Envole-moi : chanson, tournage interrompu… Rencontre avec Victor Belmondo, Christophe Barratier et Yoann Eloundou
Sélectionné au Festival de l’Alpe d’Huez, Envole-moi de Christophe Barratier sort ce mercredi 19 mai pour fêter la réouverture des salles. AlloCiné a rencontré l’équipe du film.
Le long-métrage suit Thomas (Victor Belmondo) un jeune homme issu d’une famille aisée qui passe ses nuits en boites et ses journées au lit, jusqu’au jour où son père, le docteur Reinhard (Gérard Lanvin) décide de lui couper les vivres et lui impose de s’occuper d’un de ses jeunes patients.
Marcus (Yoann Eloundou) a douze ans et vit seul avec sa maman. Il souffre depuis sa naissance d’une maladie grave qui rythme ses journées, entre le centre d’accueil médicalisé où il est scolarisé et des séjours répétés à l’hôpital. Cette rencontre va bouleverser le quotidien de l’un et de l’autre, et tout simplement changer leur vie.
Christophe Barratier : J’ai eu de la chance en cette année particulière. J’ai tourné deux films coup sur coup, ce qui ne m’était encore jamais arrivé !
Même si sur le tournage d’Envole-moi n’était pas idéal car nous avons été interrompus au bout de la cinquième semaine par le premier confinement. Mais je vais vous dire, je l’ai extrêmement bien vécu. Tout ce temps, c’est un luxe.
Quand on tourne un film, c’est 8 semaines en moyenne, on monte dans un train et c’est un train express. Donc finalement, le fait d’avoir pu prendre le temps de regarder les rushs, de commencer le montage était un vrai luxe. L’équipe a pu reprendre son souffle.
Mais le film est porté par Yoann Eloundou, un jeune adolescent et ma crainte était qu’il grandisse trop durant cette pause. J’avais peur que sa voix change et qu’il grandisse trop.
Il a d’ailleurs fallu travailler un peu sur sa voix lorsque nous avons repris le tournage, car il avait mué. Et puis il y a d’autres secrets de fabrication donc il ne fallait pas attendre plus longtemps. (rires)
C’est son premier rôle au cinéma et je trouve que c’est un jeune acteur formidable, il a de grandes qualités.
Comment s’est déroulé le travail avec ces 3 acteurs issus de générations différentes : Gérard Lanvin, Vincent Belmondo et Yoann Eloundou ?
Je suis arrivé tardivement sur le film, au début quelqu’un d’autre devait le réaliser. Quand on me l’a proposé, je m’apprêtais à refuser parce que j’étais déjà en train de préparer Le Temps des secrets.
Mais à chaque page, je me disais « comment je vais dire un non ? ». Le scénario de Mathieu Delaporte, Alexandre de la Patellière et Anthony Marciano était meilleur de page en page. J’ai donc appelé pour avoir plus d’informations et on m’a donné le casting.
J’ai tout de suite été séduit à l’idée de travailler avec Victor Belmondo. C’est quelqu’un d’absolument épatant, de charmant, de très bien élevé et d’un peu dingue. Il n’est absolument pas conventionnel.
Derrière sa nonchalance affleure aussi quelque chose de très sensible, même d’un peu douloureux, qui m’a beaucoup servi pendant le tournage. C’est un gros bosseur aussi.
Concernant Gérard Lanvin, qui était également déjà pressenti pour le rôle du Dr Reinhard, c’était un rêve de jeunesse. On n’a pas une énorme différence d’âge, peut être 15 ans de différence, mais je regardais ses films quand j’avais 10 ou 15 ans et jamais je n’aurais pu penser qu’un jour, je me retrouvais en train de le diriger.
C’est ça qui est beau dans notre métier. Quand j’étais gamin je riais aux films de Pierre Richard, le diriger dans Faubourg 36, c’était magnifique. Pareil pour Gérard Jugnot.
Pour Gérard Lanvin c’était plus compliqué car il tourne dans des genres de films qui ne sont pas tout à fait les miens. On ne s’était jamais rencontrés mais j’ai toujours suivi sa carrière avec le plus grand respect.
J’ai beaucoup de chance d’avoir pu travailler avec lui. A partir du moment où Gérard Lanvin vous donne sa confiance, c’est bon ! On n’a plus besoin de se parler, on se comprend et on sait faire.
