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Jean-Jacques Goldman : cet événement qui le pousse à sortir du silence
D’ordinaire plutôt discret, Jean-Jacques Goldman a pris position ce dimanche 30 mai. L’auteur-compositeur-interprète est sorti de sa réserve pour soutenir 1660 artistes dans une démarche qui va faire beaucoup de bruit.
Jean-Jacques Goldman
Avant qu’il prenne la décision de se retirer des Enfoirés, Jean-Jacques Goldman revenait dans la lumière au moins une fois par an pour les concerts caritatifs. Mais depuis son départ de la troupe, ses apparitions et ses prises de parole publiques se font encore plus rares ! Mais ce dimanche 30 mai, pas question pour lui de rester silencieux et d’ignorer le grand appel lancé par 1660 autres artistes : le chanteur a signé avec eux, dans les colonnes du Journal du dimanche, une tribune à l’attention des Français et des membres du Parlement. Le célèbre auteur-compositeur-interprète a ajouté son nom à une impressionnante liste de stars : Jean-Louis Aubert, Nathalie Baye, Dany Boon, Gims, Hoshi, DJ Snake, Nicola Sirkis, Soprano, Vianney, Zazie… Toutes ces icônes de la musique, mais aussi des grands auteurs, acteurs, et réalisateurs s’unissent. « Il faut reprendre la plume, encore, écrivent-ils. Nous sortons d’une année sans spectacle, sans public, une année de lieux fermés, de culture sinistrée. Mais au moment où la vie culturelle en France commence à repartir, nous devons faire face à une autre bataille qui opposerait l’écologie à la culture. » Cette bataille, c’est celle de la copie privée.
Jean-Jacques Goldman interpelle les députés
Depuis 1985, les Français ont le droit de copier, uniquement pour un usage privé, des œuvres : musique, films, série, photos… Cela se fait en échange d’une contrepartie financière : les créateurs perçoivent une rémunération basée sur la vente des supports numériques permettant la copie ou la lecture des œuvres (CD-Rom, clés USB, disques durs externes, smartphones, tablettes, etc). « Chaque année, l’argent collecté par ce système contribue au financement de 12 000 évènements culturels et soutient 200 000 artistes », rappellent les signataires de la tribune. Mais en janvier dernier, le Sénat a adopté un amendement issu des Républicains : les appareils reconditionnés ne devraient officiellement pas être concernés par la copie privée. Une manière de graver dans le marbre ce qui se fait déjà : « A ce stade, les biens reconditionnés ne sont pas assujettis à la rémunération pour copie privée », avait indiqué le secrétaire d’Etat au numérique, Cédric O, au Sénat. Mais les artistes ayant signé la tribune dans Le JDD, dont Jean-Jacques Goldman, estiment qu’il faudrait au contraire l’imposer pour les biens reconditionnés.
Tous dénoncent « Back Market, l’écrasant leader en France de la vente de produits électroniques reconditionnés », qui invoque des justifications écologiques : « Leur argument est de dire : “On est pour l’écologie, on favorise l’économie circulaire, on ne peut pas respecter en plus les règles européennes sur le droit d’auteur en participant au financement de la vie culturelle de notre pays”. Il faut choisir : écologie ou culture ». Pas question d’opposer les deux pour les artistes, qui s’inquiètent pour l’avenir : « Les smartphones reconditionnés représentent déjà près de 15% des téléphones achetés en France. Toute notre économie a vocation à devenir green. Créer cette exception pour un secteur d’activité qui a vocation à devenir la norme, c’est condamner à terme un des piliers du financement de notre exception culturelle, assurent les signataires. Le 10 juin, à l’Assemblée nationale, refusons l’amendement qui fragiliserait encore un peu plus le monde culturel, déjà très affecté par la crise sanitaire ».
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