Louise Bourgoin : "Je venais juste d’accoucher quand le tournage a commencé"

Marquée par le tournage d’Hippocrate, en plein cœur de la crise de la Covid, l’actrice dénonce la pénurie des personnels soignants. À voir lundi 12 avril à 21 h 00 sur Canal+.

Véritable machine de guerre dans la première saison, votre personnage ne se ressemble plus vraiment à l’entame de la deuxième…

Louise Bourgoin : Déjà, sur le plan personnel, je venais juste d’accoucher quand le tournage a commencé, je n’étais plus complètement la même. D’autant qu’il s’est passé deux ans entre les deux saisons. Quant à Chloé, mon personnage, on la retrouve avec une main morte à vie après un accident. Elle a déménagé, elle est toute seule, reléguée à l’hôpital dans un placard à balais pour faire de la paperasse. Pour quelqu’un qui a beaucoup d’ambition, elle ne pouvait pas démarrer plus bas que ça !

En tournant dans un hôpital, vous avez vécu la crise avec les soignants. Quels souvenirs vous ont marquée ?

Les conversations que j’ai pu avoir avec les infirmières ou les aides-soignants que nous embauchions pour donner plus de vérité aux gestes. J’ai été particulièrement frappée de les entendre nous raconter comment, au plus fort de la pandémie, ils n’avaient pas de surblouses. Au point d’avoir accepté, pour se protéger, des ponchos en plastique offerts par Disneyland Paris avec des Mickey imprimés dessus ! Dans un pays aussi riche que la France, c’est scandaleux.

Vous sentez-vous un peu porte-parole des personnels soignants ?

Oui, car nous avons tous été portés par ce qu’avait vécu Thomas lui-même (Lilti, le réalisateur, également médecin, ndlr). Il nous a transmis un vrai sens de l’engagement. Nous représentons une catégorie professionnelle totalement sinistrée alors que c’est un métier d’empathie, de psychologie et d’affection vis-à-vis du patient. La violence à l’hôpital, c’est de ne pas pouvoir passer trop de temps avec les personnes que l’on soigne, afin de répondre à des objectifs de rendement de plus en plus atroces. Ma demi-sœur, qui est pédiatre, m’a confirmé que c’était bien la réalité. Je n’en avais pas du tout conscience avant.

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