Philippe Labro : "J’exhorte chacun à lire, écouter, regarder…"

Après douze années à la barre de Langue de bois s’abstenir, l’écrivain et journaliste propose un nouveau magazine axé sur la culture au sens le plus large du terme, L’essentiel chez Labro, dimanche 9 mai à 23 h 00 sur C8.

Que signifie ce titre, L’essentiel chez Labro ? Est-ce une allusion à la Covid-19 et aux décisions d’Emmanuel Macron ?

Philippe Labro : Ce n’est pas un pied-de-nez au président, plutôt à la pandémie, qui nous a obligés à réduire les activités culturelles de façon drastique. Cette période m’a décidé à changer mon fusil d’épaule, parce que je pense que c’est ce dont les gens ont besoin en ce moment.

Souhaitez-vous élargir, avec cette émission, le spectre de la culture à la télévision ?

C’est ce que je m’emploierai à faire parce que c’est, à mon sens, le sel de la vie. Ce n’est pas ce qu’il nous reste quand on a tout oublié, comme disait l’autre, mais au contraire ce qui demeure. C’est pour ça que j’exhorte chacun à lire, à sentir, à écouter, à regarder… Notre appétit pour ce type de "nourriture" est d’autant plus important que cela nous a beaucoup manqué depuis un an.

Pourquoi avoir renoncé à votre magazine de débat politique, Langue de bois s’abstenir ? Parce que c’est un exercice trop pratiqué dans le PAF ?

Oui, on ne voit plus que ça, aujourd’hui. Le mien avait une ancienneté et pouvait se prévaloir d’avoir vu passer tous les éditorialistes. Il est temps maintenant de tourner la page et de venir en aide à ce qui n’a d’abord pas été "essentiel" aux yeux de certains. Je pense aussi que ce rendez-vous peut donner une bonne aura, un bon climat à C8. Cela correspond au virage que veut prendre la chaîne.

Quels souvenirs allez-vous conserver de Langue de bois s’abstenir, qui était à l’antenne depuis 2008 ?

L’impression d’une intelligence française. Sur mon plateau, il y avait des gens qui exprimaient des idées radicalement différentes. Autant de femmes que d’hommes, des personnes de gauche comme de droite… Et pourtant, on ne les entendait pas s’écharper ! Ça répondait à ma préoccupation de donner à chacun la possibilité de s’exprimer, de ne pas être dans l’inaudible.

Un article de L’Obs vous décrit à travers votre "non-méchanceté". Est-ce un bon résumé de ce que vous êtes ?

Oui, il y a tellement d’ironiques, de caricaturistes, de "dérisionnistes" professionnels aujourd’hui, qu’ils se suffisent à eux-mêmes. Pour ma part, j’aime aimer et admirer…

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