“Once Upon a Time… in Hollywood” : comment Margot Robbie est devenue Sharon Tate | Vogue Paris
Même blondeur, même allure de poupée, même regard envoûtant… Sharon Tate et Margot Robbie sont toutes deux des beautés solaires au charme irrésistible. Avant la diffusion de “Once Upon a Time… in Hollywood” sur Canal+, Vogue décrypte étape par étape le processus de métamorphose de Margot Robbie en Sharon Tate.
Ce n’est pas la première fois que Margot Robbie se glisse dans la peau d’une personne réelle. En 2013, elle incarnait Naomi Belfort dans Le Loup de Wall Street (de son vrai nom Nadine Caridi), la seconde épouse de Jordan Belfort, joué par Leonardo DiCaprio. En 2017, elle était la patineuse artistique américaine Tonya Harding dans Moi, Tonya de Craig Gillespie. Pour le conte hollywoodien de Quentin Tarantino, Once Upon a Time… in Hollywood, elle prend cette fois-ci les traits de la tristement célèbre Sharon Tate, actrice assassinée dans sa villa des collines de Los Angeles le 9 août 1969. Margot Robbie a 28 ans, Sharon Tate 26 et si la ressemblance est si frappante c’est grâce à un entrainement rigoureux auquel l’actrice s’est soumise : « J’ai évidemment revu les films de Sharon Tate et passé aussi beaucoup de temps avec sa sœur Debra qui a apporté son soutien au film » confiait-elle à 20 minutes en 2019. Dans une interview accordée à Variety lors de la première du film à Los Angeles, elle témoignait de sa confiance envers le réalisateur et de leur envie de rendre hommage à l’actrice : « Quand j’ai lu le script j’ai pu voir à quel point Quentin Tarantino adorait Sharon. Bien sûr, le film est centré sur deux personnages fictifs mais la présence de Sharon Tate lui donne une seconde chance d’être appréciée non-pas pour sa mort tragique mais aussi pour la vie qu’elle menait. » D’ailleurs, la Sharon Tate de Margot Robbie n’a rien de sombre et mystérieux. Ses quelques apparitions sont auréolées de soleil afin de la montrer sous son meilleur jour et de faire monter l’angoisse grandissante chez le spectateur qui sait d’avance ce qui l’attend. Cette dualité entre la joie de vivre et le destin funeste de l’actrice a provoqué en Margot Robbie des émotions contradictoires : « Je passais de la joie quand je l’incarnais pleine de vie à la tristesse quand je me souvenais brusquement de ce qui lui est arrivé » racontait-t-elle à 20 minutes.
Sharon Tate en 1969
© Silver Screen Collection/Getty Images
Devenir Sharon Tate
Après s’être imprégnée de l’aura de l’actrice à l’écran et de l’ambiance de son époque, Margot Robbie passe à la vitesse supérieure. Cela ne suffisait pas pour l’incarner de connaître ses méthodes de comédienne. Il fallait qu’elle devienne aussi crédible dans la façon dont la jeune femme évoluait dans le monde réel. Pour cela, l’Australienne fait appel à un coach et étudie sa façon de se mouvoir et de parler. En discutant avec les proches de l’actrice disparue, Margot Robbie témoigne : « Tout le monde me disait presque la même chose, qu'elle était juste la plus belle, la plus délicieuse et la plus solaire. Et c'est ce que j'ai honoré : cette idée d'être cette présence lumineuse et éthérée. » Accompagnée par l’écriture de Tarantino qui insiste sur cette facette légère de la personnalité de l’icône des sixties, Margot Robbie entre totalement dans le personnage. Pourtant, cette attitude joviale est un véritable challenge : « C'était un travail difficile d’incarner cette légèreté comparée à crier, à pleurer ou à jouer le conflit. »
« C’était une expérience très émouvante d’avoir un peu d’elle sur moi. Je suppose que j’ai l’air d’être un peu spirituelle, mais ça m'a vraiment aidée à m’ancrer dans quelque chose de réel » Margot Robbie
Sharon Tate en 1965
© Keystone/Getty Images
Le style Sharon Tate
Pour Once Upon a Time… in Hollywood, Quentin Tarantino confie le département des costumes à Arianne Phillips. Des gardes-robes de Brad Pitt et Leonardo DiCaprio à celles de Margot Robbie et de la Famille de Charles Manson, la costumière a eu du pain sur la planche. Pour créer le vestiaire de Sharon Tate, elle s’appuie d’abord sur Debra Tate, consultante sur le film. « Debra était assez généreuse pour me montrer les vêtements de Sharon, certains de ses bijoux, ses lunettes de soleil. Pouvoir toucher et ressentir les vêtements a vraiment aidé. » D’ailleurs, tous les bijoux portés par Margot Robbie dans le film appartenaient réellement à l’actrice du Bal des vampires. « C’était une expérience très émouvante d’avoir un peu d’elle sur moi. Je suppose que j’ai l’air d’être un peu spirituelle, mais ça m'a vraiment aidée à m’ancrer dans quelque chose de réel. » avait-elle confié au magazine Empire.
Sharon Tate en 1969
© Keystone-France/Gamma-Keystone via Getty Images
Margot Robbie dans “Once Upon a Time… in Hollywood”
© Sony Pictures
Pour recréer sa garde-robe, Arianne Phillips étudie toutes les apparitions publiques de Sharon Tate à la fin des années 1960. Certains looks, comme le fameux manteau python, sont directement inspirés de pièces que l’actrice a réellement porté. Sharon Tate elle-même était un caméléon du style. Des looks bohèmes aux mini-jupes très sixties, ces différentes allures témoignaient de la complexité de sa personnalité. Pour Margot Robbie, la costumière choisit de la montrer plutôt innocente, simple et sans fioriture avec par exemple un simple t-shirt rayé et un short en denim. Seuls ses looks du soir semblent réellement sortir d’une soirée costumée : foulard autour de la tête, ensemble flashy, maxi boucles d’oreilles… la personnalité pétillante de Sharon Tate se dévoile lors de la nuit tombée.
