Le Seigneur des anneaux : le studio ne voulait pas de Gollum
Alors qu’il préparait « Le Seigneur des Anneaux », le réalisateur Peter Jackson avait du mal à convaincre les exécutifs du studio New Line de croire en Gollum et de lui accorder suffisamment du temps d’écran.
Gollum a bien failli n’être qu’un figurant dans l’immense épopée du Seigneur des anneaux au cinéma ! La créature a pourtant marqué plusieurs générations de lecteurs de J.R.R. Tolkien et une génération de cinéphiles. Difficile d’imaginer qu’un personnage aussi culte aurait pu être réduit à la portion congrue dans la trilogie mise en scène par Peter Jackson.
Gollum avait été teasé dans La Communauté de l’anneau (un visage vu dans l’ombre, quelques phrases murmurées (« Perdu… mon précieux ! ») mais guère plus. A l’inverse, le hobbit déchu apparaît assez tôt dans Les Deux tours, en attaquant Frodon et Sam, et de l’aveu des scénaristes, c’est à partir de ce film qu’Andy Serkis a réellement pu finaliser sa version de Gollum.
Dans la deuxième scène avec Gollum au bout d’une corde (voir ci-dessous), le personnage peut enfin pleinement s’exprimer, et Peter Jackson se souvient dans le commentaire audio des Deux tours que rien n’a été simple à l’époque :
Cela n’a pas été facile pour nous (…), car New Line a longtemps vu Gollum comme une voix incompréhensible émanant d’un type en justaucorps. Leurs commentaires étaient durs : « moins de Gollum, moins de Gollum (…), ça ira si on le voit le moins possible mais autrement, ça nuira au film ».
Et le réalisateur ne mâche pas ses mots quant aux raisons qui pourraient avoir suscité ces réactions auprès des producteurs : « C’est parce qu’ils ne pouvaient pas voir ce que cela donnerait et qu’ils ne le comprenaient pas. Ils n’avaient pas l’imagination ou la capacité de voir ce que cela allait rendre. Nous oui, et c’est pour ça que nous avons ignoré ces commentaires. »
La coscénariste du film, Fran Walsh, tempère cependant :
Nous avons été attentifs à corriger la prononciation, mais [le personnage] avait aussi une superbe voix que nous ne voulions pas perdre. De plus, il y avait une dualité de voix entre Gollum d’un côté et Smeagol de l’autre. Andy était vraiment un acharné, il n’a pas cessé de répéter, multipliant les séances d’enregistrement.
La scène où Gollum parvient à convaincre Frodon de lui servir de guide jusqu’à la Porte noire a par exemple été enregistrée cinq fois par Serkis. Selon la coscénariste Philippa Boyens, c’est lors de cette scène que Serkis a trouvé la voix du personnage : « On a dû privilégier la clarté et éliminer certains gargouillis qu’il faisait » et conclut : « Nous avons dû minimiser [les effets de voix] et ça n’a pas été facile pour [Andy Serkis] ».
Le travail en valait la chandelle, car la performance du comédien (dans tous les sens du terme) est remarquable, au point que Jackson rappelera Andy Serkis pour réinterpréter le personnage dans le premier volet du Hobbit, en plus de lui confier la réalisation de seconde équipe de toute la trilogie.
L’adaptation du Seigneur des anneaux par Jackson et son équipe aurait été moins marquante avec un Gollum quasi-absent, car s’il ne prend pas une part directe à la résolution de l’intrigue générale, Gollum s’avère un allié précieux pour Sam et Frodon lors de leur voyage à travers la Terre du Milieu. En plus d’en être l’un des personnages les plus iconiques.
Dix détails cachés dans « Le Seigneur des anneaux » :
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