Top‌ ‌20‌ ‌des‌ ‌personnages‌ ‌cultes‌ ‌de‌ ‌la‌ ‌télévision‌

Elles se nomment Buffy, Veronica et Arya, ils s’appellent Walter, J.R et Dexter. Tous sont des personnages de séries qui ont eu un impact conséquent sur le paysage télévisuel, que ce soit dans leur évolution, la façon dont ils ont renouvelé un genre ou simplement parce qu’ils ont été « les premiers ».

Les personnages d’une série télé sont la clef de voûte d’une intrigue. Il y a bien sûr d’autres éléments : le scénario, la réalisation ou la musique, mais donner vie à cette intrigue reste l’apanage des héros qui la composent. Et si le talent des acteurs est évidemment une pièce indispensable de ce mécanisme, leur représentation télévisuelle les transcende parfois. Et avec l’évolution de la société, ces représentations télévisuelles ne se cantonnent plus à une typologie précise, comme un archétype que l’on étirerait pour en flouter les limites, et deviennent ainsi des personnages dont on se souvient des années, voire des décennies plus tard. Qu’ils aient été les pionniers, voire les porte-étendards, d’un mouvement ou l’anti-héros que l’on aime détester, ils ont tous laissé une empreinte dans le paysage télévisuel mondial.

20 – Andy Sipowicz – New York Police Blues (1993)

New York Police Blues est une série de douze saisons qui, dès sa première diffusion en 1993 sur le network américain ABC, a particulièrement été remarquée. Outre son réalisme – jusque dans sa réalisation « caméra à l’épaule » – c’était son héros Andy Sipowicz qui dénotait dans l’océan des héros proprets qui peuplaient alors la télévision. Profondément raciste, alcoolique et violent, Sipowicz est, pour Pierre Langlais, journaliste séries à Télérama, le père des « anti-héros » dont on savoure les débordements avec une étrange fascination, une typologie nouvelle qui a permis d’ouvrir la voie à des Dr House ou Walter White de Breaking Bad.

19 – Lucie Ricardo – I Love Lucy (1951)

Pour Pierre Langlais, I love Lucy peut être considérée comme la mère de toutes les sitcoms. Première série tournée en public et en multi-caméras, le programme raconte le quotidien haut en couleur de Lucy Ricardo, une mère au foyer rêvant de s’affranchir de l’autorité de son mari et des conventions pour s’accomplir dans une carrière artistique, un changement d’orientation simplement impossible alors. Sous ses dehors comiques, cette fiction des années 50 s’est fait l’écho de l’émancipation latente des femmes de l’époque qui souhaitaient être plus que « des épouses et des génitrices« .

18 – Don Draper – Mad Men (2007)

Coureur de jupons et pourtant capable d’entretenir une relation respectueuse et platonique avec Peggy, sa secrétaire, menteur invétéré, mais en proie à de nombreux doutes, Don Draper, directeur créatif dans une agence de pub, est l’épitomé du héros torturé et multi-dimensionnel. Loin de la perfection qui accompagnait les héros de l’époque – où se situe l’action, dans les années 60 – le personnage porté à l’écran par Jon Hamm est dépeint simplement comme un homme avec ses contradictions et ses regrets. Une interprétation tout en nuances qui a valu à l’acteur américain l’obtention de deux Golden Globes et d’un Emmy Awards.

17 – Spock – Star Trek (1966)

En 1967, l’officier du vaisseau Enterprise, incarné par Leonard Nimoy dans la série Star Trek, a été à l’origine d’une véritable « Spockmania » transformant ainsi, pour la première fois, un simple personnage de série en véritable icône populaire. Des décennies plus tard, son apparence physique, le salut vulcain dont il a la paternité ou simplement son nom restent très présents dans de nombreuses sphères de la pop-culture, de la série de The Big Bang Theory au premier volet de Retour vers le futur, en passant par Les Simpson ou même la publicité.

