Pourra-t-on voir des films dans les salles de cinéma en 2021?

  • L’année 2020 a été catastrophique pour la distribution des films, dont beaucoup ont été déprogrammés ou retardés.
  • Entre les longs-métrages disponibles et ceux qui sont à venir, on est assuré d’assister un bel encombrement au moment de la réouverture des salles.

Quels films faut-il attendre en 2021? Difficile, voire quasi impossible, de répondre à cette question qu’on se pose pourtant traditionnellement à chaque début d’année. Il y aura sans doute Aline de Valérie Lemercier, OSS 117 : Alerte rouge en Afrique noire de Nicolas Bedos, Kaamelott – Premier volet d’Alexandre Astier dont les fans rêvent depuis quinze ans. Mais quand ? Et comment? Difficile de répondre.

Pourquoi la réouverture des salles est-elle un sujet si complexe ?

Après une année catastrophique où la fréquentation des salles a baissé de 69 %, le milieu du cinéma attend la reprise avec angoisse. « Le gouvernement veut être sûr que les contaminations sont durablement à la baisse pour ne pas devoir refermer du jour au lendemain », confie à 20 Minutes
Nicolas Colle, journaliste en charge de l’analyse de l’exploitation et de la distribution pour
Ecran Total.

Car la logistique pour la reprise est lourde à mettre en place. Du personnel doit être réengagé ou rappelé pour s’occuper des salles et il faut gérer la programmation des films disponibles dans les salles de la France entière. Les distributeurs parlent d’au moins quinze jours entre la décision et la sortie effective. Et tablent aujourd’hui sur courant février, mais sans aucune certitude ni sur la date ni sur les conditions de la reprise. « Les vacances d’hiver pourraient être une bonne période pour attirer les spectateurs au cinéma, si les conditions sanitaires le permettent », explique Nicolas Colle.

Combien de centaines de films pourraient sortir en 2021 ?

Et des films, il y en a beaucoup… « Il est impossible de dire combien exactement, reprend Nicolas Colle. Mais sachant qu’il sort en moyenne quinze films par semaine en France, et qu’on en est à trente semaines de fermeture, le calcul est simple… » Plus de trois cents films se sont déjà empilés sur les étagères des distributeurs. Et cela sans compter les sacrifiés sortis à peine plus d’une semaine et fauchés en plein succès, commeAdieu les cons d’Albert Dupontel, ou ceux qui ne sont sortis qu’une seule journée comme ADN de Maïween ou Garçon chiffon de Nicolas Maury… et qui comptent bien revenir. « Il est clair qu’il va être difficile d’absorber toutes ces sorties car le public ne pourra pas tout voir », soupire Nicolas Colle. A tout cela s’ajoutent les nouveautés prévues pour ce début d’année. Rien que du côté des films français, c’est déjà la bousculade avec Aline, OSS 117, Les Tuche 3…

Et côté américain? « On peut penser que Wonder Woman 1984 de Patty Jenkins sortira dès la réouverture des cinémas », prédit Nicolas Colle. Le film, qui devait être distribué en France le 16 décembre, est sorti conjointement en salle et en streaming sur HBO Max aux Etats-Unis. Il va souffrir du piratage auxquels se sont déjà livrés de nombreux fans français. « C’est un vrai souci, affirme Nicolas Colle et il faudrait que les autorités s’en prennent davantage à ce phénomène qui est un véritable fléau. » Le téléchargement illégal constitue un énorme manque à gagner pour des distributeurs qui risquent de ne plus vouloir sortir leurs films sur grand écran, au risque de perdre du temps et encore plus d’argent.

La chronologie des médias peut encore sauver le cinéma en salle ?

Contrairement aux Etats-Unis, la France n’autorise pas à sortir simultanément une œuvre au cinéma et sur d’autres supports. La chronologie des médias française impose trois ans de délai entre la distribution en salle et la mise à disposition d’un film sur une plateforme ou à la télévision, à moins de participer activement, comme le fait Canal+, au financement des films. « Les plateformes américaines sont prêtes à investir dans le cinéma français mais elles n’acceptent pas de devoir attendre plusieurs années pour disposer des films qu’elles ont produits », explique Nicolas Colle qui craint que certains distributeurs indépendants soient contraints de vendre des œuvres aux plateformes pour obtenir une bouffée d’oxygène financière. » Cela a été le cas pour Singing Club de Peter Cattaneo diffusé sur Canal+ Première en décembre.

Source: Lire L’Article Complet