Netflix va contribuer à la restauration de « Napoléon » d’Abel Gance

Le géant du streaming fait un pas de plus dans le cinéma de patrimoine. Netflix a annoncé jeudi devenir mécène de la Cinémathèque française, et contribuer à ses côtés à la restauration d’une pièce d’histoire du 7e art, Napoléon​ d’Abel Gance.

Aucun montant financier n’a été précisé : « la Cinémathèque française s’est engagée à une clause de confidentialité quant aux montants reçus de ses généreux mécènes et donateurs, à laquelle Netflix ne fait pas exception », a précisé le directeur de la communication de cette institution de la cinéphilie, Jean-Christophe Mikhaïloff.

Le catalogue de la nouvelle vague

Mais symboliquement, ce soutien à la restauration d’un monument du patrimoine cinématographique français est importante pour la multinationale : Netflix, comme la Cinémathèque, entend montrer qu’il soutient « la préservation et le rayonnement du patrimoine cinématographique français et international et (veut) en favoriser sa transmission », selon un communiqué commun.

Le partenariat conclu avec la Cinémathèque s’étendra également à l’organisation de projections, conférences et master-class. Netflix, dont le succès bouleverse l’économie mondiale du 7e art, avait déjà cherché à donner des gages au cinéma français, notamment en signant avec MK2 lors du premier confinement un partenariat pour diffuser un vaste catalogue de films d’auteur français, dont François Truffaut, Jacques Demy ou
Alain Resnais.

« La reconstitution d’une œuvre perdue »

Par cette première incursion dans la restauration, il s’attaque à un monument de l’histoire du cinéma : Napoléon, d’Abel Gance, avec Albert Dieudonné et Antonin Artaud, fut projeté pour la première fois en 1927. Ce film muet de plus de sept heures compte de nombreuses innovations visuelles et a fait l’objet de plusieurs restaurations. Celle en cours a été entreprise en 2008 par la Cinémathèque, qui espère la voir aboutir d’ici la fin 2021, bicentenaire de la mort de Napoléon, pour un budget d’environ 2 millions d’euros.

Il s’agit « à la fois d’une restauration mais surtout de la reconstitution d’une œuvre perdue », après des « milliers d’heures de recherche et d’analyse d’éléments filmiques manquants retrouvés aux quatre coins de la planète », a fait valoir Jean-Christophe Mikhaïloff. Des pans entiers du film – fameux notamment pour ses inventions techniques, dont le « triple écran » – ont irrémédiablement disparu, car le film a été à plusieurs reprises coupé et remonté.

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