16 – Cristina Yang – Grey’s Anatomy (2005)

Interprétée pendant dix saisons par Sandra Oh, Cristina Yang était dépeinte comme une chirurgienne thoracique brillante, franche et affichant sans honte son ambition professionnelle. Une position qui peut sembler anodine aujourd’hui mais qui l’était bien moins, en 2005, lors des débuts de Grey’s Anatomy. Et ce n’est pas le seul tabou que le personnage a taclé. En refusant de devenir mère pour ne pas sacrifier la carrière pour laquelle elle a si durement travaillé, elle brave l’impensable : celui de ne pas vouloir d’enfants. En outre, l’amitié qui la liait à Meredith Grey, sa « personne », n’a jamais été entachée par des histoires de trahisons amoureuses ou de jalousie professionnelle. Une relation qui laissait à chacune la place pour exister – malgré le statut « d’héroïne » pour le personnage incarné par Ellen Pompeo – encore trop peu exploitée à la télévision. Sans compter que Oh a été l’une des premières actrices asiatiques à endosser un rôle prédominant dans un programme diffusé sur un grand network.

15 – Tony Soprano – Les Soprano (1999)

Un parrain de la mafia avec des états d’âme ? Tony Soprano, sociopathe professionnel et bon père de famille, tente par tous les moyens de concilier la violence liée à son quotidien avec ses contraintes personnelles. Une dichotomie parfois drôle, souvent troublante, qui a permis aux Sopranos de devenir l’une des meilleures séries de tous les temps.

14 – Arya Stark – Game of Thrones (2011)

De la petite fille, certes débrouillarde, dans la première saison de Game of Thrones à la tueuse implacable qui « n’a pas de nom », le personnage d’Arya Stark a connu une évolution féminine et féministe particulièrement intéressante, compte tenu de l’époque à laquelle l’action de la série est censée se tenir, allant même jusqu’à refuser la demande en mariage de Gendry pour garder son indépendance. George R.R. martin, l’auteur des livres ayant inspiré la série de HBO, explique qu’il a calqué l’épanouissement du personnage sur des femmes qu’il avait connues plus jeune, précisant même dans une interview pour le journal Independent que c’était des inspirations : « des années 60, 70, des décennies marquées par la révolution sexuelle et le mouvement féministe. Je connaissais de nombreuses femmes qui n’étaient pas du tout dans cette dynamique de « Je dois trouver un mari et être une femme au foyer »”.

13 – Patty Hewes – Damages (2007)

Avocate retorse prête à tout pour gagner ses affaires et mère sacrifiant – sans réelle hésitation – son enfant à sa carrière, Patty Hewes est l’une des premières anti-héroïnes de la télévision. Ambitieuse, manipulatrice et indépendante, elle se démarque à bien des égards du stéréotype de la « protagoniste de télévision » œuvrant pour le bien collectif quitte à se sacrifier elle-même. En outre, avec Damages, Glenn Close a été la première actrice de « cinéma » à obtenir le rôle principal d’une série.

12 – Carrie Bradshaw – Sex and The City (1998)

Avec le mot « sex » clairement affiché dans son titre et son cast exclusivement féminin, Sex and The City annonçait sans détour la couleur : le plaisir charnel – un sujet encore considéré comme honteux à l’époque – vu par quatre amies aussi différentes que complémentaires. Et Carrie Bradshaw, capitaine de ce bateau un peu particulier, d’être considérée comme le porte-drapeau de la femme libre et indépendante.

11 – Olivia Pope – Scandal (2012)

Dans Scandal, Olivia Pope résout les problèmes que peuvent rencontrer les hommes politiques. À n’importe quel prix. Déterminée et brillante, l’héroïne de Scandal est une femme indépendante et son interprète Kerry Washington, la première afro-américaine, en 40 ans de télévision, à être à la tête de sa propre fiction.

