VIDEO. Quand le réalisateur du film "Le Dîner de cons" se demande s'il n'a pas été lui-même un soir le con d'un dîner
Dans le film Le Dîner de cons, réalisé par Francis Veber, François Pignon, joué par Jacques Villeret, est invité par le célèbre éditeur Pierre Brochant (Thierry Lhermitte) qui pense avoir décroché avec lui le meilleur spécimen de con. « Quand vous montrez aux gens quelqu’un comme Villeret dans Le dîner de cons, ils sont peut-être rassurés et se disent : ‘Moi, je vole un peu au-dessus…' » dit le cinéaste au magazine « 20h30 le samedi » (replay).
Dans ce long métrage, sorti en 1998, avec également à l’affiche Francis Huster et Jacques Prévost, la scène culte dans laquelle Brochant dit à Pignon qu’il va téléphoner à l’écrivain qui s’appelle Juste Leblanc. « Ah bon, il n’a pas de prénom ? » interroge Pignon. « Je viens de vous le dire, Juste Leblanc. Leblanc, c’est son nom et c’est Juste son prénom. Votre prénom à vous, c’est François, c’est juste ? Eh bien lui, c’est pareil, c’est Juste », rétorque sèchement Brochant à Pignon qui n’a pas vraiment percuté…
« J’étais prétentieux et pédant »
Jean-François Marion, psychologue et historien de formation, a dirigé une trilogie sur la connerie aux Editions Sciences Sociales (Psychologie de la connerie ; Histoire universelle de la connerie ; Psychologie de la connerie en politique). Ce fin connaisseur se dit être un « connologue ». Selon lui, c’est « quelqu’un qui étudie la connerie humaine, chez les autres et aussi en lui-même ». Il analyse les deux principaux personnages : « François Pignon dans Le Dîner de cons est un con naïf. Et Pierre Brochant a sa propre connerie parce qu’il est méprisant et veut manipuler les gens, s’amuser avec eux. »
Les dîners de cons ont réellement existé… avant le film. « C’est une idée effectivement méchante, mais ce n’est pas moi qui ai inventé le jeu », se défend Francis Veber. A la fin des années 1980, dans le club privé-restaurant parisien Castel, chaque participant doit ramener un convive quelque peu… décalé. Et le cinéaste lui-même aurait été piégé : « Un soir, on m’a invité et on m’a fait parler de la construction d’un scénario, se souvient-il. Et là, je suis intarissable… J’étais prétentieux et pédant. Je me suis dit qu’ils avaient tous un petit sourire. Puis, en sortant, je me suis demandé : ‘Est-ce que je n’ai pas été le con à cette table-là ?' »
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