« J’étais tétanisée »… Marie raconte son coup de stress à « The Voice »
- Marie, 26 ans, a ouvert le bal du troisième épisode de la saison 10 de The Voice sur TF1.
- Lors du tournage, en novembre, la jeune femme a été prise d’un « coup de chaud » avant d’entrer sur le plateau. Elle a rebroussé chemin. Elle dit avoir eu « vraiment peur ».
- Marie et Pascal Guix, le producteur artistique de The Voice, racontent à 20 Minutes le déroulement de cette soirée peu banale et de ce Grand huit émotionnel.
Panique à bord. Le troisième épisode de The Voice diffusé samedi a commencé par une séquence forte en adrénaline. La première candidate de la soirée, Marie, 26 ans, a rebroussé chemin quelques secondes avant d’entrer sur le plateau. Il aura fallu une bonne demi-heure – et repousser le tournage d’autant – pour qu’elle retrouve sa sérénité et se décide à aller défendre sa place dans le télécrochet de
TF1. La jeune femme et Pascal Guix, producteur artistique de l’émission, ont accepté de raconter à 20 Minutes ces montagnes russes émotionnelles. Voici leurs témoignages entrecroisés
Marie : La production était venue me cherchait pour participer à The Voice. Les responsables du casting avaient vu les vidéos sur Instagram ou YouTube dans lesquelles je chantais. Je me disais que participer à l’émission serait un parfait tremplin, que ça arrivait au bon moment.
Pascal Guix : L’audition à l’aveugle de Marie est tournée en novembre. Je sais qu’elle a une sensibilité particulière, qu’elle peut être sujette au stress et, dans ce cas, le fait d’attendre n’est jamais bon. Je fais en sorte qu’elle passe très vite et même qu’elle ouvre la soirée de tournage. J’ai une confiance aveugle en sa prestation. Je suis convaincu qu’elle lancera très bien la soirée.
Marie : La pression commence à monter en coulisses. Lorsque je me retrouve derrière l’écran me séparant du plateau, je suis juste tétanisée. Arriver sur la scène de The Voice, c’est très impressionnant. Je suis une professionnelle du spectacle depuis plusieurs années, j’ai un petit bagage de la scène, mais je n’ai pas l’habitude de fréquenter le milieu de la télé. J’ai un coup de chaud. Oui, j’ai vraiment peur.
Pascal Guix : Un assistant-réalisateur me dit : « Le talent ne veut pas monter sur scène ». Ce n’est pas quelque chose qui nous arrive tous les jours. Je saute de mon fauteuil et je vais voir ce qu’il se passe. Je constate que les équipes s’occupent d’elles, la font sortir, à sa demande, pour prendre l’air.
Marie : Je suis très mal à l’aise d’être angoissée comme ça devant les caméras. Je suis réceptive à tout ce que les gens de l’équipe me disent à ce moment-là. Je ne veux pas lâcher, je n’ai pas l’intention de ne pas faire ma prestation.
Pascal Guix : Marie veut qu’on fasse passer le prochain candidat en premier, mais il n’est pas préparé à passer à ce moment-là. Ce qui la déstabilise, elle, ne doit pas déstabiliser le suivant. Je préfère faire patienter un plateau plutôt que de changer les plans au dernier moment. Je vais alors voir les coachs et je ne leur dis pas ce qu’il se passe car je ne veux pas les influencer dans un sens ou un autre. On improvise ce qu’on appelle des « duties », c’est-à-dire des images des coachs sur leurs fauteuils. On leur demande de se regarder, des choses comme ça… C’est quelque chose que l’on fait habituellement pour nous aider au montage. Là, on n’en a absolument pas besoin. Mais on part là-dessus, je leur dis qu’on en a pour dix minutes, histoire de les faire patienter. De retour en coulisse, je tombe sur Marie qui s’apprête à monter sur scène. Je la sens encore un peu fébrile.
