"On est tellement heureux de pouvoir retrouver ce lien entre les films et les spectateurs" : la Fédération nationale des cinémas français réagit à la réouverture des salles

Marc-Olivier Sebbagh, délégué général de la Fédération nationale des cinémas français (FNCF) attendait depuis maintenant plus de six mois de « revoir les yeux des spectateurs briller à la sortie des films ». Avoir une date officielle précise était en attente, c’est maintenant chose faite.

Franceinfo Culture : Quel est votre sentiment à cette annonce d’Emmanuel Macron de la réouverture des lieux culturels, dont les cinémas le 19 mai ?

Marc-Olivier Sebbagh : C’est évidemment une très grande joie pour les exploitants de salles, et pour nos spectateurs qui vont pouvoir reprendre le chemin des cinémas, mais aussi pour les films qui attendent depuis plus d’un an maintenant. On est tellement heureux de pouvoir retrouver ce lien entre les films et les spectateurs, de le renouveler, de le recréer. On pense particulièrement aux exploitants de salles de cinéma et leurs employés qui vont pouvoir retrouver leur métier. Et enfin revoir les yeux des spectateurs briller à la sortie des films.

Ne pensez-vous pas qu’il va y avoir un embouteillage de films, puisque plus de 400 sont en attente de sortie ?

Il y avait plus de problèmes à rester fermés qu’à rouvrir. Ça va être une réouverture progressive, avec des jauges progressives. Tous les films ne vont pas se présenter dès le premier jour, mais les sorties vont s’étaler et progressivement. Les autorités de la concurrence ont autorisé les exploitants à s’organiser, afin de permettre à ceux qui sont prêts de rouvrir et aux autres de s’y préparer. Bien sûr, beaucoup de films sont en attente, mais maintenant qu’on a une date, les distributeurs vont pouvoir choisir la leur, au cas par cas, pour les exposer. Il y aura plus de films que d’habitude, notamment jusqu’au 30 juin, mais toujours avec une carence de films américains, surtout les blockbusters attendus. Cela laissera plus de place aux autres.

Cela avait été déjà le cas lors du déconfinement de l’été 2020, non ?

Il y a aujourd’hui beaucoup plus de films en attente que lors du premier confinement, mais il y aussi toujours beaucoup de place. Et les films très grand public, ne font sortir avec des jauges à 30-50 personnes. Ça va être compliqué, mais la confiance est là. Vous savez, le cinéma, c’est un flux, ce n’est pas tant de films qui sortent une semaine après l’autre, les choses s’enchaînent, c’est toute une chaîne. Une fois le flux interrompu, c’est difficile de le relancer, mais tout le monde a tellement envie, les distributeurs, les exploitants, le public, que je pense qu’on y arrivera. Maintenant, on a trois semaines avant la réouverture, et les exploitants ont le top départ pour recontacter les distributeurs afin d’avoir les films pour leur salle, c’est le principal.

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