6 bonnes raisons de faire preuve de générosité
On n’a rien à perdre à se montrer prodigue. Bien au contraire. Le bonheur, la sérénité, la confiance en soi… C’est aussi une affaire de générosité.
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Se creuser la tête pour imaginer le cadeau qui fera mouche, distribuer des vêtements que l’on ne porte plus, se mettre au service d’une association ou consacrer une petite partie de son budget à des causes qui nous tiennent à cœur… Il existe mille et une façons de donner. Acte altruiste par excellence, le don a aussi le mérite, non négligeable, de nous enrichir d’un point de vue personnel : il booste l’estime de soi, rajoute du sens à la vie et pourrait même la rallonger de quelques années… Le point avec les dernières études scientifiques.
1. Les largesses, c’est la liesse !
« Savoir donner, peu le savent, c’est le secret du bonheur », affirmait Anatole France. C’est aussi ce qu’a conclu une étude américaine, pour laquelle les scientifiques ont remis 5 euros à des étudiants. Ceux qui ont utilisé cette somme pour acheter un petit cadeau à quelqu’un étaient toujours heureux, le lendemain, de leur bonne action ; alors que ceux qui l’ont dépensée pour eux-mêmes n’ont éprouvé qu’une joie éphémère qui s’est très vite estompée après leur emplette. Même si fleuristes et chocolatiers en rajoutent parfois en nous vantant à tout bout de champ le « plaisir d’offrir », il faut bien reconnaître que la science valide leur position. Même les tout-petits, dont on pointe pourtant souvent l’égocentrisme naturel, prisent le partage d’après les chercheurs de l’université de la Colombie-Britannique, à Vancouver. Au cours de l’étude, des enfants de moins de 2 ans ont reçu des friandises, qu’on les incitait ensuite à céder à une marionnette. Leurs réactions étaient filmées et leur bonheur classé sur une échelle de 1 à 7 : non seulement ils appréciaient plus de donner que de recevoir, mais leur félicité était plus intense s’ils distribuaient eux-mêmes leurs propres friandises à la marionnette, plutôt que si c’était l’animateur qui lui en donnait directement. Le plaisir de la gratification est-il inné ? Dès le début de la vie, cet acte est en tout cas vécu comme une expérience émotionnelle enrichissante et agréable, bien plus que comme une privation.
2. L’intention, ça compte
La générosité rend heureux. Et notre cerveau en témoigne. Le contentement est plus important chez les individus au comportement altruiste, d’après une équipe internationale de neurologistes (des universités de Lübeck et de Zurich, et de la Feinberg School of Medicine de Chicago) qui ont étudié, en 2017, les activités cérébrales qui sont impliquées dans la prise de décision du don. Il suffirait même simplement d’envisager quelques libéralités pour éprouver ce bien-être. « Il est remarquable que la seule intention génère une modification neuronale, avant même qu’elle soit mise en pratique », commente le Dr Philippe Tobler, de l’université de Zurich. D’ailleurs, vous l’avez sans doute déjà expérimenté : lorsque vous vous motivez (difficilement) pour faire du tri dans vos vêtements ou vos livres, la perspective qu’ils servent à d’autres vous met en joie (et en action).
3. Faire le vide pour se remplir de plénitude
Désencombrer son intérieur permet également de faire le ménage dans sa tête, de gagner en sérénité, d’avoir le sentiment de mieux maîtriser sa vie. En 2010, les chercheuses américaines Darby Saxe et Rena Repetti ont ainsi analysé les discours de soixante mères de famille invitées, pendant trois semaines, à parcourir leur maison en évoquant leurs différentes possessions. Celles qui percevaient leur appartement comme « ordonné » se sont révélées moins stressées que les autres, d’après l’évaluation du taux de cortisol (l’une des hormones du stress) de leur salive. L’accumulation de biens ne favorise donc pas forcément le bonheur. Au contraire ! Dans le magma indistinct de notre désordre, nous risquons de perdre de vue les objets qui comptent vraiment pour nous.
4. Soigner les autres et son cholestérol
Si elle réchauffe le cœur, la générosité peut aussi le protéger. Des chercheurs canadiens de l’université de la Colombie-Britannique ont ainsi analysé l’impact de l’altruisme sur la santé de 106 adolescents. Pendant six mois, la moitié d’entre eux ont donné, chaque semaine, une heure de leur temps pour aider des écoliers en difficulté. Puis les scientifiques ont mesuré pour l’ensemble des participants, entre le début et la fin du semestre, l’évolution de différents marqueurs de risques cardio-vasculaires (indice de masse corporelle, taux de cholestérol…), qui se sont révélés plus bas chez ceux qui avaient joué les professeurs bénévoles. Si rendre service nous fait peut-être « perdre » quelques heures de notre précieux temps, cela pourrait également nous permettre de gagner quelques années de vie.
5. Offrir et… se servir au passage
Faire preuve de générosité permet en outre de renforcer son estime de soi, de se voir – et de se montrer – sous un jour plus positif. La reconnaissance sociale jouerait même un rôle prépondérant, d’après un mémoire de recherche réalisé à l’Université catholique de Louvain en 2012. « Il a été prouvé que certaines personnes réalisent des dons pour être reconnues de leur acte généreux. D’autres études ont montré que l’anonymat réduisait les dons », assure son auteure, Iris Felten. Donner, d’accord, mais il faut que cela se sache ! C’est humain…
6. Échange de bons procédés
De même, lorsque nous offrons un présent soigneusement choisi, nous espérons un retour : le plaisir de celui ou de celle qui l’ouvrira. Si l’on en croit le nombre de paquets revendus sur Leboncoin dès le lendemain de Noël, il n’est pas toujours facile de tomber juste. Heureusement, les chercheurs viennent à notre rescousse en nous alertant sur le décalage qui existe quelquefois entre les motivations des donneurs et les attentes des destinataires. « Le donneur veut créer un « waouh » chez le destinataire, avec un cadeau qui peut être apprécié immédiatement, alors que la personne qui le reçoit est plus intéressée par un présent qui a une valeur au fil du temps », souligne le chercheur américain Jeffrey Galak, auteur d’une étude parue en 2016. Ne misez pas tout sur l’effet de surprise, pensez aussi au long terme. C’est sans doute le plus sûr moyen d’obtenir un « merci » qui ne soit pas qu’une formule de politesse.
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