Marge d'erreur (Chérie 25) Anny Duperey : "Jouer dans un tribunal, c'est très impressionnant"

ARCHIVE. Ce soir Chérie 25 rediffuse la fiction Marge d’erreur portée par Anny Duperey dans laquelle la comédienne campe une d’avocate sans concession, prête à tout pour rendre la justice. Un rôle créé pour elle par son vieux complice Joël Santoni, le réalisateur d’ Une famille formidable. Nous vous proposons de relire l’interview que l’actrice nous avait accordé en 2014.

Comment est née cette histoire ?

Anny Duperey : Il y a quelques années, on avait tourné avec Joël Santoni Le Prix de la vérité , un téléfilm où j’incarnais une juge d’instruction. On avait envie de traiter à nouveau un sujet sombre, grave, mais différent. Il a imaginé une avocate de mon âge, 66 ans, Rebecca Prieto, qui fait acquitter son jeune client, un tueur qu’elle croyait innocent. Rongée par la culpabilité, elle décide de ne plus respecter ni son code de déontologie ni la loi pour le traquer et le coincer.

Pourquoi une telle décision ?

Elle sait qu’elle est seule responsable de l’acquittement du tueur. Juridiquement, elle ne peut pas revenir en arrière, mais elle veut qu’il tombe pour ses crimes. Sa seule chance, c’est de le prendre en flagrant délit sur une prochaine tentative de meurtre.

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On vous voit plaider d’entrée de jeu d’une façon magistrale. Vous y avez pris plaisir ?

Oui, d’autant que c’était ma première plaidoirie. Je n’ai jamais joué une avocate. Être dans un tribunal, c’est très impressionnant. J’ai éprouvé la même émotion que lorsque j’avais incarné un chef d’orchestre dans Un ours pas comme les autres, un téléfilm de Nina Companeez. Quand les cent cinquante musiciens de l’Orchestre de France se sont mis à jouer devant moi, à mon signal, j’ai failli tomber à la renverse.

Ici, le discours est très fort, les mots sont parfois violents ?

Oui, il a été écrit par une grande avocate. Néanmoins, j’ai coupé une phrase que je trouvais insupportable. Rebecca devait dire aux jurés, en parlant de son client : « Renvoyez-le à la tristesse de son destin. » En prononçant ces mots, elle l’enfonçait, l’humiliait gratuitement.

Avocat, c’est une profession que vous auriez aimé exercer ?

Oh non, il y avait beaucoup trop d’années d’études ! Sérieusement, je crois que j’aurais eu de gros problèmes de conscience. Je n’aurais pas pu défendre un criminel patenté. Pourtant, comédien et avocat, ce n’est pas si éloigné. Il faut avoir une bonne dose de persuasion et d’éloquence.

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Comme Rebecca, êtes-vous hyper sensible à l’injustice ?

Vous ne pouvez pas imaginer à quel point ! Il y a même certains films que je ne peux pas regarder. Deux fois j’ai essayé de voir Johnny s’en va-t-en guerre , un film terrible où un jeune soldat américain part confiant au combat et se retrouve victime d’expérimentations médicales. Deux fois je suis tombée dans les pommes.

Comment faites-vous pour alterner le théâtre, la télé, la comédie, le drame avec autant d’aisance ?

Toute ma vie, j’ai voulu essayer de trouver une cohérence dans la diversité. À un journaliste qui me demandait, il y a des années, quel serait mon chemin de carrière, j’ai répondu : en zig-zag. C’est le moyen le plus varié pour aller d’un point à un autre.

Marge d’erreur est rediffusé ce mercredi 26 mai, à 21h05 sur Chérie 25.

Propos recueillis par Marie-Pierre Fromentin en 2014

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