Interview de Clémence ("Koh-Lanta") : “Je voulais me découvrir !”

La candidate de 27 ans a vécu une tragédie familiale qui l’a poussée à se dépasser.

Ici Paris : Comment vous êtes-vous préparée pour l’aventure ?

Clémence : Je n’ai pas spécialement changé mes habitudes au niveau alimentation et sport. J’ai simplement pris des cours de natation avec un ami triathlète pour être plus à l’aise dans l’eau. Je me suis entraînée un mois et demi avant de partir. Et ça m’a tout de suite servi puisque le premier jour, la première épreuve est de sauter du bateau et de nager sur 500 mètres avec le sac à dos…

“Je ne suis plus paralysée par le regard des autres”

Dans quel but avez-vous participé au jeu ?

Par défi personnel ! J’avais la volonté de me découvrir, je voulais savoir qui j’étais réellement et comment j’allais me débrouiller seule dans des conditions aussi difficiles. C’était ma principale motivation.

Sortez-vous transformée après une telle expérience ?

Oui, complètement ! J’ai eu le temps de beaucoup méditer la nuit ou assise seule devant le feu. Je me suis rendu compte que j’étais capable de réaliser de grandes choses. Sortir de ma zone de confort m’a fait beaucoup de bien et je ne suis plus paralysée par le regard des autres.

Plus que d’autres aventuriers, vous avez souffert de la faim…

Plus on avançait dans le jeu, plus la nourriture devenait une obsession. J’étais comme une toxicomane à la recherche de sa dose de nourriture. J’en rêvais même la nuit.

Vous êtes-vous fait des amis sur l’île ?

Oui, je me suis fait des amis dans Koh-Lanta. Avec Laura, on a créé une vraie amitié, on se voit régulièrement, on s’appelle, on s’écrit. Je suis restée aussi très proche d’Alexandre, c’est « mon coup de foudre amical » de l’émission.

Vous avez évoqué le drame de votre famille, l’assassinat de votre grande sœur Pauline, en 2012. Comment se reconstruit-on après un tel drame ?

J’avais 17 ans quand elle a été tuée d’un coup de fusil. Son assassin est en prison. Dans mon cas, c’est à travers le sport que j’ai pu m’en sortir. Je pratique le basket depuis plus de quinze ans. Le sport est devenu mon échappatoire.

Je ne pouvais pas rester à la maison et voir toute ma famille souffrir autour de moi. Pendant cette épreuve, mes amis m’ont énormément soutenue.

“À Koh-Lanta, on perd sa libido et son humour”

Cette tragédie vous a-t-elle donné une force supplémentaire pendant l’émission ?

Certains jours, oui. Ma sœur avait un papillon tatoué sur le corps. J’en avais parlé à Gilles et dès qu’on voyait un papillon, on se disait que c’était un signe. Ces petits moments où je pensais à elle me faisaient chaud au cœur et me donnaient un regain d’énergie…

Étiez-vous célibataire en partant faire l’émission ?

Oui, mais je suis en couple depuis mon retour en France. Mon compagnon n’est au courant de rien. Il découvre les prime chaque semaine avec moi.

Comme Helena, diriez-vous aussi qu’il n’y a pas de libido sur le camp ?

(Rires). On n’y pense pas une seule seconde. Niveau libido, c’est le néant. À Koh-Lanta, on perd sa libido et son humour.

Au bout de quelques jours, on n’a même plus la force de se faire des blagues…

PROPOS RECUEILLIS PAR THOMAS PROME

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