Les héros de Disney talonnent le pionnier Netflix
Le succès des plateformes de streaming du « royaume enchanté » a éclipsé en 2020 ses problèmes dans le monde réel, et augure d’une reprise radieuse en 2021, grâce aux franchises populaires sur Disney+, à la reprise des événements sportifs, et à la vaccination contre le Covid-19.
Les services Disney+, ESPN+ (sport), et Hulu, comptaient 146 millions d’abonnés à la fin de l’année, d’après un communiqué de résultats publié jeudi.
A lui seul, Disney+, qui a pris du service en novembre 2019, détient près de 95 millions d’abonnés. La plateforme a largement bénéficié des mesures de confinement, de l’immense catalogue du groupe californien et de prix peu élevés par rapport aux concurrents.
Par comparaison, Netflix, le pionnier et leader du streaming de vidéos sur abonnement (SVOD), a récemment dépassé les 200 millions d’utilisateurs dans le monde.
« Parmi les récents lancements de produits, Disney+ a été l’un des plus réussis », s’est enthousiasmé Eric Haggstrom, analyste chez eMarketer.
Cet accomplissement compense en partie l’année difficile que le géant du divertissement vient de traverser à cause de la pandémie, qui a entraîné la fermeture des parcs d’attraction et des cinémas.
– Mon vaccin charmant –
En tout, Disney n’a gagné que 17 millions de dollars de bénéfice net pendant la saison des fêtes, au lieu de 2,1 milliards il y un an.
Mais le groupe californien « va continuer à grandir dans le streaming, tandis que ses parcs, ses branches de télévision et de cinéma vont rapidement se reprendre grâce à la vaccination et à l’expression de la demande contenue depuis des mois », a commenté Eric Haggstrom.
Avec les secondes vagues de la pandémie de Covid-19, certains parcs d’attraction ont dû refermer leurs portes, comme les Disneyland de Paris et de Hong Kong. D’autres sont restés ouverts, mais avec des capacités limitées. Ils ont d’ailleurs parfois dû refuser l’entrée de visiteurs supplémentaires.
La branche « parcs, expériences et produits dérivés » n’a généré que 3,6 milliards de dollars de recettes, moitié moins que l’année dernière au même trimestre.
« Nous opérons à 35% de nos capacités totales », a expliqué Christine McCarthy, la directrice financière de l’entreprise, lors d’une conférence à destination d’analystes financiers.
Elle a précisé que ses équipes étaient concentrées sur les moyens de générer plus de revenus par visiteur: « quand les gens passent un super moment dans nos parcs ils dépensent plus d’argent ».
Au sein de la branche de distribution du groupe, qui représente l’essentiel du chiffre d’affaires, le segment des télévisions traditionnels est resté stable avec 7,7 milliards de revenus, malgré les annulations et reports de programmation.
– Franchises à gogo –
Le segment des plateformes, en revanche, a généré 3,5 milliards de dollars de chiffre d’affaires lors du trimestre écoulé, en hausse de 73% sur un an.
La saison des fêtes a été rythmée par plusieurs sorties populaires, dont, fin octobre, la deuxième saison de The Mandalorian, une série qui se déroule dans l’univers de Star Wars.
Disney+ a suscité l’engouement grâce à son catalogue et ceux des studios Pixar, Marvel, ou encore National Geographic. La plateforme s’est aussi donnée pour objectif de diffuser des nouveaux contenus toutes les semaines et une centaine de nouveaux titres par an.
« Il faut que nous gardions un rapport qualité-prix très élevé, et il n’y a pas de meilleur moyen d’y arriver que de faire tourner la machine à franchises pour sortir de nouveaux opus tous les mois », a élaboré Bob Chapek, le patron de la société.
« Les contenus sont le principal facteur dans l’acquisition et la rétention de nouveaux abonnés », a souligné Christine McCarthy, avant de confirmer que l’objectif de rentabilité pour le service de streaming était maintenu pour l’année fiscale 2024.
Pour l’année en cours, Disney a prévu de rester flexible en matière de sorties au cinéma ou sur internet.
Par exemple, « Black Widow est prévu pour les cinémas, mais nous allons suivre de près la réouverture des salles et l’appétit des consommateurs pour décider s’il faut revoir notre décision ou pas », a déclaré Bob Chapek.
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