Lolita Chammah : "Je ne vois pas de ressemblance avec ma mère Isabelle Huppert !"

Plutôt rare à la télévision, la fille d’Isabelle Huppert joue avec un naturel désarmant dans 100 % bio, mardi 5 janvier à 21 h 05 sur France 3, une comédie rurale tournée au Pays basque. Elle y incarne la fille de Didier Bourdon.

De quoi parle 100 % bio ?

Lolita Chammah : C’est l’histoire d’un charcutier basque dont aucun des trois enfants ne veut reprendre le commerce. Et qui, un jour, voit arriver sa fille accompagnée d’un végan. C’est la confrontation de deux mondes et ça part très mal.

Et vous, êtes-vous plutôt végane ou carnivore ?

À choisir, plutôt végane. Il faudrait me payer très cher pour que j’accepte de manger un pied de cochon !

Tourner dans une comédie de Fabien Onteniente (Camping), est-ce une façon d’élargir votre public ?

Sans doute, mais pas seulement. Le plaisir de ce métier, c’est de se promener d’un univers à l’autre. Jusqu’ici, je suis souvent allée vers des personnages graves. Avec ce film, je me confronte à un autre type d’exercice. Ce n’est pas un film potache, il y a de l’émotion dans les relations entre tous les personnages.

Votre père et votre frère travaillent ensemble comme programmateurs pour deux cinémas à Paris. Comment vivent-ils les mesures gouvernementales concernant le milieu artistique ?

Les décisions nous paraissent insensées, injustes et scandaleuses. Comment comprendre que les magasins, les transports, les lieux de culte puissent accueillir du monde mais pas les salles de spectacle ? La plainte des artistes est légitime. On est traités avec mépris. Cela étant, je conçois que la gestion de cette crise ne soit pas simple.

D’ordinaire, les comédiens dont les parents exercent le même métier cherchent à s’émanciper de leur filiation. Pas vous. Pourquoi ?

Cette filiation, je la trouve compliquée mais je l’assume parce que c’est ma vie. On évoque souvent ma ressemblance avec ma mère (Isabelle Huppert, ndlr). Moi, je ne la vois pas. Ça nous échappe à toutes les deux. Le plus important, me semble-t-il, c’est la route que l’on emprunte et qui, parfois, croise celle de l’autre. Sinon, chacune trace son chemin avec sa propre vision artistique.

Que diriez-vous à votre fils, Gabriel, s’il voulait lui aussi marcher dans vos pas ?

Je lui dirais que c’est une vie merveilleuse mais difficile. C’est un métier d’ego, d’attente, de désir, de manque, de regards qui vont et qui viennent, d’embûches… C’est un sentiment de vie immense, intense. Mais il faut aussi composer avec cet étrange mélange qui consiste à avoir envie d’apparaître, puis de disparaître.

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