Sortir un film en 2020 était un "acte de courage" pour Caroline Vignal, réalisatrice du film "Antoinette dans les Cévennes", nommé huit fois aux César
Avec huit nominations, dont celle du meilleur film, pour son Antoinette dans les Cévennes, la réalisatrice Caroline Vignal est l’une des grandes gagnantes des nominations des César, annoncées ce mercredi. Sur franceinfo, elle parle du fait de sortir un film en 2020 comme « d’un acte de courage ».
« Si on se souvient, ce n’était pas si simple de sortir un film en septembre, avec des consignes qui étaient quand même très strictes », explique-t-elle. « On n’était pas du tout sûr que les gens auraient envie de retourner au cinéma. C’était un pari de sortir un film à ce moment-là, il y a plein de gens qui n’ont pas osé le faire. Après, on est très heureux, évidemment, que le film ait pu rencontrer le public à ce moment-là, avec plus de 700 000 entrées, et je suis consciente que c’est une chance dans la période actuelle », analyse la réalisatrice.
Tout faire pour que le public revienne au cinéma
Avec des salles toujours fermées, « la période est quand même terrible et elle aura forcément des conséquences sur mon industrie », s’inquiète Caroline Vignal. Après des mois de fermeture des salles, synonymes pour les Français de nouvelles manières de consommer les films, la réalisatrice concède « un risque » que le public ne revienne pas dans les salles obscures. « Parce que c’était quelque chose qui était un peu dans l’air avant le Covid, il y a déjà des gens qui allaient beaucoup moins au cinéma ».
« Je suis en train d’écrire et j’essaye de garder espoir, de me dire que les cinémas rouvriront et que les choses reprendront », espère-t-elle. « On a aussi de plus en plus besoin, et envie, de se retrouver, de sortir, de faire des choses à l’extérieur ensemble. Et on se rend peut-être plus compte d’en quoi c’est précieux », souhaite-t-elle.
Antoinette dans les Cévennes rafle huit nominations : meilleur film, meilleure actrice pour Laure Calamy, meilleur acteur dans un second rôle pour Benjamin Lavernhe, meilleur scénario original, meilleure musique originale, meilleur son, meilleure photo, meilleur montage. « Je m’attendais à en avoir quelques-unes, mais pas autant. Et ce qui m’a fait vraiment plaisir, c’est que certains départements techniques soient nommés, parce que ce sont des gens avec qui j’ai adoré travailler », se réjouit Caroline Vignal.
Ce mercredi, le film d’Emmanuel Mouret, Les choses qu’on dit, les choses qu’on fait, a obtenu 13 nominations, devançant Eté 85 de François Ozon et Adieu les Cons d’Albert Dupontel qui récoltent 12 nominations chacun.
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