Alexandre Kouchner : son message déchirant adressé aux victimes de viol à Sciences Po

Après la sortie de La Familia Grande le 7 janvier 2021, plusieurs victimes de viol ont trouvé le courage de témoigner. Une libération de la parole qui s’est étendue jusqu’aux couloirs de Sciences Po avec le hashtag « Sciences Porcs ». Alexandre Kouchner, enseignant dans l’établissement, leur a apporté son soutien le 10 février 2021.

  • Olivier Duhamel

Alors que le mouvement #MeToo naissait il y a quatre ans, les étudiants de Sciences Po brisent à leur tour la loi du silence. Plus d’un mois après la sortie de La Familia Grande, livre dans lequel Camille Kouchner accuse son beau-père, Olivier Duhamel, d’avoir commis l’inceste sur l’un de ses frères, plusieurs étudiants se sont mobilisés pour faire naitre le hashtag #SciencesPorcs, en référence à #BalanceTonPorc créé il y a trois ans. Et pour cause, selon les différents témoignages recueillis sur Twitter, l’omertà qui régnait autour des agissements du politologue Olivier Duhamel était de la même envergure que celle qui plane au dessous des murs de Sciences Po. Alexandre Kouchner, ancien étudiant et aujourd’hui enseignant dans cet établissement, n’a pas pu retenir son émotion dans un message publié le 10 février 2021.

« Nous qui n’avons pas su vous protéger, nous devons vous soutenir »

« Frédéric Mion est parti. Cela ne peut pas et ne doit pas nous empêcher d’entendre et d’écouter toutes celles et ceux qui témoignent de leurs épreuves et de leurs douleurs« , a-t-il écrit sur Twitter. Et pour cause, alors que le directeur de Sciences Po révélait en janvier dernier être au courant des faits reprochés à Olivier Duhamel, sans avoir agi en conséquence, celui-ci a finalement pris la décision de quitter ses fonctions suite aux révélations de Marianne. « Nous qui n’avons pas su vous protéger, nous devons désormais vous soutenir. Vous ne serez plus jamais seul.e.s », a conclu Alexandre Kouchner face aux nombreux témoignages.

Cependant, la vague #SciencesPorcs ne s’arrête pas aux portes de Twitter. Une enquête préliminaire a en effet été ouverte après une plainte pour viol d’une étudiante de l’Institut d’études politiques de Toulouse déposée le samedi 6 février 2021. Selon la plaignante, les faits remonteraient à 2018. Suite à cette action de la justice, et la densité des messages recueillis sur les réseaux sociaux, plusieurs responsables politiques, dont la ministre chargée de la Citoyenneté Marlène Schiappa, ont apporté leur soutien aux nombreuses victimes : « Plein soutien aux étudiantes victimes de viols qui dénoncent les faits courageusement’, a-t-elle fait savoir.

F. Mion est parti.
Cela ne peut pas & ne doit pas ns empêcher d’entendre & d’écouter toutes celles & ceux qui témoignent de leurs épreuves & de leurs douleurs par #scienceporcs .
Ns qui n’avons pas su vs protéger,ns devons désormais vs soutenir.
Vous ne serez plus jamais seul.e.s

quelqu’un a mis du ghb dans mon verre au cours d’une soirée organisée par une asso de SPL au smile. Je ne sais toujours pas qui c’est #sciencesporcs

Vous diplômez des violeurs #sciencesporcs

aujourd’hui j’ai le courage de le dire : j’ai été droguée au GHB dans une soirée organisée par une association de scpo #sciencesporcs

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