« Je suis reconnu, mais pas connu », confie Fabrice Deville
- Le comédien Fabrice Deville incarne depuis plusieurs mois le nouveau compagnon de Claire, l’héroïne d’Un si grand soleil, le feuilleton quotidien de France 2.
- Mais c’est loin d’être le premier rôle de ce quadragénaire à la télé : depuis vingt ans, il a joué dans Candice Renoir, Camping Paradis, Julie Lescaut, Une famille formidable, Alice Nevers, Joséphine, ange gardien et des tas d’autres séries.
- En parallèle, Fabrice Deville mène une activité de coach dans les entreprises.
Les téléspectateurs assidus ont tous un souvenir avec Fabrice Deville. « Je ne suis pas connu, sourit le comédien. Je suis reconnu, mais pas connu. On connaît le nom de quelqu’un qui est connu. Quelqu’un qui est reconnu, on lui dit : « Votre tête me dit quelque chose ! ». » Car si Fabrice Deville a fait du cinéma (Soleil, La boîte, Le boulet…), c’est sur le petit écran qu’il est immanquable : les
séries françaises dans lesquelles ce quadragénaire, qui « court surtout à faire du bon boulot », n’a pas tourné, sont rares.
Mongeville, Section de recherches, Candice Renoir, Scènes de ménage, Doc Martin, Camping Paradis, Clem, Julie Lescaut, Une famille formidable, Alice Nevers, Commissaire Magellan, RIS, Joséphine Ange gardien, Femmes de loi… Et Navarro, l’un de ses premiers rôles à la
télévision. « Je revois encore la scène, avec Roger Hanin, se souvient-il. Impressionnant. » Mais si son CV télé est colossal, il n’avait jusqu’ici jamais décroché de rôles récurrents sur le petit écran. C’est chose faite : depuis quelques mois, le comédien, qui rêve de ce métier « depuis tout petit », incarne Florent, le nouveau compagnon de Claire, jouée par Mélanie Maudran, dans Un si grand soleil.
« Si cette série peut apporter des solutions face aux tracas de la vie ! »
« Mon personnage a une vie plutôt rangée, il est avocat, confie-t-il. Contrairement à d’autres séries que j’ai tournées, je n’ai tué personne, et je n’ai trompé personne ! Je suis un peu le bon pote, ce n’est d’ailleurs pas si éloigné de moi. » Un « pote » qui livre même, parfois, quelques conseils aux téléspectateurs : tandis qu’il ajustait son masque, à la gare de Montpellier, où la série est tournée, une dame l’a récemment félicité.
« « C’est super ce que vous avez fait pour votre fils hier », m’a-t-elle dit, confie-t-il. « Votre fils a fait une connerie, il a participé à la publication de vidéos mettant en cause une jeune fille, et au lieu de lui tomber dessus, vous avez fait grandir votre fils. » Si cette série peut, aussi, apporter des solutions face aux tracas de la vie, c’est formidable ! »
Le prince Arnaud ? « On m’en parle tout le temps ! »
Mais il arrive, parfois, dans la rue, que l’on remémore à Fabrice Deville des personnages un peu plus singuliers que d’autres dans sa carrière. Notamment un, qui a marqué la « génération AB » : le prince Arnaud de Botsgornie, un séducteur milliardaire, dans Les vacances de l’amour, la suite de la suite d’Hélène et les garçons. « On m’en parle tout le temps ! Et ça me fait très plaisir », sourit-il. Le comédien a même accepté de reprendre ce rôle culte dans les Mystères de l’amour, la suite de la suite de la suite.
« Ça m’a permis, il y a deux ans, avant de tourner dans Un si grand soleil, de retrouver un peu le goût de la comédie, confie Fabrice Deville. J’ai croisé Jean-Luc Azoulay [le producteur de la série], qui m’a dit : « Tu ne veux pas revenir dans Les mystères de l’amour ? ». Je lui ai répondu : « Tu sais quoi ? Oui ! ». Je dois beaucoup à Jean-Luc Azoulay, il a toujours été bienveillant avec moi, il a toujours eu ce petit sourire, qui aide. Et c’est lui qui m’a permis de rencontrer Yves Rénier, qui a m’a beaucoup apporté. »
« J’ai voulu déplaire, et je me suis déplu »
C’est d’ailleurs au cours un dîner, avec l’interprète du Commissaire Moulin, disparu le 24 avril, que le comédien a adopté une toute nouvelle façon d’aborder la vie. « J’avais une trentaine d’années, je faisais un peu le fanfaron, je parlais du métier d’acteur, très fort, en espérant qu’il me propose un rôle, se souvient-il. Yves Rénier s’est tourné vers moi et m’a dit : « Tu parles que boulot toi ! ». Ça m’a foutu une claque. On a jugé le personnage, pas la personne. J’ai voulu plaire, et je me suis déplu. Ça m’a changé. »
Notre dossier sur « Un si grand soleil »
Ce déclic a même convaincu cet ex-étudiant en commerce, de devenir coach dans les entreprises, pour « connecter les gens les uns aux autres ». Une activité qu’il mène de front, avec sa carrière de comédien. Qui décolle, à l’aube de ses 50 ans, grâce à son personnage d’Un si grand soleil, qui va prendre, bientôt, un peu plus d’épaisseur encore.
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