Marie : Pascal Guix vient me parler. Il me dit : « Toi, tu es une émotive. Quand tu es sur scène, tu défends toujours ce que tu as à défendre ». Puis il me demande : « Tu es ma partner ou pas ? » C’est un déclic, je me dis qu’il me fait confiance et que je n’ai pas envie de le trahir. Je me dois de faire ma prestation.
Pascal Guix : J’éprouve le besoin de lui dire ces mots-là, de lui exprimer qu’on a confiance en elle et qu’elle a travaillé pour ce moment-là. Je sais que si elle ne va pas sur le plateau, elle le regrettera toute sa vie. On vient du Sud-Ouest tous les deux, on a donc des valeurs en commun, notamment celle de la parole donnée.
Marie : On ne le voit pas dans les images diffusées sur TF1, mais Pascal me dit qu’il a toujours pensé qu’à un moment donné j’allais craquer mais que je n’ai jamais rien lâché.
Pascal Guix : Dès les castings, on a vu qu’elle avait une sensibilité particulière. Lors de la première répétition avec l’orchestre, qui se fait bien en amont, dans un studio, sans caméra, on a vu l’émotion qui la submergeait. C’était tellement de bonheur pour elle de se retrouver avec les musiciens. Je m’attendais à ce que ce son audition à l’aveugle représente une dose d’émotions fortes pour elle, mais je n’avais pas forcément envisagé qu’elle ne monte pas sur scène.
Marie : Ce que me dit Pascal me donne la niaque. J’entre sur le plateau de The Voice de pied ferme. Il n’y a plus de place pour le trac ou le stress. Il est hors de question que je rompe le contrat de confiance. Je ne pense même pas au fait que les coachs doivent se retourner, je veux juste faire ma prestation jusqu’au bout, correctement, tout donner, tout lâcher.
Marie chante Nothing Breaks Like A Heart de Mark Ronson et Miley Cyrus.
Florent Pagny et
Amel Bent se retournent lors de sa prestation. « Elle prend les commandes, elle prend le volant et elle y va », réagit le premier qui lance à Marie : « Vous avez fait une vraie performance. Vous n’êtes pas en train de faire la chanteuse : vous chantez ! » Amel Bent dit : « J’ai entendu une guerrière ».
Marie : Je lui réponds du tac au tac : « C’est vous la guerrière ! » Amel Bent est une personne avec laquelle je me suis construite musicalement et humainement. Quand Ma Philosophie est sortie en 2005, je me retrouvais dans le texte, j’avais 10 ans, des problèmes de poids, j’étais en quête d’identité, pas bien dans ma peau. Je n’ai pas la prétention de dire que je suis une guerrière mais je suis très touchée.
Pascal Guix : Oui, Marie est une guerrière. Je sais qu’elle a besoin d’un objectif et que, quand on lui donne une responsabilité, elle a à cœur de bien faire les choses. Elle n’a jamais dérogé au fait que, au moment de chanter, elle est là, présente, très ancrée. Elle sait ce qu’elle a à faire et le fait bien.
Marie : Je n’imaginais pas que mon coup de chaud en coulisses serait diffusé. Je pensais que c’était un moment d’intimité. Finalement, c’est une bonne chose que cela soit montré à la télévision parce que d’autres candidats se sont retrouvés dans ma situation.
Pascal Guix : Cela n’arrive pas tous les ans. Généralement, les talents n’ont qu’une hâte, c’est de chanter et de monter sur scène pour vivre ce moment. Il y a en revanche régulièrement des petits moments de stress ou de panique. Il y en a qui vomissent juste avant leur passage, par exemple, mais il n’y a pas de honte à avoir. C’est un moment particulier avec une émotion particulière. On respecte ça. Je me demande toujours comment je réagirais si j’étais à leur place. Et je n’ai pas la réponse. Il est impossible de ne pas être hyper compréhensif.
Marie : Le coup de chaud, je l’ai eu aussi lors de l’étape suivante, celle des battles, mais je l’ai maîtrisé mieux. Je n’ai jamais pris cette scène pour acquise. Je sais que c’est une grande chance. On ne s’habitue pas à ce type de moment, c’est tellement intense.
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