TEMOIGNAGE. »Je suis pour améliorer l’école, pas pour la rendre obligatoire »
Les cinq enfants de Gwenaële ne sont jamais allés à l’école. Un choix de vie que cette maman défend avec des arguments sans appel. À voir mardi 27 avril à 23 h 05 sur France 2 dans Des vies sans école.
Vous êtes partisane de l’apprentissage autogéré : l’enfant apprend ce qu’il veut, quand il veut, avec qui il veut. Vraiment sans contrainte, ni règle ?
GWENAËLE : Par rapport aux apprentissages, en effet, mais ce ne sont pas des enfants rois. Nous vivons ensemble et il n’est pas question d’irrespect entre nous. Personne n’est la bonne de l’autre. Mes enfants, qui ont entre 13 et 23 ans, ont toujours respecté les règles de la collectivité familiale, des groupes où ils font des activités… Ce ne sont pas des règles très strictes mais ils apprennent sur la base du respect d’eux-mêmes et des autres à les construire. Personne ne fait n’importe quoi sans tenir compte des autres. Loin de là.
Ne pas être scolarisé n’empêche-t-il pas la socialisation ?
Au contraire. La société n’est pas un groupe du même âge avec qui vous avez les mêmes interactions imposées au quotidien. Vivre en société, c’est vivre avec des gens de tout âge, ayant des besoins et des attentes différents. Ne pas aller à l’école laisse beaucoup plus de temps à mes enfants pour toutes ces interactions.
Pourquoi cette défiance vis-à-vis de l’école ?
Je considère que les enfants ne sont pas faits pour apprendre la même chose et de la même façon sous prétexte qu’ils ont le même âge. Je ne suis pas contre l’école. Beaucoup d’enfants sont mieux à l’école qu’avec leurs parents. Je suis pour une amélioration de l’école et contre son obligation car elle ne pourra jamais aussi bien s’adapter à chaque enfant qu’une instruction en famille. Un enfant à l’école n’a pas de liberté de progression. Et s’il va plus vite que les autres, il finit par s’ennuyer. C’est un peu ce que j’ai vécu.
Que dites-vous aux parents qui se plaignent de faire l’école à la maison à cause de la Covid ?
Je les comprends totalement. J’imagine l’horreur de se retrouver dans une vie qui n’est ni un choix ni adaptée avec, en plus, une limitation des déplacements. La liberté de voyager et de voir des gens offerte par la déscolarisation n’existe plus. Ils ne vivent pas non plus l’instruction en famille dont l’objectif est de s’adapter à l’enfant.
Que voulez-vous dire ?
Ils reçoivent des consignes de l’enseignant et les appliquent. Malgré tout, cette situation crée une forme de vie ensemble. Ne pas scolariser ses enfants, c’est aussi être avec eux. Mais, cela ne veut pas dire à temps plein ni enfermé. Il faut penser à soi. Je n’aurais pas tenu si je n’avais pas fait des choses pour moi. Il ne faut pas se sacrifier pour ses enfants, ce n’est pas le but non plus.
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