« J’ai foiré mon aventure, et je ne peux m’en prendre qu’à moi-même »

  • Flavio, 31 ans, a été éliminé de Koh-Lanta : Les armes secrètes diffusé vendredi sur TF1.
  • Alors qu’il s’agissait de l’ultime épreuve d’immunité éliminatoire de l’aventure, Flavio n’a pas réussi à battre Magali lors du duel final.
  • « Pour moi, mon flambeau est toujours allumé dans Koh-Lanta », confie-t-il à 20 Minutes.

L’épreuve des poteaux lui tendait déjà les bras. Performant dans les épreuves, actif sur le camp et apprécié de ses coéquipiers, Flavio a su, lors de cette saison des Armes Secrètes pleine de rebondissements, se faire une place de choix parmi les aventuriers. Mais comme on ne le sait que trop bien dans
Koh Lanta : la sentence est irrévocable. Alors, après un face-à-face insoutenable contre Magali lors de l’ultime épreuve d’immunité éliminatoire de la saison, Flavio a quitté l’aventure, ce vendredi, aux portes de l’orientation. Le candidat revient, avec beaucoup d’amertume et de regret, sur ce souvenir encore douloureux.

Dans les dernières minutes de cette épreuve d’immunité, vous luttiez pour sauver votre place face à Magali. À ce moment-là, pensiez-vous déjà que l’aventure était terminée pour vous ?

Franchement non. Je m’autorise à dire que Magali a, elle aussi, eu beaucoup de mal pendant cette épreuve. Quand je la voyais à côté de moi, je me disais qu’on était au même niveau. À un moment donné, j’ai même eu une boule d’avance sur elle donc j’ai pris mon temps pour gagner. Sur la fin, ma boule est passée à dix centimètres de la victoire. J’étais tout proche de réussir, mais ça n’a pas suffi.

Pendant cette saison, vous étiez très performant sur les épreuves. Qu’est-ce qui n’a pas marché cette fois ?

Toute l’aventure, on m’a surtout remarqué pour mes compétences physiques. Je me suis souvent retrouvé sur le podium ou proche de la victoire. Donc en arrivant sur cette épreuve d’immunité, je me sentais vraiment bien. J’étais déterminé : mon objectif, c’était de gagner. C’est ça le plus frustrant. Je savais que j’aurais pu courir un marathon ou tenir encore deux mois dans l’aventure. D’autant plus que l’épreuve en elle-même est loin d’être la plus difficile. Je pense même qu’un enfant aurait pu la réussir. J’avais toutes les cartes en main pour aller en finale, mais je n’ai pas su les utiliser. J’ai foiré mon aventure, et je ne peux m’en prendre qu’à moi-même.

Six mois après le tournage de l’émission, cette déception est-elle toujours aussi pesante ?

Oui. Je m’en voudrai jusqu’à la fin de ma vie. Koh-Lanta coule dans mes veines et partir comme ça, c’est atroce. Depuis le début de la semaine, je passe des journées horribles en sachant que cet épisode serait diffusé vendredi. Pour moi, mon flambeau est toujours allumé dans Koh-Lanta, même si je pars de la pire des manières.

Pourtant, vous auriez pu être éliminé par vos coéquipiers…

C’est vrai. Ça, par contre, je trouve ça plutôt positif. Denis Brogniart ne m’a pas dit que ma sentence était irrévocable et les autres aventuriers n’ont pas eu l’opportunité de mettre mon nom sur un bulletin. Partir en étant trahi par les siens, c’est encore plus difficile. Mon nom n’est sorti qu’une seule fois lors de cette aventure. Donc je suis quand même assez fier de ce parcours, malgré la finalité complètement décevante.

Vous faisiez partie des derniers jaunes, avec Lucie, encore présents dans l’aventure. Si vous n’aviez pas été éliminé sur l’épreuve d’immunité, pensez-vous que vous auriez été en danger lors du dernier conseil ?