Donc j’avais un acteur en devenir, un acteur très installé et un tout jeune acteur et je jonglais d’une génération à l’autre. Mais je dois dire qu’au bout d’un moment, finalement, il n’y a plus tellement de différence parce que c’est une famille.
Tourner avec des enfants est une des choses les plus difficiles pourtant vous arrivez toujours à les rendre justes. Comment faites-vous ?
Je ne suis pas tailleur de pierres. Pour faire jouer un enfant correctement, il faut savoir que ce n’est pas le réalisateur qui va changer quoi que ce soit. On ne peut pas changer qui ils sont. J’exagère un peu, mais c’est vrai. En vérité, on ne peut pas prendre une pierre et en faire de l’or : il faut trouver la pépite.
Et là où on est bon comme directeur d’acteurs, c’est si on sait reconnaître une pépite.
Pour moi, ce n’est pas compliqué parce que j’aime ça et je crois avoir ce don pour dénicher le bon comédien. Mais je n’ai aucun mérite parce que je n’ai pas travaillé ce don. Ça doit être l’expérience. Avant de trouver Yoann j’ai dû rencontrer 150 enfants alors que les directrices de casting ont dû en voir plusieurs milliers avant.
Moi, là où je vais voir à l’œil, c’est que dès les premières secondes je sais si ça va aller ou pas. Ensuite j’évalue, pas seulement sur la scène qu’ils vont jouer, mais aussi sur leur capacité mentale. Ce n’est pas forcément quelqu’un qui me montre qu’il est sûr de lui et qu’il est passionné par le cinéma.
C’est ce que je sens dans le regard, sa faculté d’écoute et par conséquent, une fois que l’enfant est sur le plateau, je sais que je ne me suis pas trompé et c’est très facile. J’ai tellement l’habitude de travailler avec des enfants que je parle le même langage qu’eux.
« Envole-moi » reprend le titre de la célèbre chanson de Jean-Jacques Goldman. Quand avez-vous eu l’idée de titrer le film ainsi ?
C’était déjà le titre au moment où j’ai lu le scénario, mais je trouvais que ça correspondait parfaitement à l’histoire.
Parce qu’en fait, « envole-moi », ça veut dire quoi ? Donne-moi les capacités de devenir cet autre que je suis plutôt que de me faire échapper à la condition dans laquelle on m’a assigné.
Le petit Marcus est en sursis, il n’en peut plus. Il a un handicap et il peut mourir n’importe quand. Il ne le sait pas, mais il sait que si il perd son moral il va mourir à coup sûr. Donc il faut quelqu’un qui lui donne la foi de croire en lui.
Mais bizarrement, ce n’est pas le seul. Parce que le petit Marcus va à son tour donner à Thomas, la capacité de trouver sa place dans sa vie et in fine, son père, le célèbre et grand chirurgien qui sauve des vies, qui est tellement irréprochable a aussi quelque chose à se reprocher.
Finalement, chacun va donner à l’autre le ballon d’oxygène qui leur permet de ne pas rester à sa place ou de se libérer au mieux, des petites névroses et des petites blessures qui existaient en lui.
Je ne veux pas non plus être totalement naïf. Un film ne change pas la vie de qui que ce soit. En revanche quand on partage des films comme Envole-Moi, où on ne sait jamais très bien si on veut vous faire rire ou vous faire pleurer, c’est une sorte d’aventure collective.
Il faut le voir en salles parce que ça démultiplie les émotions. Il est assez rare de rire à gorge déployée seul devant sa télévision. Ces films sont comme un tour de manége, on ne sait pas ce qui nous attend et je crois qu’Envole-moi est le film symbolique de la réouverture des salles.
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Bien qu'ils se destinent à mettre le cap sur l'Est et les terres désertiques du Mont Solitaire, ils doivent d'abord échapper aux tunnels des Gobelins, où Bilbon rencontre la créature qui changera à jamais le cours de sa vie : Gollum.
C'est là qu'avec Gollum, sur les rives d'un lac souterrain, le modeste Bilbon Sacquet non seulement se surprend à faire preuve d'un courage et d'une intelligence inattendus, mais parvient à mettre la main sur le "précieux" anneau de Gollum qui recèle des pouvoirs cachés… Ce simple anneau d'or est lié au sort de la Terre du Milieu, sans que Bilbon s'en doute encore…
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