L'école de la vie (France 2) – Guillaume Labbé : "J'étais un élève insolent…"
Guillaume Labbé incarne un enseignant ultra-investi dans son métier, après avoir perdu tragiquement sa femme… Entretien avec l’acteur.
Parlez-nous de Vincent Picard, votre personnage…
Guillaume Labbé : C’est un prof d’histoire-géo très à l’écoute, qui a du mal à garder la bonne distance vis-à-vis de ses élèves. Il s’implique au-delà de son métier, s’intéressant aux difficultés que ces ados rencontrent dans leur vie personnelle.
Comment expliquez-vous qu’il mette autant d’ardeur dans son travail, malgré le drame qui vient de le frapper : la mort, en couches, de son épouse, Justine (Émilie Dequenne) ?
Cela tient de la fuite en avant. Vincent est dans le déni de la réalité. Il a cette volonté d’être dans l’action, justement pour ne pas sombrer. L’intérêt de ce personnage réside dans la façon qu’il a de dépasser la douleur, de se guérir d’un deuil épouvantable en allant vers les autres.
Selon vous, est-ce en raison de ce déni qu’il se tient, pendant un certain temps, éloigné de sa fille ?
Je l’ai imaginé ainsi. Tant qu’il n’est pas allé la chercher à la maternité, c’est comme si elle n’existait pas et que le drame n’était pas arrivé. Puis, quand il se décide, enfin, à la prendre dans ses bras, il a du mal à se connecter à elle. La petite fille le renvoie trop au souvenir de sa femme.
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Comment vous êtes-vous emparé de ce personnage ?
J’ai pris connaissance de tous les indices qui m’ont été donnés sur sa personnalité. Ensuite, j’ai construit le rôle en fonction des différents états par lesquels il va passer : la sidération, l’agressivité, l’acceptation, puis l’ouverture… Cela passe par le langage du corps. Vincent a, d’abord, le regard fuyant, il a du mal à communiquer avec ses collègues, avant de retrouver, peu à peu, le sourire et de renouer avec eux.
Vous êtes-vous documenté auprès de certains professeurs ?
J’ai la chance d’avoir une mère qui était prof de sport. L’un des auteurs, également, a enseigné l’histoire. Et mon frère, qui réalise des enquêtes sur les ressources humaines, avait fait, pour l’Éducation nationale, un rapport sur les enseignants, que j’ai pu consulter.
Quel genre d’élève étiez-vous ?
Je n’étais pas très bon. Je séchais beaucoup, j’étais insolent, tout en me croyant marrant. Je pense que, à la place de mes profs, je me serais détesté. Je m’en suis rendu compte en me retrouvant moi-même face à vingt-cinq élèves…
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À ce propos, a-t-il été facile, pour vous, de tourner avec ces jeunes comédiens ?
Oui, et ils ont été extraordinaires, très impliqués, tout en restant naturels. Et quelle énergie !
Votre soeur, Constance, fait une apparition dans la série. Avez-vous d’autres projets en commun ?
On a tourné une seule scène. Elle joue l’obstétricienne qui a accouché ma femme. On est tous les deux acteurs et auteurs, et c’est notre rêve de collaborer de nouveau ensemble.
En attendant cette occasion, quels sont vos projets ?
Je vais reprendre un tournage pour une plateforme, d’ici trois semaines, dont je ne peux rien dire encore. Fin juin, je serai sur la saison 2 de Je te promets. Et, comme auteur, je développe des idées de fictions pour des boîtes de prod. Quant à une nouvelle saison de L’École de la vie, le principe de la version originale québécoise (30 vies, ndlr) est de changer de prof à chaque fois. Mais, si l’on fait encore appel à moi, je répondrai présent, sans aucun problème.
L’école de la vie : tous les mercredi à 21h05 sur France 2
Interview Hacène Chouchaoui
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