Romane Bohringer : "Les comédiens ne sont pas des égocentriques qui ont envie de faire la bamboche"
Dans le téléfilm Vulnérables,diffusé sur France 2, mercredi 7 avril à 21h05, elle joue Cécile, une éducatrice dans un centre d’accueil pour jeunes réfugiés qui se heurte à la trop grande sensibilité de sa collègue Elsa. Une femme engagée qui lui correspond tellement.
Dans Vulnérables, votre personnage Cécile est dans la distance avec ces mineurs isolés. Celui, incarné par Léa Drucker, est dans l’empathie. Mais sont-elles vraiment si différentes ?
ROMANE BOHRINGER :Non, toutes les deux sont dans le camp de la protection. Cécile a de l’admiration pour Elsa qui va jusqu’au bout en prenant sous son aile l’un des jeunes. Je n’ose imaginer le quotidien des personnes qui doivent gérer ces adolescents. .. Car comme le dit Cécile, on ne peut pas tous les sauver. ..
Faut-il alors arrêter de les accueillir en Europe et en France ?
Ce n’est pas à moi de trouver la solution. Mais, ce n’est pas un service qu’on leur rend, c’est une obligation de par la loi.
Ce sujet a peu été traité en fiction surtout pour un prime. Est-ce cela qui vous a motivé ?
Quand je reçois un scénario, c’est l’envie d’être une passeuse qui me motive. Des adolescents abandonnés dans un pays qui n’est pas le leur, je ne suis pas sûre que tout le monde sache que ça existe. Ce genre de films nous éclaire sur quelque chose que l’on sait confusément.
Où en êtes-vous de l’adaptation en série du film L’amour flou que vous aviez réalisé et incarné en 2018 avec Philippe Rebbot ?
Nous avons tourné dans notre « sépartement » juste avant le deuxième confinement. Et là, je suis en montage. Ce sera un 9×30 minutes pour Canal+. C’est une suite puisqu’on retrouve les personnages trois ans après. Tous les comédiens du film sont là, nos enfants, nos parents aussi. Avec en plus Éric Caravaca, le meilleur partenaire de ma vie. Et Monica Bellucci, la fille la plus rock’n’roll du monde, qui nous a rejoints en 48h !
Votre père Richard est donc venu tourner chez vous. Comment va-t-il ?
Il a été vaillant. On avait une certaine inquiétude à cause de son âge, etc. Mais il s’est bien sûr protégé. Et là, il est confiné.
Vous qui avez obtenu le césar du Meilleur espoir féminin en 1992 pour Les Nuits fauves, quel est votre avis sur la cérémonie très militante de cette année ?
Ce n’est pas regrettable qu’elle se soit transformée en tribune. Il en aurait été impossible autrement. Qu’est-ce qu’on aurait dit si tout le monde avait fait comme si tout allait bien ? Les comédiens ne sont pas des égocentriques qui ont envie de faire la bamboche dans des théâtres. Mais, je trouve scandaleux de voir qu’on laisse des supermarchés de fringues ouverts et les théâtres fermés !
Source: Lire L’Article Complet