Accueil » Célébrités »
RENCONTRE – George Michael raconté par son ami Andrew Ridgeley : « Une semaine avant sa mort, il… »
Il fut l’autre moitié de Wham! Le partenaire de George Michael sur scène, son confident dans la vie. A l’occasion des 40 ans du groupe, il feuillette pour Gala ses souvenirs. Et c’est toute une époque qui défile.
En une poignée d’années, le groupe britannique Wham! a marqué de son empreinte la décennie 80 grâce à ses tubes pop luxueusement réédités* (Wake Me Up Before You Go-Go, Last Christmas…). Une parenthèse enchantée racontée dans le détail au fil d’un documentaire tout simplement intitulé Wham! diffusée à partir du 5 juillet sur Netflix. A l’occasion des quarante ans de la formation, Andrew Ridgeley – l’autre moitié de Wham! – narre ses aventures de jeunesse aux côtés de George Michael, mort à l’âge de 53 ans d’une maladie de cœur, le 25 décembre 2016.
GALA : Racontez-nous la première fois où vous avez rencontré George Michael ?
Andrew Ridgeley : J’avais à peu près 12 ans, et j‘étais assis dans ma classe à Bushey, une ville du nord de Londres. Le prof nous présente alors un nouvel élève qui s’appelle Georgios Panayiotou. Un nom pas facile à prononcer, pour nous autres Britanniques… Il avait d’immenses lunettes de vue rectangulaires en métal gris, et ressemblait vraiment à un vilain petit canard.
GALA : Comment êtes-vous devenus amis ?
AR. : Notre sens de l’humour nous a immédiatement rapproché. Dans le fond, nous n’étions que deux ados comme les autres qui avaient envie de rigoler. Et de faire de la musique, aussi. A 16 ans, nous avons formé notre premier groupe. George s’y refusait avant, parce qu’il tenait à passer ses examens, à terminer son cursus. Pour ma part, dès que j’ai eu le même âge (l’école est obligatoire en Angleterre jusqu’à 16 ans, ndlr), j’ai appelé ma prof pour lui annoncer que je quittais l’école. Elle m’a dit : « Tu fais bien !» Et, en 1979, nous nous sommes lancés.
GALA : Quelles étaient alors vos idoles ?
AR. : Elton John ! Incontestablement. Nous étions en admiration devant ses superbes chansons, ses albums magnifiques, son style flamboyant. En ce milieu des années 70, la pop-music était en ébullition avec le punk, la new wave… Une période extraordinaire.
GALA : Le succès a tardé à arriver ?
AR. : Non. Il n’a fallu que trois ans pour que sorte Wham Rap ! (Enjoy What You Do ?), notre premier single, qui n’a tout d’abord pas très bien marché. Puis nous sommes allés chanter Young Guns (Go for it) en 1982 à la télévision l’émission Top of The Pops, et toute l’Angleterre nous a découvert. Puis le reste de l’Europe, le Japon, l’Australie, les USA…
GALA : Quelle a été votre réaction face à ce déferlement ?
AR. : Nous étions très demandés et nous passions notre temps à bosser et voyager. Je n’avais pas le temps de réfléchir à ce qui m’arrivait.
GALA : Et George Michael, comment a-t-il réagi ?
AE. : Je ne l’ai pas vu vraiment changer. Il était comme moi concentré sur son travail. Nous n’avions le temps de rien, pas vraiment de vie sociale. Vous savez, nous n’avions que 19 ans, et nous étions encore des gamins. Tout allait très vite ! Comme moi, George vivait encore chez ses parents parce que nous n’avions pas encore été payés, ce n’est venu que plus tard.
GALA : Et quand l’argent est arrivé ?
AR : Ça n’a pas modifié grand-chose entre nous. Nous n’écrivions pas des chansons pour faire de l’argent, mais parce que nous voulions faire de la scène, enregistrer des disques.