10 – Frank Underwood – House of Cards (2013)

Figure de proue du streaming, House of Cards a été la première série estampillée Netflix à débarquer sur la célèbre plateforme. Une véritable plongée dans les sphères les plus hautes de la politique américaine grâce aux dialogues face caméra de son héros, Frank Underwood. En outre, avant d’être blacklisté suite à des accusations d’agressions sexuelles, Kevin Spacey était un acteur de cinéma oscarisé qui avait surpris le tout Hollywood en s’associant à une série Netflix.

9 – Walter White – Breaking Bad (2008)

Dr. Jekyll et Mr. Hyde des temps modernes, Walter White est un personnage particulièrement fascinant aussi bien par l’évolution de son statut – de simple professeur de chimie à dealer proéminent de drogue – que par ses débordements psychologiques : il va jusqu’à se créer un double prénommé « Heisenberg » pour asseoir sa légitimité en tant que hors-la-loi. Une transformation qui n’aurait été rien sans le talent de Bryan Cranston, jusque-là associé à la comédie et à son rôle du père de Malcom dans la série éponyme.

8 – Dexter Morgan – Dexter (2006)

Comment peut-on aimer un serial killer et soutenir ses actes pourtant punis par la loi ? La réponse tient en un mot : Dexter. Pendant ses huit saisons, la série de Showtime nous a dépeint le quotidien sous pression d’un expert de la police scientifique le jour et serial killer réparant les erreurs de la justice la nuit. Une plongée à la fois choquante et addictive dans la tête de l’anti-héros par excellence, déchiré par ses pulsions meurtrières – son « dark passenger » – et sa volonté de paraître normal aux yeux du monde, une dualité justement exploitée dans la série comme le soulignait à l’époque de nombreux experts-psychiatres.

7 – J.R. Ewing – Dallas (1978)

Au début du second âge d’or de la télévision, vers la fin des années 70, Dallas était un succès mondial et John Ross Ewing, dit J.R, « le héros que l’on aimait détester » comme le décrit Pierre Langlais. Manipulateur, infidèle et sans scrupules, le personnage était aux antipodes des stéréotypes de l’époque qui voulaient que les protagonistes soient irréprochables et, si possible, de bons pères de famille. Pour autant, J.R. a passionné les foules pendant quatorze saisons et, par la même occasion, a apporté quelques pierres à l’édifice télévisuel : la dernière scène de la saison 3 où il se fait tirer dessus est considéré comme la mère fondatrice des cliffhangers télé – l’expression « Qui a tiré sur J.R » est d’ailleurs entré dans le jargon de la télé américaine – et le chapitre suivant a attiré plus de 80 millions de téléspectateurs, un record pour l’époque. Depuis, ces scènes laissées en suspens sont devenues des ressorts scénaristiques fréquents quoiqu’efficaces pour “tenir” un public. On notera, par exemple, la mort de Jon Snow dans l’épisode 10 de la saison 6 de Game of Thrones, l’accident d’avion à la fin de la saison 8 de Grey’s Anatomy ou, de manière plus légère, lorsque Ross se trompe de prénom à son propre mariage dans le dernier épisode de la saison 4 de Friends.

6 – Willow Rosenberg – Buffy contre les vampires (1997)

Si l’on parle de Buffy contre les vampires comme d’une fiction en avance sur son temps, c’est qu’elle a rapidement eu l’ambition de dépasser son statut de « simple série pour ado » pour aborder des thèmes plus profonds. Preuve en est avec le personnage de Willow Rosenberg, l’une des premières femmes homosexuelles de la télévision à être représentée dans une relation monogame, réaliste et stable. À l’époque, cette décision scénaristique avait causé quelques tumultes, mais la réaction de la jeune femme, telle une évidence, face à sa sexualité et la manière de faire son coming-out, sans drame ni fracas, avait valu à l’époque au personnage le titre de « meilleur modèle qu’un adolescent puisse souhaiter« .

