Le père d’Audrey Pulvar accusé de pédocriminalité
Décédé en 2008 à l’âge de 71 ans, le syndicaliste martiniquais Marc Pulvar fait l’objet d’accusations de la part de trois femmes.
Dans une tribune rendue publique récemment, trois femmes évoquent ces faits de pédophilie qui se seraient déroulés dans leur jeunesse. Dans ce texte baptisé « Marc Pulvar (1936-2008), héros martiniquais, pédocriminel et violeur », la femme politique martiniquaise Karine Mousseau et ses cousines, Barbara Glissant et Valérie Fallourd, racontent dans un premier temps cette rencontre qui a bouleversé leur vie. « A l’âge de 7 et 10 ans, nos routes ont croisé celle d’un homme. Il était professeur de mathématiques. On l’encense aujourd’hui encore en Martinique, parce qu’il a été un militant, syndicaliste, défenseur des opprimés. Peut-être que cela n’est pas incompatible avec le fait d’être pédocriminel après tout », écrivent-elles dans un extrait publié sur le site internet de RCI Radio Martinique.
« C’était l’oncle de la famille, le favori, adulé déjà, par tous. Une confiance totale, qui dure encore aujourd’hui de manière posthume, et que nous avons décidé de briser, une fois pour toute », poursuivent-elles en évoquant l’image qu’avait sur cette île cette figure du syndicalisme martiniquais. Elles racontent ensuite les virées sur « une des plus belles plages de la Martinique où il avait la gentillesse de les emmener », tout en « commençant ses caresses pendant qu’il conduisait (…) en cachette de la personne assise à la place du mort ».
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La réaction d’Audrey Pulvar
Elles évoquent également le ton employé par Marc Pulvar lorsqu’il « parlait aux petites filles » et les actes qu’elles affirment avoir subis. « Oui, en finir avec le silence, il faut donc parler, mais attention nous dit-on, il faut rester factuel, pour qu’on nous croit d’abord. C’est la première étape, la plus salvatrice. Être crues. En la matière, les faits sont donc importants, ceux-là mêmes que l’on ressasse une vie entière, au détour de rien, à la moindre occasion, à chaque seconde en fait, les faits qui se rappellent à nous, dans la solitude, la honte, la culpabilité qui étouffent », ajoutent-elles en ayant ensuite une pensée pour ceux qui « les ont sauvées ».
Contactée par l’AFP après la publication de cette lettre ouverte, Audrey Pulvar, la fille de Marc Pulvar, a affirmé avoir été « mise au courant des crimes commis par son père » lorsque « ses cousines lui en ont parlé il y a une vingtaine d’années ». Evoquant le profond choc ressenti par ses proches et elle en découvrant ces accusations, elle a ajouté ne pas avoir évoqué le sujet publiquement car « ce n’était pas à elle et sa famille de se substituer à leur parole de victimes ». « Je les soutiens pleinement et admire leur courage. Je souhaite qu’elles soient entendues et que leur parole soit respectée », a conclu l’ex-journaliste devenue adjointe à la mairie de Paris et tête de liste aux régionales en Ile-de-France.
Clara Kolodny
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