GALA : Avec Wham!, vous avez créé un style musical mais aussi un style vestimentaire avec vos couleurs flashy, vos shorts très courts… C’était calculé ?
AR. : A nos débuts, nos looks étaient plus guidés par la nécessité que par un quelconque calcul. On enfilait tout simplement nos propres fringues, nous n’avions pas de stylistes, pas de garde-robe. On échangeait même parfois nos vêtements avec George pour les séances photos, histoire de varier. Pour le clip de Club Tropicana, tourné à Ibiza, nous étions habillés avec nos vêtements d’été, nos tenues de plage. George portait même son propre maillot de bain blanc ! Est-ce qu’on a créé un style ? Je ne sais pas. Nous étions dans l’époque, tout simplement, celle des boutiques d’High Street aux puces de Camden à Londres où nous allions faire notre shopping.
GALA : Le groupe se sépare en 1986. Pour quelles raisons ?
AR. : Nous savions que Wham! avait une date de péremption car l’essence du groupe reposait sur notre relation avec George. Pendant ces quatre ans d’activité, nous avons changé, vieilli, et George a eu besoin de plus de liberté pour écrire des chansons. Et nous avions atteint nos objectifs au-delà de nos espérances. Il y a aussi le fait que nous ne nous imaginions pas chanter ce répertoire toute notre vie, des chansons qui sont l’expression même de l’exubérance de la jeunesse. Après le concert d’adieu à Wembley, le 28 juin 1986, on s’est dit au revoir sur scène, puis nous sommes allés faire la fête. Comme des amis pour la vie, qui referment un chapitre.
GALA : Après la fin de Wham!, vous vous êtes lancé en solo.
AR. : J’ai aussi voulu me lancer dans la course automobile en 1986, en Formule 3. Mais nous devions chanter ensuite avec George à Wembley, et je n’ai pas pu courir tout de suite pour des raisons d’assurance ! Une erreur de jeunesse… Après nos adieux, je me suis installé à Monaco où j’avais un appartement. J’y suis resté quelques mois. A l’époque, ma copine était mannequin et travaillait aux Etats-Unis où je me suis installé. Quant à mon album solo, je n’étais pas dans le bon timing et j’ai voulu changer de style musical. Le public n’a pas accroché. Puis j’ai vécu quelques années très heureuses, loin du music-business.
GALA : Vous fréquentiez toujours George Michael ?
AR. : Oui, bien sûr, nous sommes restés très proches. A l’époque, il louait une maison à Beverly Hills et j’habitais aussi en Californie, à Santa Barbara. La carrière de George explosait, il était devenu une sensation mondiale, donnait beaucoup de concerts. On se fréquentait moins, certes, mais on se voyait quand on le pouvait à Monaco, ou encore à Londres.
GALA : Vous vous souvenez de la dernière fois où vous l’avez vu ?
AR. : Une semaine avant sa mort, il m’avait battu au Scrabble. Il était passionné, et j’attendais de prendre ma revanche dans sa belle maison londonienne de Highgate. Le jour de sa disparition, je passais Noël avec des amis. Je lui ai envoyé un message, peut-être une demi-heure avant que je n’apprenne la nouvelle. J’étais complètement dévasté. Ce jour-là, j’ai perdu un ami, le meilleur qui soit.
* Le coffret WHAM! The Singles: Echoes From The Edge Of Heaven (Sony) est proposé à partir du 7 juillet en coffret vinyles, coffret 10 CD, vinyle coloré 2LP, vinyle noir 2LP, 2CD et digital.
Cet article est à retrouver dans le Gala N°1568, disponible dans les kiosques jeudi 29 juin 2023.
Crédits photos : BERTRAND RINDOFF PETROFF / BESTIMAGE
A propos de
-
Abonnez-vous à votre star préférée et recevez ses actus en avant première !
-
George Michael
Suivre
Suivi
Il vous reste 85% de l’article à découvrir
Autour de
Source: Lire L’Article Complet