L'Ascension (France 4) Ahmed Sylla : "J’ai perdu 7 kg, entre la transpiration et le régime alimentaire"

Inspirée d’une histoire vraie, cette comédie, portée par l’humoriste Ahmed Sylla, retrace l’exploit d’un jeune gars de banlieue, qui s’attaque à l’Éverest par amour.

La cité sur les cimes 

En 2010, paraissait Un tocard sur le toit du monde ( JC Lattès), dans lequel Nadir Dendoune, journaliste franco-algérien originaire de Seine-Saint-Denis, racontait son ascension de l’Éverest. Un exploit qu’il avait accompli sans expérience de la montagne, non par amour, comme Samy, le héros du film, mais porté par la conviction qu’un gamin de banlieue, issu de l’immigration, pouvait réaliser de grandes choses. « Au sommet, j’ai déployé un coeur en carton, portant l’inscription “9-3” : j’ai pensé que le symbole serait fort.« 

50 km à pied, ça use… 

À la demande de Ludovic Bernard, le réalisateur, Ahmed Sylla ne s’est pas préparé physiquement : « Pour être crédible, il ne fallait pas qu’il soit trop affûté. » L’acteur a donc découvert les joies de la haute montagne au fur et à mesure du tournage. En clair, 50 km de trek, huit heures par jour, pour atteindre le premier camp de base de l’Éverest, à 5 354 mètres d’altitude. « J’ai perdu 7 kg, entre la transpiration et le régime alimentaire, qui n’était… pas ouf, ouf ! », en rigole, après coup, le comédien.

À lire également

Ahmed Sylla : Différent (C8) Les 3 visages d’Ahmed Sylla

Ahmed Sylla premier de cordée 

« Pour toi, j’irais escalader l’Éverest ! » Samy, 26 ans et un CV bloqué sur la ligne chômage, aurait mieux fait de se taire. Pas une seconde, il n’a imaginé que Nadia (Alice Belaïdi) lui répondrait « Chiche ! » Et voilà comment Samy passe de sa cité des 4000, à La Courneuve, aux sentiers himalayens avec des grimpeurs expérimentés… Fort de deux one-man shows à succès (À mes délires, en 2012, et Ahmed avec un grand A, en 2014), Ahmed Sylla faisait ses débuts au cinéma avec brio. Cette fable humaniste doit, en grande partie à son irrésistible interprète, le Grand Prix et le Prix du public au Festival de l’Alpe d’Huez 2017.

Par -30 °C 

Pas de studio ni d’effets spéciaux : les splendides paysages du Népal et le Toit du monde sont bien réels. Seule la dernière partie de l’ascension a été reconstituée à l’aiguille du Goûter, dans le massif du Mont-Blanc. Le guide Michel Pellé, conseiller technique de la production, raconte qu’« ils en ont bavé parce qu’il faisait très froid, jusqu’à – 30 °C. Mais, au moins, ça faisait de belles scènes de tempêtes, pas besoin de ventilateurs… »

À l’école des sherpas 

Le film rend hommage à ces guides – ici, sur tous les plans – sans lesquels escalader les sommets himalayens serait impossible, à travers le personnage d’Umesh, le jeune sherpa qui accompagne Samy dans son aventure. Ahmed Sylla a lié une solide amitié avec le Népalais, qui lui a appris à franchir les crevasses sur des échelles horizontales et à escalader les murs de glace au piolet. Il résume joliment : « Ce genre d’expérience extrême permet de se construire et de regarder plus loin que les écrans de cinéma » 

L’Ascension est à suivre vendredi 8 janvier à 21h05 sur France 4

Isabelle Magnier

Source: Lire L’Article Complet