5 – Le Docteur – Doctor Who (1963)

Dans un paysage télévisuel plutôt réfractaire au changement – si une recette fonctionne il est interdit d’en changer ne serait-ce qu’une virgule – le Docteur Who fait office d’exception. Depuis sa première diffusion en 1963, treize acteurs différents ont incarné le personnage principal dont une femme depuis 2017, Jodie Whittaker, pour la première fois de l’histoire de la série. Et si certains ont été accueillis plus chaudement que d’autres, le personnage est resté, lui, au cœur d’une véritable adoration populaire : entre conventions de fans aux quatre coins du globe, merchandising et célébrités comme Johnny Deep, Robert Downey Jr ou encore George Lucas proclamant leur amour pour la série.

4 – Mark Green – Urgences (1994)

Mark Green est un personnage marquant… par sa normalité. Normal dans son apparence – loin d’un George Clooney – dans son ambition, aux antipodes de son collègue Peter Benton et même dans son comportement, le pendant télévisuel d’Anthony Edwards étant un vrai « gentil », responsable et équilibré. Pour autant, malgré cette simplicité, le Dr Green est considéré pour beaucoup comme le héros de la série. Sa mort, hors caméra fidèle à sa sobriété, reste en outre un cas télévisuel rare de disparition d’un personnage principal de série.

3 – Veronica Mars – Veronica Mars (2004)

Petite sœur spirituelle de Buffy, Veronica Mars a un sens de la répartie au moins aussi taillé que les pieux de la tueuse de vampires. Pour autant, son sarcasme n’est qu’une façade et cache en réalité les stigmates d’importants traumatismes : un viol dont elle a été victime et l’assassinat de sa meilleure amie. Loin de s’apitoyer sur son sort, la jeune détective va mettre à profit son intelligence et sa débrouillardise afin de trouver les instigateurs de ces crimes, venger la disparition de son amie et trouver une catharsis à sa douleur. Un personnage tout en nuances qui met également en avant une relation père/fille rarement exploitée sur le petit écran. À sa sortie, en 2004, la série a été sélectionnée par le très sérieux Time parmi les six meilleurs drames de la saison télévisuelle grâce, notamment à la prestation de Kristen Bell que le journal qualifie de « star fascinante ».

2 – Fleabag – Fleabag (2016)

Peut-être moins connue que ses acolytes présents dans ce classement, et sans doute « plus jeune » en termes de vie télévisuelle, Fleabag n’en reste pas moins un personnage qui a marqué le paysage audiovisuel. Rares sont les fictions qui ont autant remporté l’unanimité et précieuses sont les héroïnes qui parviennent à porter haut, les couleurs d’un projet aussi ambitieux. Le personnage créé et interprété par Phoebe Waller-Bridge parle ouvertement de sexe, se donne du plaisir devant une vidéo de Barack Obama et adresse ses pensées les plus inavouables à une caméra complice. Un bijou d’écriture et d’humour qui a propulsé la comédie anglaise à la huitième place des 100 meilleures séries du 21e siècle du classement sorti par le Guardian. Pas mal pour un programme diffusé pour la première fois il y a seulement quatre ans !

1 – Buffy Summers – Buffy contre les vampires (1997)

Personnage culte s’il en est, Buffy est une héroïne dont le nom apparaît dans de nombreux classements tant son impact a marqué le paysage audiovisuel mondial. Première héroïne à avoir changé la manière dont on représentait les « jolies blondes » à la télévision, le personnage incarné par Sarah Michelle Gellar reste pour beaucoup une icône féministe indétrônable. Florent Favard, Maître de conférences en cinéma et audiovisuel à l’Université de Lorraine (IECA Nancy) parle d’elle comme « le personnage incarnant toutes les avancées, mais aussi évitant les pièges de l’archétype du personnage féminin fort qui a marqué toute une génération de séries« .

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