Sheila : "Ludo était un cœur sur patte qui a fait de mauvais choix"

Icône yé-yé, Sheila fête ses soixante ans de carrière avec un nouvel album* très personnel. Confidences d’une idole toujours "au taquet", à retrouver dimanche 25 avril à 20 h 45 dans Samedi variétés sur Melody.

Ce 27e album, Venue d’ailleurs, est très personnel. Cela vous tenait à cœur de tout dire, sans filtre ?

Sheila : Ça fait quatre ans que j’y travaille. Je suis allée au bout de mes idées, de mon instinct, avec ma vérité et mes croyances. Pour fêter mes soixante ans de carrière, j’avais envie de ramener les gens à ce qu’on a vécu ensemble. Il y a du rock, de la pop et de sublimes ballades qui reviennent sur des moments compliqués de ma vie…

Parmi eux, il y a cette rumeur qui prétendait que vous étiez un homme. À 18 ans, c’est extrêmement violent !

Très ! Ça a pourri ma vie, celle de mes parents et celle de Ludo (son fils Ludovic Chancel,disparu en 2017, ndlr). J’ai besoin aujourd’hui d’expliquer aux jeunes qui sont derrière leurs écrans quelle portée peut avoir une mauvaise blague. Une rumeur, c’est devenu un assassinat programmé !

Il y a dans votre album une incroyable chanson en hommage à votre fils…

Cheval d’amble a été très difficile à chanter mais c’était indispensable qu’elle figure dans l’album. J’ai passé une journée entière avec Christian Siméon, auteur de théâtre. Nos sentiments, nos vies, nos échanges, nos querelles, je ne lui ai rien caché. J’en avais marre qu’on raconte toujours la même chose sur mon fils. Ça suffit ! Ludo était un cœur sur pattes qui a fait de mauvais choix. Et même si j’ai conscience que lorsqu’un enfant devenu adulte prend une mauvaise route, une mère ne peut rien faire, je suis comme toutes les mamans, je me pose la question de savoir ce que j’ai raté. Ce que je veux aujourd’hui, c’est qu’il soit beau et serein là-haut. Et que les gens qui l’utilisent pour avoir un peu de lumière le laissent reposer en paix.

Après une telle carrière, avez-vous peur de devenir has been ?

Ça n’est pas le genre de question que je me pose… Quand j’ai décidé de tout arrêter, en 1989, je suis passée à autre chose. En neuf ans, j’ai fait trois bouquins, de la sculpture. Puis un jour, j’ai finalement cédé à Yves Martin (son producteur, mais aussi son mari de 2006 à 2016, ndlr) qui me demandait de faire un disque (Tendances, ndlr). La seule condition que j’ai imposée, c’était de pouvoir refaire de la scène. C’était en 1997 et depuis je n’ai plus jamais arrêté !

Et comment faites-vous pour tenir la distance ?

Je suis au taquet ! Je fais attention à ce que je mange, je bois très peu… Et il ne faut pas oublier que je suis une ancienne danseuse classique. En ce moment, je suis des cours en visio. Mais j’ai hâte de retrouver la salle pour prendre mes trois cours hebdomadaires. J’aime avoir des courbatures !

*Venue d’ailleurs, Warner Music.

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