« J’ai vécu ça comme une trahison », réagit Candice de « Koh-Lanta »
- Candice, Ligérienne de 24 ans, a été éliminée à l’issue du conseil du quatrième épisode de Koh-Lanta diffusé vendredi sur TF1.
- L’instructrice en survie avait fait confiance à ses coéquipières Laure et Maxine qui ont en réalité échafaudé une stratégie pour s’assurer qu’elle soit éliminée.
- « Ce n’est pas dans mes valeurs et j’aurais été incapable de faire ça. Mais si tout le monde se sent en accord avec ça et dort sur ses deux oreilles : tant mieux », réagit Candice auprès de 20 Minutes.
Le couteau planté dans le dos n’était pas l’une des « armes secrètes » imaginées par la production pour cette nouvelle saison de Koh-Lanta. Cela n’a pas empêché Maxine et Laure de le jouer au détriment de Candice, dans le quatrième épisode diffusé vendredi sur
TF1. Et ce n’était pas joli à voir.
L’instructrice de survie de 24 ans venue de la Loire, mise à l’écart par l’ensemble de son équipe, celle des rouges, pensait avoir inversé la tendance et gagné la confiance de ses deux coéquipières. Elle n’a ainsi pas hésité à leur révéler qu’elle venait de trouver un collier d’immunité. Or, la journaliste sportive et l’agricultrice ne se sont pas contentées de balancer l’info aux autres, elles ont fait en sorte que Candice ne se sente pas en danger au conseil et qu’elle ne sorte pas le fameux collier. « J’ai hésité jusqu’au bout ! C’était un gros cas de conscience », confie à 20 Minutes la jeune femme qui est repartie avec le bijou synonyme d’immunité dans son sac à dos.
Le mot « trahison », employé par Denis Brogniart, est le plus approprié pour évoquer votre élimination ?
Il faut recontextualiser les choses, ça reste un jeu. La stratégie fait partie intégrante de l’aventure. Après, cela ne correspond tellement pas à mes valeurs et à ma manière de voir les choses que j’ai effectivement vécu ça comme une trahison. Laure et Maxine m’ont tellement menti les yeux dans les yeux…
Avec le recul, si vous pouviez remonter dans le temps et vous exprimer à nouveau devant vos coéquipiers et coéquipières qui vous ont éliminée, que leur diriez-vous – et notamment à Maxine et Laure ?
Je pense que je redirais la même chose. En soi, bravo pour leur stratégie, elles ont très bien joué. Comme je le disais, ce n’est pas dans mes valeurs et j’aurais été incapable de faire ça. Mais si tout le monde se sent en accord avec ça et dort sur ses deux oreilles : tant mieux. Je trouve que je ne méritais pas d’être éliminée compte tenu de mon investissement sur le camp, de ce que j’essayais d’apporter sur les épreuves et compagnie. Venant d’une équipe que j’ai aidée à constituer en partie, c’était un petit peu vexant et blessant.
Depuis la fin du tournage, vous avez pu vous expliquer avec Maxine et Laure ?
Pour le moment, on n’a pas eu l’occasion de se retrouver de visu étant donné le contexte sanitaire. J’attends de les avoir en face de moi pour en parler. Je ne suis pas du tout en mode guerre ouverte, au contraire, l’eau a un peu coulé sous les ponts, ça reste un jeu. Mais c’est vrai que ce serait chouette de pouvoir en parler comme ça. Avec Laure, on en a déjà discuté un petit peu par téléphone.
Plusieurs membres de l’équipe rouge ont eu des mots durs à votre égard. Vous étiez jugée « intrusive » et « envahissante » et dans le même temps il vous était reproché de ne pas être assez présente. Qu’est-ce que cela vous évoque ?
Vous avez cité les mots de Laure durant le conseil. C’est vrai que, venant d’elle, je n’ai pas du tout compris car le jour même, elle me disait que j’étais trop en retrait, que j’aurais dû m’imposer davantage. Même Maxine le disait dans l’épisode précédent. Je n’ai donc pas trouvé cela justifié.
Vous n’avez pas été tentée, au dernier moment, de sortir votre collier d’immunité ?