Sharon Tate en 1965
© Silver Screen Collection/Getty Images
Mais le look le plus iconique du film reste celui de la scène où la comédienne se rend seule au cinéma. Col roulé noir, mini jupe et bottes plates blanches, Margot Robbie est l’incarnation de la jolie fille des sixties. Ce look très minimaliste, contraste fortement avec le carnaval de couleurs des membres de la Famille Manson, ou encore avec l’allure ringarde de Rick Dalton, acteur sur le déclin incarné par Leonardo DiCaprio. En opposition au style insouciant mais impeccable de Sharon Tate, les hippies de Manson paraissent encore plus marginalisés.
Margot Robbie dans “Once Upon a Time… in Hollywood”
© Sony Pictures Releasing France
© Silver Screen Collection/Archive Photos/Getty Images
Margot Robbie dans “Once Upon a Time… in Hollywood”
© ANDREW COOPER / Collection Christophel / Collection ChristopheL via AFP
Beauté éternelle
Pour parfaite la transformation de Margot Robbie en Sharon Tate, Quentin Tarantino se tourne vers Janine Thompson et Heba Thorisdottir pour la coiffure et le maquillage. L’équipe beauté choisit de mixer l’éclat naturel de la comédienne avec ses looks phares de l’époque. « La plupart des gens qui aiment Sharon veulent juste voir son look emblématique », racontait Heba Thorisdottir au Hollywood Reporter. « Quentin Tarantino voulait la montrer comme une femme magnifique à l'intérieur et à l'extérieur. Nous avons donc un mélange de scènes d'elle à la maison, ainsi que quand elle sort et a ses faux cils emblématiques. Nous avons pu plaire à la fois la famille de Sharon, l’honorer d'une manière dont ils seraient fiers, ainsi qu’à ses fans, qui ont pu voir une partie d'elle qu'ils ne connaissaient pas. » Tout comme Ben Nye – le maquilleur attitré de Sharon Tate – l’avait fait à l’époque, Heba Thorisdottir s’inspire du look signature de Greta Garbo pour recréer le regard de l’actrice. Vers la fin des sixties, elle s’éloignait tout naturellement des looks très acidulés du début de la décennie pour quelque chose de plus naturel et profond à la fois. La makeup artist confiait même quels produits elle avait utilisée sur Margot Robbie : ses cils ravageurs sont signés de la marque Red Cherry. Pour calmer le jeu sur la bouche, elle avait opté pour un mélange de teintes neutres mais chaudes : une touche de Clear Rose Baum par By Terry et le rouge à lèvres de Charlotte Tilbury dans la teinte Hepburn Honey.
Sharon Tate en 1968
© Silver Screen Collection/Hulton Archive/Getty Images
Margot Robbie dans “Once Upon a Time… in Hollywood”
© Sony Pictures Entertainment – He / Collection Christophel / Collection ChristopheL via AFP
Sharon Tate en 1966
© Reg Burkett/Express/Hulton Archive/Getty Images
Quant à la coiffure, Janine Thompson s’inspire à la fois des photos de Sharon Tate et des souvenirs de son enfance. « Ma grand-mère était coiffeuse quand j'étais enfant à Los Angeles, j'ai donc eu toutes sortes de références de cheveux d'elle et de son travail. Nous avons essayé de prendre nos inspirations sur ces clichés de la vie réelle plutôt que de regarder des films » confiait-elle au magazine ELLE. Pour Sharon Tate, pas le droit à l’erreur. Les cheveux de Margot Robbie sont éclaircis pour matcher avec la blondeur solaire de l’actrice, puis travaillés dans le style de l’époque. La chef du département coiffure collabore avec les costumes et le make-up pour rester au plus près de la réalité. « Elle faisait un pas et ses cheveux rebondissaient. C'était élégant. C'était net. C'était un classique californien. Nous avons essayé de la représenter comme la fille de Los Angeles que tout le monde imagine : saine, belle et naturelle. Pour son deuxième look en tant qu’épouse de Roman Polanski, c'était le contraire. Nous voulions qu’elle ait l’air plus innocente. »
Sharon Tate en 1967
© Silver Screen Collection/Getty Images
Margot Robbie dans “Once Upon a Time… in Hollywood”
© Photo12 via AFP
La hairstylist travaille également le « pool hair », cette tendance cheveux très en vogue à l’époque qui consistait à laisser les pointes désordonnées et donner l’impression de sortir d’une journée à lézarder au soleil. « Les femmes voulaient que les gens sachent qu'elles possédaient une piscine, car c’était un symbole de statut à l’époque. Sharon était toujours au bord de la piscine. Nous avons donc fréquemment travaillé le pool hair avec Margot Robbie. » En hommage à son personnage, l’Australienne débarquait au Festival de Cannes de 2019 avec une coiffure tout droit sortie des années 1960. Des tresses désordonnées sur le devant de sa chevelure rappellent comme un clin d’œil à l’un des hairstyles porté par Sharon Tate au même festival, quarante-neuf ans avant, lorsque l’actrice présentait La Vallée des Poupées.
Sharon Tate à Cannes en 1968
© NOA/Roger Viollet via Getty Images
Margot Robbie à Cannes en 2019
© Toni Anne Barson/FilmMagic
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