"Les oiseaux se cachent pour mourir" : retour sur les moments phares de cette mini-série culte !

Cette mini-série sur l’histoire d’amour du père Ralph, incarné par l’irradiant Richard Chamberlain, dans la chaleur d’un domaine australien, a enflammé l’Audimat mondial.

Depuis de nombreuses années, la question du célibat des prêtres agite l’opinion publique dès qu’il s’agit de l’Église catholique. Même si l’institution peine encore à le reconnaître publiquement, beaucoup de ses prêtres ne vivent pas dans les normes imposées, et entretiennent plus ou moins secrètement des relations, suscitant de vifs déchirements internes, voire un schisme au sein du catholicisme.

Alors, quand Les oiseaux se cachent pour mourir, minisérie en quatre épisodes d’après le roman best-seller de Colleen McCullough, relatant l’histoire d’amour du père Ralph de Bricassart, incarné par Richard Chamberlain, est diffusée en mars 1983 sur ABC, l’audience tutoie immédiatement le septième ciel (avec une moyenne de près de 35 millions de fidèles par épisode, les quatre soirées ont permis à ABC d’atteindre 59 % de parts de marché outre-Atlantique). L’acteur ténébreux au potentiel de sex-symbol est propulsé jusque dans les chambres des jeunes filles et dans les fantasmes de leurs mères, estampillé « homme le plus sexy » par les magazines américains à l’aube de sa cinquantaine fringante.

L’histoire : écrasé par le soleil brûlant d’Australie, le domaine de Drogheda s’étend sur des milliers d’hectares à perte de vue. Sur ces terres, les Cleary vont pouvoir entamer une nouvelle vie, loin de la misère qu’ils ont connue dans leur Nouvelle-Zélande natale. Pour Meggie, 9 ans, la seule fille de cette famille de huit enfants, ce nouvel eldorado s’incarne sous les traits du père Ralph de Bricassart. Séduisant, doux, généreux, le jeune et fervent prêtre lui inspire des sentiments qui ne cessent de grandir.

Brimade des mœurs

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Pour se délivrer de cette attirance réciproque, la belle Meggie, incarnée par Rachel Ward, se résout à accepter les avances d’un saisonnier, Luke O’Neill. Quant à Ralph, fidèle à sa vocation, il décide de poursuivre sa carrière ecclésiastique loin de cet amour qu’il croit impossible… L’attachement du père Ralph de Bricassart pour la petite Megan Cleary se transforme pourtant, au fil des ans, en une passion dont ni l’un ni l’autre, malgré leurs ambitions et efforts pour vivre selon les rôles que leur assigne la société, ne pourra se détourner. Cette relation déchirante entre le prêtre catholique et Meggie dans l’Australie de 1920 à 1962 crève les plafonds de l’audimat mondial et rafle de nombreuses récompenses, aux Emmy Awards en 1983 et aux Golden Globe Awards en 1984.

De quoi alors défrayer la chronique et provoquer une tempête dans le bénitier avec une Église catholique qui se comporte souvent en matière de frasques amoureuses comme une marâtre à l’égard des siens. « Le rôle de cet homme, déchiré entre Dieu et son amour pour une femme, a été le plus difficile de ma carrière. Je savais d’ailleurs en l’acceptant qu’il y aurait des réactions« , avouait Richard Chamberlain, auquel a échu ce personnage refusé par Robert Redford. En 1986, dans une interview à Télé 7 jours, l’acteur déclarait : « Ralph de Bricassart est mon rôle préféré, sans doute parce qu’il a été le plus difficile à accepter et à jouer ; notamment, à bien le jouer », ajoutant : « Dès que j’enfilais la soutane du père Ralph de Bricassart, j’étais angoissé, comme si j’étais moi-même coupable du péché de chair. »

La messe cathodique est dite !

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À la rentrée de septembre 1985, le public français s’enflamme pour l’histoire issue de l’imagination de Colleen McCullough. TF1 choisit de diffuser la minisérie chaque jeudi en prime time, pendant six semaines, avec des épisodes découpés en 80 minutes. La fiction chamboule le cœur des téléspectateurs et écrase la concurrence. Ce raz-de-marée incite la première chaîne à offrir à ses ouailles une séance de rattrapage dès l’été suivant. Pour l’époque, cette minisérie ouvre le champ des possibles en matière de fiction française : soudain l’horizon s’élargissait avec des univers inédits qui devenaient autant de territoires narratifs potentiels.

Plus de dix ans après ce succès mondial, Richard Chamberlain accepte d’endosser à nouveau la soutane du père de Bricassart dans une suite en deux parties, baptisée Les oiseaux se cachent pour mourir : les années oubliées. De son côté, Rachel Ward cède sa place à Amanda Donohoe. Ce qui n’empêchera pas CBS de caracoler en tête des audiences aux États-Unis, avec plus de 20 millions de téléspectateurs, en février 1996.

Et aussi…

Coming-out

À 69 ans, Richard Chamberlain révèle son homosexualité. Dans son autobiographie, il évoque notamment sa grande histoire d’amour avec son confrère Martin Rabbett, rencontré durant le tournage de La Cité de l’or perdu. En 2010, il a cependant déconseillé aux acteurs gays d’évoquer leur orientation sexuelle : « Malgré les avancées qui ont été faites, il est toujours dangereux pour un comédien de parler de ce sujet dans notre culture. »

Près de deux millions de dollars de droits !

Colleen McCullough a touché 1,9 million de dollars de droits, un record à l’époque. Porté par le succès de son adaptation pour la télévision avec Richard Chamberlain et Rachel Ward, le roman s’était vendu à 30 millions d’exemplaires dans le monde.

Dominique PARRAVANO

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