Un peu, beaucoup, aveuglément (Chérie 25) – Clovis Cornillac réalisateur : "J’ai touché à une drogue dure, je ne pourrais plus m’en passer !"
Après trente ans de carrière et une centaine de films, Clovis l’acteur s’est découvert, à 47 ans, une nouvelle passion : la réalisation. Son premier film, « Un peu, beaucoup, aveuglément », à voir ce soir sur Chérie 25, est une réussite.
“Réaliser un film, ça me trottait dans la tête depuis des années, mais je n’osais pas l’avouer. Avant de me lancer, je pensais que c’était juste une expérience : j’ai découvert un métier qui me passionne au-delà de tout« , confie Clovis Cornillac, le regard pétillant. Allez savoir pourquoi, on imaginait plutôt le comédien, à la carrure de boxeur, se lancer dans un film viril. Tout faux ! Il a opté pour le registre sentimental en signant cette savoureuse comédie romantique. Un genre qui n’est jamais autant réussi que lorsqu’il s’éloigne des sentiers battus. L’acteur le sait et joue la carte de l’originalité avec cette drôle de bluette entre deux voisins qui tombent amoureux… seulement en se parlant à travers leur mur mitoyen.
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Comme dans toute bonne romance, ces deux-là avaient tout pour se détester. À ma droite, Machin (c’est le petit nom que les tourtereaux se donnent) est un vieux garçon solitaire muré dans son mal de vivre. Inventeur de casse-tête chinois, il souffre d’agoraphobie. Cloîtré dans son appartement atelier, il ne supporte aucun bruit. Pour décourager les éventuels locataires d’à côté, l’homme a imaginé un stratagème : faire croire que l’appartement est hanté… À ma gauche, Machine, concertiste un brin paumée, en pleine préparation d’un récital, est la première à résister.
Après la haine, l’entente cordiale laisse la place aux sentiments. Pour ne pas les gâcher, Machin et Machine, deux grands brûlés de Cupidon, décident de ne pas se voir et de vivre une relation platonique. « La comédie sentimentale permet, sur un mode ludique, de parler de plein de choses importantes, comme l’amour ou les relations hommes-femmes », explique Clovis.
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Une idée de sa femme
C’est sa femme, la comédienne Lilou Fogli (elle co-signe avec lui le scénario) qui lui a soufflé cette drôle d’histoire : « Lorsqu’elle était étudiante, elle entendait, derrière le mur de son studio, le gars qui vivait à côté, et s’était dit que c’était peut- être le mec idéal ! » À l’écran, Lilou incarne Charlotte, la sœur nymphomane de Machine. S’il s’est réservé le premier rôle masculin et se révèle très touchant en misanthrope plus à l’aise avec les équations qu’avec une inconnue, Clovis a offert à Mélanie Bernier son premier rôle principal : « Elle a la fantaisie pour se glisser dans un tel récit. » Impossible de ne pas tomber sous son charme : « Machine me touche, j’aime sa fragilité. Elle est comme une chenille qui se transforme en papillon. » Pour incarner cette musicienne, Mélanie a pris des leçons de piano… pour savoir où placer ses mains. Le plus ardu ? Jouer seule face à un mur, les deux amoureux n’ayant pas de scène ensemble ! « C’était déroutant, mais cela a facilité la créativité« , reconnaît-t-elle. Entre naïveté enfantine et féminité irrésistible, Mélanie est 100 % craquante. À l’heure de l’amour 2.0, cette romance touche par son charme désuet. Le public a été séduit par l’originalité de cette partition, et Clovis s’est découvert un nouveau métier : « J’ai touché à une drogue dure, je ne pourrais plus m’en passer !« , plaisante-t-il.
Un peu, beaucoup, aveuglément : vendredi 7 mai à 21h05 sur Chérie 25.
Julien Barcilon
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