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"Serge" de Yasmina Reza, les argentiques de Flore, les curiosités de Marin Montagut… Nos 5 incontournables culturels
Théâtre, expositions, livres… Tous les quinze jours, Madame Figaro propose sa sélection culturelle. Voici les cinq événements à ne pas rater.
La galerie Lucas Ratton : la beauté convulsive
Après une première expérience à Saint-Tropez, dans la galerie Lucas Ratton de la place de Lices où se mêlaient des objets d’art tribal, une sélection d’œuvres d’art contemporain et des pièces de design des XX et XXIe siècles, le trio de galeristes Kamel Mennour, Clémence et Didier Krzentowski et Lucas Ratton réitèrent. Cette fois l’exposition a lieu dans leur fief de Saint Germain-des-Prés, dans le nouvel espace de galerie Lucas Ratton, rue Bonaparte. Ouverture qu’il faut saluer en ces temps de pandémie. L’alliance de ce trio et leur passion pour l’art ouvrent le champ à des rencontres : celle d’une statuette Nok ou d’un masque Fang avec une installation de Claude Lévêque ou d’Anish Kapoor et une lampe de Gino Sarfati ou une cloison des frères Bouroullec. D’une beauté convulsive aurait dit André Breton…
Art tribal x art contemporain x Design XXe-XXIe, Galerie Lucas Ratton, 11 rue Bonaparte 75006 Paris
Marin Montagut, air de Paris
Le lieu unique de Marin Montagut, rue Madame.
L’illustrateur, créateur d’objets poétiques, auteur d’un livre sur les demeures parisiennes de charme co-signé avec Ines de La Fressange a désormais pignon au 48 rue Madame dans le VIe arrondissement. Son lieu ? Un cabinet de curiosités avec boites de papillons multicolores et bocaux de pharmacie anciens, un boudoir qui se décline dans un camaïeu de verts rehaussé d’or, un atelier où l’artiste crée ses souvenirs de Paris faits à la main (assiettes, vases, verreries…) avec une prédilection pour le jardin du Luxembourg. Ses boites à secrets iconiques s’inspirent des livres du XIIIe siècle que l’on transformait en cachettes et dissimulait dans une bibliothèque et sa bougie Bonjour Sicile fleure bon la fleur d’oranger. La palette de Marin Montagut, aquarelliste inspiré, enchante notre quotidien.
Marin Montagut, 48 rue Madame, 75006 Paris
Les photos de Flore, au pays natal de Marguerite Duras
Les photographies de Flore.
L’odeur de la nuit était celle du jasmin est un recueil de photos (comme on le dit de poésies) et le titre d’une exposition à l’Académie des beaux-arts. Lauréate de nombreux prix (Ladreit de Lacharrière, Nadar 2020), la photographe Flore nous entraîne dans le sillage de Marguerite Duras, celle d’une Indochine rêvée avec la touffeur de la mousson, les méandres du Mékong, les dangers de la nuit… Paysages de montagne et d’eau, escaliers perdus dans la jungle : les photographies – tirages argentiques réalisés par l’artiste en chambre noire teintés au thés et cirés – nous téléportent il y a plus de cent ans quand naissait Marguerite Duras. Sublimes, elles creusent le sillon de cette écriture bleue, mêlant mémoire et imaginaire, abolissant toute frontière entre fiction et réalité. En les regardant, on pense à cette phrase de Duras, «Mon pays natal, c’est une patrie d’eau».
L’odeur de la nuit était celle du jasmin, photographies de Flore, écrits de Marguerite Duras, éditions Clémentine de la Féronnière ; Exposition à l’Académie des beaux-arts jusqu’au 31 janvier
Pierres précieuses, une invitation à la rêverie
Pierres Précieuses, un catalogue de trésors.
Les pierres précieuses nous font rêver, c’est entendu. Elles ont un pouvoir, une séduction, un mystère qui nous fascinent. Depuis sa formation il y a 4,6 milliards d’années, la Terre produit une diversité incroyable de minéraux rares. Au Muséum national d’histoire naturelle, les gemmes sont devenues des objets de sciences dès le XVIIIe siècle. Paris avec sa place Vendôme, son quartier latin, est aussi la capitale des joailliers. Ainsi est née l’idée de faire dialoguer les collections rarement exposées du Muséum avec la Maison de haute joaillerie Van Cleef & Arpels. Une histoire de trésors et de savoir-faire, de minéraux et de créations recensée dans le catalogue de l’exposition.
Pierres Précieuses, éditions Flammarion
Yasmina Reza, comme une photo de famille
Serge, le nouveau roman de Yasmina Reza.
Quatrième roman de Yasmina Reza en cette rentrée littéraire. Sobrement intitulé Serge, il est la chronique d’une fratrie juive hongroise, les Popper (Serge, Jean, Nana) avec pour point d’orgue leur voyage pèlerinage à Auschwitz et Birkenau. Sous la romancière est tapie la dramaturge et les nombreux dialogues sont justes, enlevés, caustiques, la vie même. Serge est une histoire de famille où l’humour juif le dispute à une mélancolie Mitteleuropa. On y retrouve les obsessions de l’auteur, un goût immodéré pour les patronymes (comme Duras ou Modiano), une acuité du temps qui passe. Yasmina Reza est une entomologiste qui épingle ses personnages, une moraliste qui scrute ses contemporains. Pour notre bonheur.
Serge, Yasmina Reza, éditions Flammarion
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