La stratégie vaccinale du Royaume-Uni inspirée par Contagion de Steven Soderbergh
Alors que de multiples comparaisons sont faites entre la pandémie du Covid-19 et le film Contagion, réalisé par Steven Soderbergh en 2011, le secrétaire d’État à la Santé britannique, Matt Hancock, a confié, mercredi 3 février à la radio LBC, s’être inspiré du long-métrage catastrophe pour mettre sur pied la stratégie vaccinale du Royaume-Uni.
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Le film en question retrace le parcours sournois et brutal d’un virus provenant de Hong-Kong et responsable d’une épidémie mondiale. Si la fiction semble proche de notre réalité, c’est surtout le processus mis en œuvre pour combattre l’épidémie qui a retenu l’attention de Hancock : «On voit que le moment de tension le plus élevé autour du programme de vaccination n’est pas avant son déploiement – lorsque les scientifiques et les fabricants travaillent ensemble à un rythme soutenu – c’est ensuite quand il faut établir un ordre de priorité», explique-t-il.
Peu modeste, le secrétaire d’État précise qu’il a «insisté pour que nous commandions assez afin que chaque adulte ait ses deux doses». «Nous avons également demandé très tôt des avis scientifiques sur la priorisation et avons présenté notre projet au public pour la première fois en août ou septembre, afin qu’il n’y ait pas de grand débat sur l’ordre de priorité», a-t-il détaillé à la radio britannique.
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Politique d’anticipation
Dans un entretien accordé le même jour à la chaîne ITV, Matt Hancock a expliqué avoir «regardé le film, qui est en fait basé sur des conseils d’épidémiologistes très sérieux» et fait référence à la polémique autour du vaccin du groupe pharmaceutique AstraZeneca, qui oppose l’Union Européenne au laboratoire suédo-britannique. Accusé, la semaine dernière, de ne pas vouloir mettre à contribution ses sites de production britanniques pour des vaccins à destination de l’Europe, Hancock est venu au secours l’entreprise médicale : «L’une des choses que j’ai faites, au début de la pandémie, a été d’insister sur le fait que, lorsque nous aurions le vaccin, soutenu dès le début par notre gouvernement, la production britannique protégerait, en premier lieu, les gens du Royaume-Uni. En tant que secrétaire britannique à la Santé, c’était mon devoir», a-t-il confié.
Lancée au mois de décembre, la campagne de vaccination outre-Manche est, pour l’instant, un succès. Les Britanniques ont été les premiers au monde à approuver un vaccin et le cap des dix millions de personnes ayant reçu une première injection a été franchi mercredi. Ce qui constitue «une étape très significative», s’est félicité Matt Hancock sur Twitter. Le Royaume-Uni, où la pandémie a causé plus de 108.000 morts et l’Angleterre est strictement confinée depuis le 4 janvier, compte particulièrement sur cette campagne vaccinale pour sortir le pays de son état léthargique.
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