Harry Roselmack : "Je ne suis pas opposé à la police, simplement à ses dérives"
Très attaché à Sept à huit (chaque dimanche à 18 h 20 sur TF1) et à sa ligne éditoriale, qui suit au plus près les mouvements de notre société, le journaliste s’investit aussi largement dans l’écriture de fictions pour le petit écran.
La démarche de Sept à huit est-elle aux antipodes de celle des chaînes d’info en continu ?
Harry Roselmack : Dans ce magazine, on se donne quarante-huit heures au minimum pour prendre le temps de traiter un thème et de rencontrer les interlocuteurs nécessaires. Je ne suis pas contre les "hot news" et les réseaux sociaux, mais il ne faut pas comparer ce qu’ils proposent et ce que nous offrons. Même si j’ai conscience que les journalistes ne sont pas exempts de critiques et ont pu, parfois, apparaître comme trop proches des institutions.
Vous venez de publier un livre rédigé avec Michel Douard, Nouvelles d’après 20 h (éd. Auteurs du monde). Comment a-t-il vu le jour ?
Au départ, il est né d’une volonté de poster des textes littéraires sur les réseaux sociaux, car je trouve que ce sont des espaces auxquels manquent cette vraie beauté et cette volonté de rassembler les gens. Michel Douard est un auteur, originaire de Tours comme moi, dont j’adore les romans et qui n’a pas la visibilité dont il devrait bénéficier.
Cogitez-vous sur un autre livre pour 2021 ?
Non, mais je planche sur de nombreux projets de séries, notamment un scénario d’anticipation dystopique, que j’espère réussir à faire financer l’an prochain.
En 2011, vous renonciez au JT pour passer plus de temps en famille. Ne vous sentez-vous pas décalé par rapport à la plupart de vos collègues, pour qui la carrière prime ?
Nous ne sommes pas des clones et chacun agit en fonction de ses propres motivations. Il se trouve que j’étais arrivé à un moment de mon parcours où diverses possibilités se présentaient à moi. J’ai choisi ce qui me semblait être la meilleure voie pour ne pas rompre un équilibre auquel je tiens.
Vous avez participé à la manif contre les violences policières. Était-ce difficile pour vous de vous positionner, sachant que vous êtes fils de CRS ?
Pour moi, il n’y a aucun dilemme à avoir. Car quand on aime les forces de l’ordre, on n’accepte pas qu’elles se comportent comme ça. Mais je n’y suis pas resté longtemps, car je me suis retrouvé à côtoyer des personnes qui hurlaient des slogans dans lesquels je ne me retrouvais pas du tout. Je ne suis pas opposé à la police, simplement à ses dérives.
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