Mehdi Nebbou : "HPI est une série qui fait du bien" (TF1)

Dans l’irrésistible duo comique qu’il forme avec Audrey Fleurot, Mehdi Nebbou incarne un flic aussi psychorigide que touchant. Entretien avec le comédien…

Quelle a été votre première impression à la lecture du scénario ? 

Mehdi Nebbou : Je me suis dit qu’il y avait un beau défi à relever, et que ce tandem, entre Audrey et moi, pouvait bien fonctionner. 

Si vous deviez qualifier Adam Karadec, vous diriez… 

Je dirais que c’est un clown triste, un clown blanc. Et Morgane, que joue Audrey, étant une femme haute en couleur, vive, brillante, imprévisible, il fallait créer un contraste. Donc, Karadec est un type psychorigide, plus lent, maniaque, limite hypocondriaque, et coincé. En plus, il a peur des femmes ! 

Au niveau du choc des contraires, c’était open bar ! 

L’idée était de créer des points de friction, de leur trouver de bonnes raisons de se détester. Cet antagonisme les rend drôles. On avait en tête Gérard Depardieu et Pierre Richard dans La Chèvre. S’ils sont comiques, c’est souvent malgré eux. Je trouve cela plus touchant. 

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Derrière l’agacement, on devine que des sentiments plus doux pourraient naître… 

Morgane est exactement le genre de femme qui le fait flipper. Au-delà de ce qui les oppose, on s’est amusés avec les systèmes de défense qu’ils ont mis en place, chacun dans leur vie. Pour Karadec, c’est sa fonction : elle lui offre une armure, lui permet de croire et de faire croire que tout va pour le mieux. Mais sous la carapace, il y a un homme timide, mal dans sa peau, qui a peur de l’engagement et de l’intimité. À l’opposé, le personnage d’Audrey ne craint rien et n’a aucun tabou. Son armure à elle, c’est la provocation et son intelligence. Mais elle est plus fragile qu’il n’y paraît. Au cours de cette saison, les armures se fissureront. Ils vont apprendre l’un de l’autre. C’est le début d’une amitié. Et même si ce n’est pas encore très clair, elle pourrait laisser place au désir. 

Audrey Fleurot a mis beaucoup d’elle dans son personnage… Idem pour vous, avec Adam ? 

Non, pas autant. Je ne suis pas psychorigide, ni aussi timide que lui. Même si, à une époque, j’avais un peu peur des femmes de caractère. J’étais facilement intimidé. La crainte de l’engagement et de l’intimité, ça, j’ai connu ! Mon système de défense, alors, c’était de jouer les mecs cool et détendus. 

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Vous connaissiez Audrey depuis votre collaboration sur la série Engrenages… 

Oui. Audrey, c’est un rayon de soleil. Elle a un sens du rythme et de la comédie à couper le souffle. J’apprends vachement avec elle. Elle me fait penser à Shirley MacLaine. 

Votre carrière internationale vous permettra-t-elle de vous engager pour plusieurs saisons ? 

Audrey et moi avons très envie d’en faire une seconde. HPI est une série qui fait du bien. 

Vous travaillez en ce moment sur un film en Italie… 

En effet, je tourne dans House of Gucci, de Ridley Scott, avec Al Pacino, Adam Driver, Jared Leto, Lady Gaga, Camille Cottin, Salma Hayek… J’ai eu la chance de partager une scène avec Al Pacino. J’étais comme un gosse… 

Alors ? 

Inspiration, expiration… « Surtout, ne t’évanouis pas, ça va bien se passer ! » Il est hyper chaleureux et gentil. Comme Ridley Scott, avec qui j’avais déjà travaillé (dans Mensonges d’État, en 2008, ndlr). Al fait tout pour que l’on se sente à l’aise. Après ma scène avec lui, je me suis dit : « Je peux arrêter ! » En ce moment, je me sens un peu comme Mehdi au pays des merveilles ! 

Interview Julien Barcilon 

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