublie une fois, c’est déjà très risqué et on peut tomber enceinte« .

D’après elle, une femme peut déjà tomber enceinte 14 jours après son arrêt, si et seulement si ses règles étaient régulières avant de prendre sa contraception. « C’est rare, mais ça arrive », ajoute-t-elle.

Le plus souvent, celles qui arrêtent leur contraception doivent laisser un peu de temps avant de retrouver des cycles normaux et avec cela, la chance naturelle de débuter une grossesse. Mais la gynécologue précise que pour les femmes concernées par des troubles du cycles ou celles atteintes d’un syndrome des ovaires polykystiques avant la prise de leur contraception, ce temps peut être bien plus long. « Elles peuvent subir une aménorrhée allant jusqu’à « 4 ou 6 mois avant de voir leur fertilité se restaurer », précise le Dr Bagot.

Une question qui ne concernent pas les porteuses d’un dispositif intra-utérin (DIU) en cuivre, rappelle-t-elle, car « son action contraceptive n’est que locale. Lorsqu’on le retire, on peut tomber enceinte immédiatement« .

Ces autres facteurs qui peuvent retarder une grossesse

Arrêter sa contraception est une chose, mais elle ne fait pas tout. Et le processus de conception d’un enfant peut s’avérer bien plus sinueux. Tout en rappelant que la prise d’une contraception hormonale n’a « aucun effet délétère sur la fertilité lorsqu’on l’arrête », le Dr Bagot met en lumière d’autres facteurs pouvant l’affecter. 

« Certaines femmes qui ont une contraception depuis l’adolescence oublient que l’âge diminue leurs chances de concevoir. Pour une femme de 30 ans, c’est une chance sur trois, puis une sur dix lorsque la femme passe les 40 ans« , explique-t-elle. 

Elle note en outre que « la tendance à la baisse de l’activité sexuelle des couples », la fertilité masculine en chute libre et le fait qu’il n’y ait que « 2 ou 3 jours de fertilité » dans le cycle d’une femme, sont autant de facteurs pouvant freiner la conception. « Il faut se poser des questions sur une potentielle infertilité si au bout d’un an après l’arrêt de la contraception il n’y a toujours pas de grossesse ».

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