À Koh-Lanta, à moins d’avoir une immunité, on n’est jamais vraiment en sécurité. Et encore… On a bien vu que même en ayant un collier, il peut y avoir un retournement de situation avec les armes secrètes. Mais ce qui est sûr c’est que j’étais en danger plus que les autres. Les rouges étant en suprématie, je ne pouvais pas faire grand-chose face aux binômes forts : Jonathan/Arnaud et Maxine/Laure. D’autant plus qu’au conseil précédent, j’ai reçu des remarques assez dures : qu’on ne pouvait pas avoir confiance en moi, que je ne prenais pas position… Après, je ne m’en suis jamais caché, je suis un électron libre chez les jaunes ou chez les rouges. Pour autant, pour ce dernier conseil, je savais que les aventuriers voulaient voter au mérite. Je m’autorise à croire que, que ce soit sur le camp ou pendant les épreuves, je méritais ma place à l’orientation.

Dans l’épisode de vendredi dernier, Arnaud déclare qu’il n’arrive pas à vous faire confiance, vous comprenez sa réaction ?

Je la comprends tout à fait et je suis, quelque part, fier qu’il dise ça. Il n’avait pas à avoir confiance en moi, même si j’aurais préféré que ça soit le cas pour me sauver les miches. Je n’ai jamais donné ma parole aux rouges. Dans Koh-Lanta, il ne faut faire confiance à personne. Si un jaune avait dit ça par contre, là je l’aurais pris un peu mal, parce que c’est à eux que j’avais donné ma confiance.

Ces dernières semaines, on vous a vu plus actif sur le camp et davantage proche des autres aventuriers. S’agissait-il d’une stratégie par crainte d’une éventuelle élimination ?

Non, ça, c’est le vrai Flavio. J’ai toujours mis la main à la pâte que ce soit pour pêcher, avec Arnaud et Jonathan, ou pour se lever la nuit et alimenter le feu en bois. Mais je pense qu’on remarque plus mes actions dans les derniers épisodes parce que les fortes têtes sont sorties du jeu. Comme il ne reste plus qu’un petit comité, on observe mieux ce que fait chaque personne. Mais je n’ai en aucun cas joué de stratégie pour essayer d’amadouer les aventuriers.

Le montage de l’émission vous montre comme un candidat relativement calme et discret, cela reflète-t-il votre véritable façon d’être ?

Je suis un peu un caméléon. Je sais à la fois être calme et actif mais, dans l’aventure, j’ai fait le choix d’adopter une personnalité assez libre et en retrait pour ne pas me mettre en danger ou risquer des tensions avec des personnes que j’apprécie. Quand on regarde l’équipe des jaunes, il n’y a que des gros caractères. Ça allait au clash toutes les deux minutes. Je pense notamment à Aurélien, que j’apprécie, mais qui était très entreprenant sur le camp et ça lui a coûté sa place dans l’aventure… Au final, je me dis que je suis un peu comme la Suisse, je suis en dehors des consignes, j’ai autre chose à faire que de me prendre la tête.

Qu’est-ce qui a été le plus dur pour vous pendant cette aventure ?

Évidemment, cette dernière épreuve d’immunité. Mais si je me concentre uniquement sur l’aventure humaine, je dirais la météo. Les jaunes, on a passé dix jours sans feu, soit un tiers de mon aventure, et il pleuvait tous les soirs. C’était démoralisant. Maintenant, dès qu’il pleut en France, je me plains beaucoup moins. Alors que pourtant je viens du Sud donc j’adore râler.

Avec du recul, quel regard portez-vous aujourd’hui sur votre parcours dans Koh-Lanta ?

Même s’il y a eu des tensions chez les jaunes, si on m’a parfois adressé des mots blessants et si je termine cette aventure sur une touche chaotique, je n’en ressors que du positif. Tout ce que j’ai échangé avec chaque aventurier, c’est des instants que je n’oublierai jamais. On a vécu une aventure extraordinaire, que de nombreuses personnes rêvent de faire depuis des années. Ce n’est pas donné à tout le monde. On a eu beaucoup de chance donc je ne garde en mémoire que les bons moments.

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