J’ai hésité jusqu’au bout ! C’était un gros cas de conscience. Je me disais que si je le jouais et qu’il n’y avait aucune voix contre moi, je me tirerais une nouvelle balle dans le pied. Et puis, j’avais vraiment envie d’avoir confiance en mon équipe, dans l’alliance que je pensais avoir nouée avec Maxine et Laure. Je leur avais proposé qu’on partage mon collier pour aller le plus loin possible ensemble.
Vous êtes experte en survie et n’avez pas manqué de donner des conseils sur le camp. Pensez-vous avoir blessé les orgueils masculins ?
Je ne pense pas que ce soit une question de blesser l’orgueil mais davantage une sorte de frustration. Je suis arrivée, je me suis retrouvée cheffe, j’étais la plus jeune, la blonde, donc je me disais qu’il fallait que je trouve un moyen de me rendre légitime. En l’occurrence, en apportant mes connaissances en survie. Sauf que, malheureusement ou heureusement, les garçons avaient un bon niveau en survie, du moins ils s’étaient beaucoup renseignés avant de partir sur ce qu’ils pouvaient faire, ils avaient regardé beaucoup de tutos. Le fait que j’arrive en leur apportant quelque chose de clé en main, en leur expliquant qu’on peut faire comme ci pour le feu et comme ça pour l’abri, ça les a frustrés. Mais je ne les ai pas obligés à appliquer ce que je leur disais, c’était juste des conseils. Il ne faut pas oublier que, dans l’inconscient collectif, la survie reste un milieu très masculin. On pense à Mike Horn, Bear Grylls ou, sur Koh-Lanta, à
Teheiura ou Freddy… Ce ne sont jamais des noms de filles qui ressortent. C’est un peu compliqué d’être pris pour quelqu’un de légitime quand on est la plus jeune et que dans l’inconscient collectif on exerce une activité habituellement réservée, ou plutôt davantage destinée, aux hommes.
Vous avez donc fait les frais d’une attitude sexiste…
Je n’ai pas envie de les condamner comme ça. Je pense que c’était surtout de l’incompréhension. Je ne veux pas les traiter de sexistes, c’est un mot qui est très fort. Frédéric, sur les réseaux sociaux, est qualifié de sexiste, or, il se trouve que c’est maintenant une des personnes dont je me suis le plus rapprochée. C’est un gars avec des valeurs extras. Je n’ai pas envie de leur donner cette image-là.
Sans dire qu’ils sont des misogynes dans l’âme, il existe des biais sexistes dont on n’a pas forcément conscience. Ce dont vous parlez, le fait que, dans l’inconscient collectif, la survie soit une affaire de garçons, en fait partie. Vous dites avoir cherché à démontrer votre légitimité à être cheffe, diriez-vous qu’Hervé, qui était lui aussi chef, s’est posé autant de questions ?
Lui, il a l’habitude, il est gérant d’entreprise, il est plus âgé, il a davantage d’expérience. Pour lui, c’est peut-être plus naturel que pour moi. Je me suis mis une énorme pression dès le début, peut-être trop (rires).
Après son élimination, Marie nous disait « Candice est trop humaine, elle ne voit pas le mal dans les gens ». Vous confirmez ?
Je pense que c’est plutôt justifié. C’est dans mon caractère : je veux voir le meilleur en chacun. Je savais qu’il fallait être méfiante à Koh-Lanta, mais je trouvais que c’était un peu tôt pour ça. On était en équipe, dans les premiers jours de l’aventure. J’avais envie de laisser une chance à tout le monde. J’aurais donc dû être plus méfiante – c’est un constat que je fais aussi dans la vie de tous les jours.
Si on vous propose de participer à nouveau à « Koh-Lanta », vous faites vos bagages immédiatement ?
Evidemment. Je n’étais pas venue pour faire de la survie, ça, c’était juste un atout, mais pour le challenge sportif et l’aventure humaine. J’attendais avec une énorme impatience de faire des épreuves individuelles. Je suis très compétitrice, donc de ne pas avoir pu goûter à ça, c’est une frustration énorme. On m’a privée de ça. J’ai une envie énorme de prendre ma revanche que ce soit dans Koh-Lanta ou dans des défis perso.
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